20-04-2024 12:39 AM Jerusalem Timing

La Corée du Nord produit à nouveau du plutonium

La Corée du Nord produit à nouveau du plutonium

La Chine est en effet farouchement opposée au déploiement du THAAD, qu’elle considère comme une menace pour sa propre dissuasion nucléaire.

La Corée du Nord est à nouveau capable de produire du plutonium dans le complexe nucléaire de Yongbyon et pourra en disposer dans quelques semaines ou quelques mois.

D’ici quelques « semaines ou mois », la Corée du Nord qui a redémarré un réacteur de son complexe nucléaire de Yongbyon pourra commencer à extraire du plutonium, a indiqué le coordonnateur du renseignement américain, James Clapper. Il a prévenu le Congrès que le régime du Pyongyang était en passe de reconstituer des stocks de plutonium, nécessaires pour fabriquer des bombes atomiques.

Dans son rapport annuel sur l’évaluation des menaces mondiales publié mardi, il note aussi que « Pyongyang a décidé de développer un missile nucléaire à long rayon d’action capable de menacer directement les États-Unis ». La Corée du Nord a montré publiquement ce missile, le KN08, mais il « n’a pas été testé en vol », souligne Clapper.

Clapper est le coordonnateur des 17 agences de renseignement américaines, dont la CIA, la NSA ou le DIA (renseignement militaire). Il est le principal conseiller du président américain en matière de renseignement.

Cette annonce vient s’ajouter au tir dimanche d’une fusée spatiale pouvant servir à tester des composants de missiles intercontinentaux, qui viole de multiples résolutions des Nations unies, lançant un nouveau défi pour la communauté internationale qui peine déjà à sanctionner Pyongyang après son quatrième essai nucléaire du 6 janvier.

La fusée tirée ce weekend, qui transportait un satellite d’observation de la Terre, a atteint son orbite après 10 minutes de vol, selon la télévision officielle nord-coréenne. Sa portée est estimée à 12 000 kilomètres, contre 10 000 kilomètres pour le modèle précédent.

Après le lancement ce week-end de la fusée, le président Obama a appelé son homologue sud-coréenne, Park Geun-hye, et le premier ministre japonais, Shinzo Abe, pour les assurer de sa solidarité.

Les deux chefs d’État sont convenus « de faire en sorte que le Conseil de sécurité de l’ONU puisse adopter une résolution sur des sanctions fortes et efficaces », a expliqué la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne. Et un projet de résolution sur de nouvelles sanctions est débattu depuis le test nucléaire, mais la Chine, principal alliée de Pyongyang, traîne les pieds. Pékin craint que des sanctions trop dures ne débouchent sur une instabilité qui pousserait un flot de réfugiés nord-coréen à franchir sa frontière.

La Corée du Nord est déjà soumise à toute une panoplie de sanctions adoptées après ses trois précédents essais nucléaires, en 2006, 2009 et 2013.
 Un rapport de l’ONU recommande de renforcer l’application de ces sanctions, à l’efficacité jusqu’à maintenant douteuse. Il suggère aussi d’ajouter les drones de reconnaissance et leurs composants à la liste des produits qu’il est interdit de fournir à la Corée du Nord.

Washington et Séoul ont déjà convenu, immédiatement après le tir de la fusée nord-coréenne, de déployer en Corée du sud une batterie américaine antimissiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), pour pouvoir intercepter un éventuel missile nord-coréen visant le voisin du sud. Une annonce militaire, mais qui est aussi destinée à faire pression sur la Chine pour qu’elle tape du poing sur la table face à son allié nord-coréen.

La Chine est en effet farouchement opposée au déploiement du THAAD, qu’elle considère comme une menace pour sa propre dissuasion nucléaire. Le radar très puissant de THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) pourrait servir à surveiller ses propres tirs de missile.

Malgré les efforts déployés par Pyongyang, les experts estiment que le régime nord-coréen n’a toujours pas l’expertise nécessaire pour produire un missile balistique capable d’atteindre le territoire américain.