19-04-2024 08:04 PM Jerusalem Timing

Affaire Merah: les documents déclassifiés "insuffisants" mais déjà "accablants"

Affaire Merah: les documents déclassifiés

"On ne connaîtra pas la vérité tant que les rapports de la DGSE ne sont pas eux-même déclassifiés". « Les documents ouvrent de nouvelles portes et posent de nouvelles questions » estiment les deux avocats.

Connaîtra-t-on un jour toute la vérité sur l'affaire Mohamed Merah? Deux avocats de familles des victimes du tueur en série ont jugé ce mercredi les documents de la DCRI déclassifiés "insuffisants" pour connaître la vérité sur les tueries de Toulouse et Montauban, demandant la déclassification "des documents d'autres services", dont la DGSE.  

"Les familles des victimes se félicitent de la déclassification des documents de la DCRI qui apportent des éléments capitaux mais restent toutefois insuffisants à la manifestation de la vérité", ont déclaré Samia Maktouf et Jean Tamalet.  

 

Les familles veulent la déclassification des documents de la DGSE

Selon Me Maktouf, avocate d'Abel Chennouf, père de l'une des victimes, "on ne connaîtra pas la vérité tant que les rapports de la DGSE ne sont pas eux-même déclassifiés". Les documents ouvrent de nouvelles portes et posent de nouvelles questions", a dit Jean Tamalet, avocat d'Ati Ibn Ziaten, frère d'une autre victime.  

Tous deux vont donc "solliciter le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, et les juges "pour leur demander la déclassification des documents d'autres services", notamment ceux de la DGSE. 

 

Mais selon le Parisien qui citait certaines pages du rapport, les documents  classés secret-défense de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI)  déclassifiés vendredi dernier par le ministère de l’Intérieur et transmis à la justice sont « accablants, dérangeants ».

Ces 23 pages de rapports confidentiels rédigées entre 2007 et 2011, apporteraient la preuve que le tueur à scooter était non seulement surveillé et connu des services depuis au moins 2009, mais qu’il constituait une « cible privilégiée » de la DCRI pour sa proximité avec des islamistes radicaux toulousains clairement identifiés, tout comme son frère Abdelkader.

De quoi écarter définitivement la thèse du « loup solitaire », pourtant soutenue par l’ancien patron de la DCRI, Bernard Squarcini, au moment des faits, et soulever des interrogations sur les raisons qui ont poussé les services de renseignements à ne pas surveiller de plus près celui qui apparaissait alors comme un jihadiste patenté susceptible de « conduire des actions armées ».

 

Source: Express et le parisien