19-04-2024 05:12 PM Jerusalem Timing

Yémen: les protestataires veulent un conseil présidentiel intérimaire

Yémen: les protestataires veulent un conseil présidentiel intérimaire

Saleh opéré avec succès, rentrera dans 2 semaines. Entretiens entre le vice-président et l’ambassadeur américain à Sanaa.

Les jeunes de la révolution au Yémen ont appelé à la formation d'un conseil présidentiel intérimaire pour diriger le pays, après le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh, blessé dans un attentat, pour l'Arabie saoudite.


Dans un communiqué, les jeunes protestataires proposent un conseil présidentiel représentant "toutes les forces politiques" dont la tâche serait de former "un gouvernement de technocrates", "un conseil national transitoire" et d'élaborer "une nouvelle Constitution".


Ces jeunes, qui campent depuis le 21 février sur une place de Sanaa pour réclamer la démission de Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, se félicitent dans leur communiqué "du départ" du chef de l'Etat.


"La révolution a réalisé son premier objectif: la mise à l'écart de Saleh", affirment les jeunes qui s'engagent à "poursuivre le sit-in jusqu'à la réalisation de tous les objectifs" de leur mouvement pacifique.

Saleh opéré avec succès

Saleh, hospitalisé à Ryad, a été opéré avec succès dimanche et rentrera à Sanaa "après deux semaines de convalescences", a déclaré à l’AFP un responsable saoudien.


"Le président Saleh a subi deux opérations qui ont réussi: la première a consisté à extraire un éclat (d'obus) de la poitrine, alors que la deuxième est une opération de neurochirurgie au cou", a déclaré le responsable qui a requis l'anonymat.


"La prochaine opération sera une opération de chirurgie esthétique", a-t-il ajouté. Blessé vendredi dans le bombardement de son palais à Sanaa, Saleh a été transporté samedi soir à Ryad où il a été hospitalisé.


Un responsable proche du président avait indiqué samedi que le chef de l'Etat souffrait de "brûlures et d'égratignures au visage et à la poitrine" mais que son état n'inspirait pas l'inquiétude.


Le porte-parole du parti au pouvoir, Tarek al-Chami, a affirmé dimanche à la chaîne satellitaire al-Arabiya que le président allait "regagner le Yémen dans les prochains jours".


Son hospitalisation à Ryad laisse planer le doute sur le détenteur du pouvoir à Sanaa où le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi n'a pas été officiellement chargé de l'intérim.


Entretiens entre le vice-président et l'ambassadeur américain

Mansour Hadi s'est entretenu dimanche avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Sanaa, Gerald Feierstein, de la situation dans le pays, a rapporté l'agence officielle Saba sans pour autant indiquer qu'il assumait la charge de président par intérim.

Dimanche, des dizaines de milliers de personnes, ont célébré le départ de Saleh, se disant déterminés à empêcher son retour.

Pour le porte-parole de l'opposition parlementaire, Mohamed Qahtan, son départ "marque, pour nous, le début de la fin de ce régime tyrannique et corrompu. Nous oeuvrerons de toutes nos forces pour empêcher son retour".
 
"Nous sommes totalement disposés à coopérer avec Abed Rabbo (vice-président), mais la
difficulté réside dans le fait de savoir si les fils (et les neveux de Saleh) sont disposés à remettre le pouvoir à Mansour Hadi", a répondu M. Qahtan en réponse à une question.

Le fils aîné du président, Ahmed, et ses neveux contrôlent les principaux organes de sécurité, notamment la Garde républicaine.


Cinq chefs d'Etat et de gouvernement européens appellent à une trêve
  
Berlin, Paris, Londres, Madrid et Rome ont appelé dimanche soir les Yéménites à "respecter la trêve initiée par le roi d'Arabie saoudite" pour rétablir la paix au Yémen, dans une déclaration commune envoyée à la presse par la chancellerie allemande.
 
"Nous appelons les Yéménites, dans un esprit d'unité nationale et de dialogue, à trouver rapidement le chemin de la réconciliation, sur la base en particulier de l'initiative du Conseil de coopération du Golfe dont nous soutenons les propositions sans restriction, pour que le peuple yéménite choisisse démocratiquement son gouvernement.
Nous sommes disposés à lui apporter en cela notre plein soutien", écrivent la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique David Cameron et les chefs du gouvernement italien Silvio Berlusconi et espagnol José Luis Zapatero.


Ils ont en outre remercié Ryadh d'avoir pris en charge médicalement le président yéménite Ali Abdallah Saleh.