La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne annoncent le retrait de leurs agents de leur ambassade, les Etats Unis soufflent le froid et le chaud...

La vague de colère du peuple afghan à l'encontre des forces occupantes qui ne cessent de bafouer leur pays, leur  vie, leur famille, mais aussi le leur foi depuis des années durant a prit ces derniers jours un tournant  dont  l'Occident semble dépassé.
 
D'abord du côté américain où les  excuses du président américain aux afghans et l'appel  au calme, de leur président Hamid Karzaï, n'ont servi à rien.

C'est au tour d'Hillary Clinton, la Secrétaire d'Etat américaine de s'exprimer appelant les afghans à cesser la violence.

Depuis Rabat dimanche, elle affirme   "Nous regrettons profondément cet incident mais nous pensons également que la violence doit cesser et qu'il faut continuer le dur travail pour construire un Afghanistan plus en paix et en sécurité", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Rabat.

Et sur CNN, elle espère « que des voix en Afghanistan se joindront à celles du président Karzai et d'autres pour calmer la situation qui n'est plus sous contrôle et qui doit cesser".
Rick Santorum, candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2012, a quand à lui estimé dimanche que les Afghans devraient même présenter leurs excuses pour avoir "surréagi" à l'autodafé du Saint Coran en perpétrant des violences anti-américaines.
 
Depuis la chaîne NBC, le candidat chrétien ultraconservateur a assuré  que tout se qui c'est passé n'était « ni délibéré ni irrespectueux ».
 
Son rival Mitt Romney a quant à lui estimé sur Fox News dimanche que les excuses du président Obama "mettent mal à l'aise beaucoup de monde".

Un autre candidat républicain, Newt Gingrich, s'était dit "profondément offensé" samedi sur la chaîne Fox News par le fait qu'Obama n'ait pas tenu Karzaï pour responsable de la mort des soldats américains.
En Europe, Berlin est dans tous ces états.

Après avoir déplacé  ses soldats de la Bundeswehr de Talokan (Nord) pour une autre base de Kunduz (Ouest), « plus sur », un communiqué du ministère de la coopération économique a annoncé dimanche avoir retiré provisoirement ses agents allemands et internationaux des ministères afghans.
  
"Le bureau de gestion des risques a ordonné dimanche matin de retirer tous les experts allemands et internationaux dans les administrations et les ministères de la région de Kaboul", après la mort de deux officiers Américains la veille dans des incidents au ministère afghan de l'Intérieur, a indiqué le ministère.
  
Environ 50 agents sont concernés.
  
Quelque 2.000 experts travaillent en Afghanistan pour le compte du ministère allemand de la Coopération, dont 339 ressortissants étrangers.

Après le double assassinat, les ministères britannique et français des Affaires étrangères ont eux aussi annoncé le retrait temporaire de leurs conseillers rattachés aux organisations gouvernementales à Kaboul.

Les évènements ont aussi amené les ministres afghans de l'Intérieur et de la Défense a annuler une visite prévue cette semaine à Washington et ce, afin d'étudier les moyens à mettre en place pour préserver la vie du personnel de l'occupation.

Dans un communiqué, par la voix de son porte-parole au Pentagone, le secrétaire à la Défense Leon Panetta "comprend que (la lutte contre les violences) prend la priorité et que les ministres ne peuvent se rendre à Washington" et que ces derniers "doivent consulter cette semaine d'autres membres du gouvernement ainsi que des responsables religieux afin d'examiner les moyens de
protéger le personnel de la mission de l'Otan et de réprimer la violence dans le pays".

Depuis que des exemplaires du Coran ont été brûlés dans la nuit de lundi à mardi sur la base militaire américaine de Bagram au nord de Kaboul, l'Afghanistan est en proie à une colère sans précédent. Depuis six jours, des manifestations anti-américaines ont fait 30 morts et environ 200 blessés.
  
Dimanche, sept soldats américains des forces spéciales ont été blessés quand des hommes participant à une manifestation ont jeté une grenade sur un camp de l'Otan dans la province de Kunduz (nord), pourtant considéré plus sur par les autorités allemandes.
  
Samedi, deux conseillers militaires américains de la force de l'Otan été tués dans une fusillade au ministère de l'Intérieur à Kaboul.

Que s'est-il passé dans l'enceinte de ce ministère samedi??

Les deux officiers américains tués qui parlaient avec un de leurs collègues afghans au sujet des Corans brûlés mardi, se sont voulus très irrespectueux même injurieux envers leur collègue, le peuple afghan et l'Islam.
"Ce jour-là, ils regardaient des vidéos de manifestations à Kaboul. Les conseillers, mécontents, se moquaient des protestataires, les insultaient. Ils ont qualifié le Coran de mauvais livre", a raconté  une source gouvernementale qui a demandé à rester anonyme en raison de l'aspect sensible de cette affaire, ajoutant que les Américains avaient "menacé" leur collègue afghan.

Et de poursuivre, « une dispute verbale s'en est suivi, puis il a tiré ».

 "D'après une enquête policière initiale, le suspect est l'un des employés du ministère. Il est en fuite. Le ministère enquête sérieusement sur le sujet", a fait savoir le communiqué du ministère de l'Intérieur.