29-03-2024 02:29 AM Jerusalem Timing

Irak: Daech entraine des enfants yazidis pour mener des attentats suicides

Irak: Daech entraine des enfants yazidis pour mener des attentats suicides

Deux journalistes irakiens ont été tués au nord de Bagdad.

Une source irakienne citée par l’agence de presse allemande a révélé que le groupe terroriste Daech entraine depuis de mois des enfants yazidis au maniement d'armes et aux attentats suicides.

Selon Hussein Coro, directeur du bureau des yazidis enlevés dans la province de Dohouk, « 800 enfants yazidis, entre 5 et 18 ans, sont entrainés dans trois camps militaires de Daech à Mossoul, Baaj et la ville syrienne de Raqqa, aux décapitations, attentats suicides et aux combats ».

« Les enfants subissent au début un lavage de cerveau, puis ils commencent à apprendre la langue arabe et le Coran », a-t-il dit.

Selon Coro, ces informations ont pu être recueillies grâce « aux contacts effectués avec leurs mères enlevées par Daech. Nous avons pu libérer ces femmes par le biais de certaines tribus arabes, ou en versant des rançons à des médiateurs ».

A ce jour, 1148 filles et garçons ont été libérés des mains de Daech, rapporte-t-on de même source.

Attentats au nord de Bagdad

Mardi, des inconnus ont abattu deux journalistes en Irak, au lendemain de nouveaux attentats qui ont fait des dizaines de morts dans le pays.

La chaîne privée Charqiya a annoncé que des hommes armés avaient tiré sur deux de ses journalistes alors qu'ils rentraient à Baqouba (60 km au nord de Bagdad) après un reportage avec le général Mizher al-Azzawi, chef du commandement de la sécurité de la province de Diyala.

"Des miliciens armés ont assassiné le correspondant Seif Talal et son caméraman Hassan al-Anbaki près de Baqouba", a-t-elle précisé. Baqouba est le chef-lieu de la province de Diyala "libérée" il y a un an par les forces progouvernementales des terroristes du groupe Daech (EI).

Selon leur collègue Minas al-Suheil, les deux journalistes roulaient derrière le convoi du général de retour de Mouqdadiyah (au nord-est de Baqouba) quand des miliciens masqués à bord de trois véhicules les ont arrêtés dans le village d'Abou Saida, les ont sortis de leur véhicule et les ont tués avec des kalachnikovs.

Le meurtre a eu lieu près d'un barrage de la police qui n'est pas intervenue, a raconté Suheil à l'AFP.

 Dans son rapport annuel publié fin décembre, Reporters sans frontières (RSF) indique que l'Irak occupe le premier rang mondial des pays les plus dangereux pour les journalistes avec dix tués en 2015.

RSF a, dans un communiqué, déploré un "acte odieux" et demandé "aux autorités d'élucider le crime en ouvrant une enquête indépendante pour traduire en justice les coupables" de l'assassinat des deux journalistes.
   
Attentat suicide à Diyala

The Committee to Protect Journalists a pour sa part fait état de cinq journalistes tués en Irak en 2015, classant ce pays parmi les quatre les plus meurtriers pour les journalistes.

Toujours dans la province de Diyala, un colonel du renseignement a été blessé mardi dans un attentat suicide qui a aussi fait quatre morts parmi les policiers, ont indiqué des responsables.

Selon des officiers de l'armée et de la police, un kamikaze à bord d'un véhicule piégé a foncé sur le convoi du colonel Qassem al-Anbaki, chef des services de renseignement de la police dans la province. L'attaque, qui a eu lieu au sud de Baqouba, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
   
Journée meurtrière lundi
 
Des terroristes de Daech (EI) ont tué lundi 12 personnes dans une zone peuplée de Bagdad tandis que le groupe extrémiste menait un double attentat qui a fait 20 morts dans un café au nord de la capitale irakienne.

La première attaque a visé en fin d'après-midi un centre commercial à Bagdad Al-Jadida dans l'est de la capitale irakienne, faisant au moins 12 morts.

"Une voiture s'est arrêtée, des hommes armés sont descendus et ont commencé à tirer, tuant des gens. Il y a eu beaucoup de morts", a raconté Salman Hussein, un témoin sur place.

D'après un responsable du ministère de l'Intérieur, des hommes armés ont fait exploser une voiture piégée avant d'ouvrir le feu dans la rue et de s'engouffrer dans le centre commercial Zahrat Bagdad, un bâtiment de quatre ou cinq étages situé dans ce quartier commerçant à majorité chiite, sur la rive est de la capitale irakienne.

"Au moins un des assaillants portait une ceinture d'explosifs et s'est fait exploser à l'intérieur du centre commercial", a déclaré le responsable.

Plusieurs personnes ont été prises en otage et trois d'entre elles ont été exécutées lorsque les forces de sécurité ont tenté de neutraliser les assaillants, a indiqué un colonel de police, une version contredite par le chef du commandement des opérations de Bagdad, le général Abdel Amir al-Chammari qui a nié qu'il y ait eu une prise d'otages.

Selon la police, une force antiterroriste des services de renseignement a été déployée sur place pour sécuriser le secteur.

"Les forces de sécurité ont désormais le contrôle total, les assaillants ont été tués et les otages libérés", a déclaré le responsable de la police.
 Dans un communiqué publié sur internet, l'EI a affirmé que quatre de ses membres avaient ciblé des chiites. Le groupe extrémiste a indiqué avoir tué ou blessé 90 personnes.

Deuxième attentat au nord de Bagdad

 A Mouqdadiyah, au nord-est de Bagdad, 20 personnes ont été tuées dans des attaques dans un café où une bombe a explosé, suivie par un attentat suicide à la voiture piégée lorsque les clients se sont rassemblés sur le lieu de l'attentat, selon un capitaine de police et un colonel de l'armée.

Cet attentat a aussi été revendiqué par l'EI qui a identifié le kamikaze comme Abou Abdallah, un Irakien.
Selon un officier irakien, la province de Diyala, dont fait partie Mouqdadiyah a été "libérée" de l'EI depuis janvier 2015 mais cela n'a pas mis fin aux attaques menées par les terroristes.

Les services de renseignement irakiens ont indiqué en décembre détenir 40 membres de l'EI après une série d'arrestations dans les environs de la capitale.

Lundi également, la coalition internationale a annoncé avoir bombardé une réserve d'argent liquide de Daech à Mossoul dans le nord de l'Irak contenant l'équivalent de "millions de dollars".

Source: AlAlam, AFP