17-04-2024 02:44 AM Jerusalem Timing

Syrie:Clinton craint une guerre civile et justifie la violence de l’opposition

Syrie:Clinton craint une guerre civile et justifie la violence de l’opposition

L’évaluation de Clinton sur une guerre civile contraste avec la prudence jusqu’alors observée par Washington.

La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a contredit la position de l’administration américaine sur la Syrie, en disant craindre que la situation en Syrie ne débouche sur une guerre civile.

"Je pense qu'il pourrait y avoir une guerre civile, avec une opposition très déterminée, bien armée et finalement bien financée", a-t-elle déclaré dans un entretien à la chaîne américaine NBC.

Cette action, a-t-elle ajouté, serait "sinon dirigée, du moins certainement influencée par des déserteurs de l'armée. Nous le voyons déjà, et nous n'aimons pas cela parce que nous sommes en faveur de manifestations pacifiques et d'une opposition non-violente".


L'évaluation de Clinton contraste avec la prudence jusqu'alors observée par Washington. Jeudi, l'administration américaine avait contesté l'évaluation faite par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, selon lequel l'opposition syrienne faisait courir au pays le risque d'une "guerre civile".

M. Lavrov en avait pris pour exemple l'attaque mercredi d'un centre des services secrets syriens à l'entrée de Damas par "l'Armée syrienne libre", une force d'opposition armée, pro-occidentale soutenue par les monarchies arabes.

Un haut responsable de l'administration Obama avait estimé que parler de guerre civile "jouait en faveur" du président syrien Bachar al-Assad, qui assimile la contestation de son régime à l'action d'un "mouvement terroriste contre le gouvernement".

Clinton justifie le recours de l’opposition pro-occidentale à la violence


Clinton a en outre justifié la violence pratiquée par les groupes armés en prétendant que c'était "le régime Assad", par sa violence exercée depuis des mois contre des manifestants dans l'ensemble pacifiques, qui avait poussé le peuple à "s'armer contre lui".

Alors que Moscou, qui dispose d'un droit de veto aux Nations unies, continue d'empêcher que la Syrie soit condamné à l'ONU, Clinton a veillé sur NBC à dissiper l'idée que Washington pourrait tenter d'obtenir le soutien de l'ONU à une intervention armée, du type de la zone d'interdiction aérienne qui avait été imposée au printemps en Libye.

"Personne ne souhaite ce genre d'action vis-à-vis de la Syrie. La Libye était une situation unique (...) Ce n'est pas applicable à la Syrie", a jugé la secrétaire d'Etat.

Sur ABC, une autre chaîne américaine, Hillary Clinton a apporté son soutien aux initiatives prises cette semaine pour isoler Damas par les Etats arabes et par la Turquie.

Notons qu'outre la Russie, l'Iran, mais aussi la France et la Turquie, ont dit craindre une "guerre civile" alors que se multiplient les attaques des groupes armés pro-occidentaux.