29-03-2024 03:11 PM Jerusalem Timing

Syrie: L’aide alimentaire entre à Fouaa, Kfarya et Madaya en même temps

Syrie: L’aide alimentaire entre à Fouaa, Kfarya et Madaya en même temps

L’armée syrienne se trouve à l’offensive dans 4 régions

Tout le monde va trouver son compte. La crise autour des trois localités Fouaa, Kfarya et Madaya est sur le point d’être résolue, et la concomitance de la livraison de l’aide humanitaires est toujours de mise. Au moment où l’armée syrienne se trouve à l’offensive dans quatre régions au moins, dont deux aux frontières turque et jordanienne.

Trois camions par ci et là

Ce lundi après-midi, 3 camions d’aide humanitaires ont pu se frayer un chemin en direction des deux premières localités situées dans la province d’Idleb, et assiégées par la coalition Jaïch al-Fath (front al-Nosra d’Al-Qaïda et Ahrar al-Cham) depuis près de deux années. En même temps, un même nombre de camions avançaient vers Madaya, située dans la province de Damas, non loin de la frontière avec le Liban, et encerclée par l’armée syrienne et ses alliés.

La semaine passée, une campagne de désinformation avait été lancée par la chaine qatarie al-Jazeera, et relayée par certains medias et agences internationales accusant le Hezbollah d’affamer cette localité situé non loin de la frontière avec le Liban.

Occultant les véritables raisons de l’encerclement de cette localité, envahie depuis 7 mois par 600 miliciens d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra et leurs alliés Ahrar al-Cham, cette campagne n’a finalement pas porté ses fruits,  en poussant le pouvoir syrien à  lui acheminer l’aide humanitaire à l’écart des deux localités loyalistes d’Idleb.

Le gouvernement syrien n’a donné son feu vert qu’après avoir eu toutes les assurances que le convoi de Fouaa et Kfarya ne sera pas entravé, comme cela s’était passé le mois d’octobre dernier, lorsque les miliciens du Nosra et d'Ahrar al-Cham qui occupent la province d’Idleb ont pillé ses contenus, surtout les médicaments.

Les miliciens aux visages joufflus

Or, il s’avère qu’ils ont fait de même à Madaya.  

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance médiatique de l’opposition siégeant à Londres et relayée par les agences occidentales, les habitants de Madaya ont chassé le responsable du conseil militaire de son lieu de résidence, de crainte qu’il ne confisque l’aide humanitaire, comme cela s’était passé le mois d’octobre dernier,  et ont réclamé qu’on leur livre en personne les rations qui leur ont été dépêchées.

 Dans les images diffusées par notre chaine al-Manar qui a couvert depuis la matinée cette journée de livraison des convois d’aide humanitaire aussi bien à Fouaa et Kfarya qu’à Madaya, on a vu aux portes de cette dernière des dizaines d’habitants portant leurs valises pour en sortir.

Pour le micro d’al-Manar, certains se sont plaints de la cherté des produits alimentaires vendus par les miliciens qui font la pluie et le beau temps dans leur localité.

Une habitante a exigé le départ des miliciens avant la livraison de l’aide.  Sous le couvert de l’anonymat, elle a raconté comment les gens ont du leur vendre leurs tapis et leur couverture pour s’acheter des denrées alimentaires qui avaient été distribuées gratuitement.

« Quand tu vois les miliciens, ils ont des visages bien remplis alors que les civils en pâtissent », a-t-elle déploré.



L’armée à l’offensive : plus près des deux frontières turque et jordanienne

Sur le terrain, l’armée syrienne est toujours à l’offensive et les milices sur la défensive. Des avancées ont été enregistrées ces derniers jours dans quatre régions, deux d’entre elles à la frontière turque au nord et jordanienne au sud.

Sans oublier que dans la province nord de Lattaquié à l’ouest du pays, les forces régulières avancent de plus en plus de la localité de Salama, occupée par les milices depuis près de trois années.

Alors que dans la Ghouta orientale à l’est de la capitale syrienne, une progression importante a été signalée en direction de la localité d’al-Bilaliyyat.

Sud syrien : entre cheikh Miskine et Manchiyyeh  

Dans le sud syrien, l’armée syrienne s’approche de plus en plus de la frontière avec la Jordanie. Elle a lancé une opération pour la prise du quartier Manchiyyeh situé au sud-ouest de la ville de Deraa, avec la participation de son infanterie et de ses chars, selon le correspondant de la chaine arabophone al-Mayadeen.

Cette avancée s’est faite au moment où les forces gouvernementales consolidaient leur présence sur un autre front, celui de cheikh Miskine , grande localité située au nord de la ville de Deraa. Elles se sont emparées durant le week-end d’une vingtaine de bâtiments supplémentaires.


Nord syrien : al-Bab et Rachidine

Dans le nord syrien, c’est le fief de Daesh dans la localité d’al-Bab situé à la frontière avec la Turquie qui devrait à son tour être repris d’un jour à l’autre. On sait que depuis la libération de l’aéroport de Kwayrès, le, l’armée syrienne et ses alliés multiplient leurs avancées au sud-ouest d’Alep et se dirigent vers le nord-ouest. Avec l’aide des frappes russes aériennes, les militaires réguliers et leurs alliés se trouvent désormais à quelque 12 km d’al-Bab, selon al-Akhbar, et la milice wahhabite takfiriste Daesh y a d’ores et déjà évacué ses sièges.

Dans la foulée de ces combats, le quartier Rachidine 4 et 5 situé dans la banlieue ouest de la ville d’Alep, et tenu par le front al-Nosra et Cie a fait l’objet d’accrochages violents. Des sources militaires ont fait état de plusieurs tués et blessés dans les rangs des miliciens.

Les miliciens ont alors tiré des obus contre le quartier Achrafiyé tuant trois enfants, selon Sana et en direction des deux localités loyalistes de Noubbol et Zahra au nord-est de la province d’Alep.

Quelque temps après, l’OSDH a fait part de la mort de 8 écoliers et leur enseignante qui aurait été tués dans raid de l’aviation russe contre une école d’une localité de la province d’Alep qui n’a pas été identifiée.  Ce que la Russie a nié.



1.097 cibles cibles terroristes bombardées

"La Russie ne mène pas d'opération contre les civils", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, réagissant à l'appel du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de cesser les bombardements russes contre les populations civiles.

Depuis le lancement des frappes russes en Syrie, à la demande du gouvernement syrien, cette instance et certaines agences, sans oublier les gouvernements occidentaux accusent la Russie de bombarder des civils.

Depuis le début de l'année, l'aviation russe a frappé 1.097 cibles "terroristes" dans les provinces d'Alep (nord-ouest), d'Idleb (nord-ouest), de Lattaquié (nord-ouest), de Hama (centre), de Homs (centre), de Deraa (sud-ouest), de Deir Ezzor (est), de Raqa (nord) et dans la région de la capitale, Damas, selon l'état-major russe.
   
Les raids ont visé notamment des sites d'infrastructure du groupe jihadiste Etat islamique (EI), ses véhicules blindés, ainsi que des raffineries de pétrole clandestines, en "infligeant des pertes considérables aux groupes terroristes", a déclaré lundi le général Sergueï Roudskoï, cité par les agences russes.

"134 localités ont été libérées des terroristes en décembre 2015, et 19 localités — en janvier 2016. Ils ont surtout progressé dans les provinces d'Alep, de Lattaquié, d'Hama, d'Homs et de Raqqa", a précisé M.Roudskoï