28-03-2024 07:08 PM Jerusalem Timing

La Chine va-t-elle créer ses propres forces spatiales ?

La Chine va-t-elle créer ses propres forces spatiales ?

Le pays est premier en termes de création de satellites de reconnaissance, permettant notamment d’atteindre sur ses satellites de reconnaissance électro-optique une précision au mètre près

Récemment, le quotidien japonais Yomiuri Shimbun a émis l’hypothèse que la Chine travaille probablement à la création de ses forces spatiales. Il s’agirait de forces militaires à statut particulier, au même titre que l’infanterie, la force aérienne, la marine et la Seconde artillerie (forces de missiles stratégiques). Un certain nombre d’éléments prouvent déjà que l’importance de l’utilisation de l’espace à des fins militaires est en train de croître constamment en Chine. Toutefois les forces spatiales ne se verront pas accorder un statut de forces armées distinct dans un avenir proche, relativisent les experts du Centre d’analyse des stratégies et des technologies de Russie.

En ce qui concerne l’utilisation de l’espace à des fins militaires, la Chine se retrouve déjà parmi les leaders mondiaux, et occupe la première place dans un certain nombre de domaines. Ainsi, la RPC met en oeuvre des projets gigantesques de développement d’armes antimissiles, considérées comme les plus importantes au monde. Le pays est premier en termes de création de satellites de reconnaissance, permettant notamment d’atteindre sur ses satellites de reconnaissance électro-optique une précision au mètre près. En outre, la RPC est en train de construire avec succès son propre système de navigation par satellite.

Mais il est peu probable que les forces militaires spatiales puissent avoir un statut de forces armées séparé. Car si ce projet était en cours de réalisation, des changements au sein de la Commission militaire centrale de la RPC auraient eu lieu tout de suite. Des changements cardinaux dans la structure d’organisation de la Direction générale des armes, qui gère la plupart des sites d’infrastructure spatiale, auraient également eu lieu. Des changements, voire même une « militarisation », auraient pu être remarqués également dans la structure, dont le personnel participe au lancement des engins spatiaux.

Les sites de lancement chinois, comme celui de Taiyuan et ou de Xichang, restent cependant également des centres d'essai pour les missiles de combat, notamment des missiles balistiques et des missiles antisatellites. Il serait intéressant de savoir comment aurait pu être résolue la question du contrôle sur ces armes. Les changements dans la structure du contrôle, de l'acquisition et de la logistique des armes auraient pris une ampleur tellement importante que cela n’aurait aucun sens de cacher de telles décisions à l’opinion internationale.

Dans le même temps, la question de la subordination et du statut des forces spatiales devra être résolue prochainement. La Chine va bientôt disposer de plusieurs systèmes spatiaux complexes destinés à des clients différents. Ainsi, le déploiement des missiles antinavires de croisière lourds et des missiles antinavires balistiques requiert le développement des systèmes de désignation des cibles de forte puissance. Et une attention plus grande sera prêtée aux systèmes militaires dans l’espace.

La Chine cherche également à augmenter le nombre de satellites de reconnaissance optique, chargés de la reconnaissance et de l’interception radio. En outre l’Empire du Milieu cherche à créer un système d'alerte précoce d’attaque de missiles. En conjonction avec le développement des armes anti-satellites, tout cela signifie une augmentation constante du nombre d’employés dans ce secteur, et une hausse des coûts. Cela devrait contribuer à une augmentation de l'influence et du poids politique des structures militaires en charge des projets spatiaux. Ce n’est qu’alors qu’apparaîtra la nécessité de transformer les forces militaires spatiales en une division militaire distincte.

 

Source:La Voix de la Russie