26-04-2024 05:50 PM Jerusalem Timing

Les acquis de la guerre au Yémen:crise humanitaire et montée d’AlQaïda (Benomar)

Les acquis de la guerre au Yémen:crise humanitaire et montée d’AlQaïda (Benomar)

La mission du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui succède à Benomar, s’annonce très difficile.

L’émissaire onusien pour le Yémen, Jamal Benomar, qui a présenté sa démission le 15 avril, abordera ce lundi au conseil de sécurité les résultats nocifs de la guerre saoudo-américaine contre le Yémen.

Selon des sources confirmées citées par le quotidien libanais AlAkhbar, Benomar évoquera lors de sa dernière allocution sur le Yémen, la détérioration de la crise humanitaire dans ce pays pauvre et la montée en puissance du réseau takfiriste d’Al-Qaïda qui s’est accaparé de vastes pans de territoire, à l’issue de l’offensive militaire saoudo-américaine.  

Pour Benomar, le réseau d’Al-Qaïda a bénéficié de la militarisation de la situation au Yémen, vu que les munitions militaires et l’aide financière tombent dans les mains des miliciens takfiristes.

S’agissant du processus politique, il va mettre l’accent sur le fait que le dialogue national entre les parties yéménites n’a pas échoué, mais ce sont  certaines parties qui l’ont mis à échec et l’ont entravé.

Benomar avait à plusieurs reprises accusé, lors de ses interviews, le parti d’Al-Islah proche de l’Arabie « d’atermoyer  et de mentir »  et de « perdre le temps pour ne pas parvenir à une issue finale » de la crise.

« D’où la nécessité de mettre en place une initiative politique urgente afin de sauver le Yémen des conséquences d’une guerre qui s’est transformée en un conflit régional et international », selon l’émissaire onusien qui faisait allusion à la guerre menée par une coalition arabo-saoudienne et soutenue par les Etats-Unis.

Benomar va également appeler à une participation efficace des pays régionaux dans le dialogue et dans la mise en place d’un plan de sortie de cette crise.

Cette position ne plaira surement pas aux pays du conseil de coopération du Golfe qui misent sur la soumission d’Ansarullah (Houthis) devant les raids intensifs de la coalition.

M. Benomar, un diplomate marocain de 58 ans, était vivement critiqué par les pays du Conseil de coopération du Golfe, notamment l'Arabie saoudite. Les médias du Golfe l’avaient accusé de s’être aligné du côté d’Ansarullah.

Un nouvel émissaire de l'ONU

Entre-temps, la mission du diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui succède à Benomar, s'annonce très difficile avec la poursuite des raids aériens de la coalition contre le Yémen.

L’armée et les forces d’Ansarullah (Houthis) exigent un arrêt de l’agression militaire pour revenir à la table des négociations, interrompues avec le lancement de l’agression saoudo-américaine le 26 mars.

"Le dialogue ne peut reprendre qu'après un arrêt de l'agression extérieure", a répété dimanche Mohamed al-Boukhaïti, membre du Conseil politique d'Ansarallah.

Interrogé par l'AFP, il a ajouté que "le dialogue devrait reprendre au point où il s'était arrêté", sous les auspices de M. Benomar.

Plus de 1.000 personnes ont été tuées au Yémen entre le 19 mars et le 20 avril, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'après l'ONU, au moins 115 enfants sont morts en raison des frappes saoudiennes contre le Yémen. Ce bilan est beaucoup plus élevé, assurent des organisations humanitaires yéménites.

 

Source : AlAkhbar + AFP