26-04-2024 05:33 PM Jerusalem Timing

Cyber-attaque : L’Elysée cible des services secrets chinois ? ou des turcs

Cyber-attaque : L’Elysée cible des services secrets chinois ? ou des turcs

La multiplication de ces offensives, qui auraient coûté 1% de son PIB à la France en 2011, jette une lumière crue sur l’inadaptation du dispositif français de cyber défense.

 
 
 
Les suppositions quand aux auteurs des dernières cyber-attaques sur l’Elysée vont bon train…
 
Selon Le Télégramme , ces derniers mois l’appareil d’Etat français a été la cible de plusieurs cyber-attaques de la part des services secrets chinois. «  Elle était d'une ampleur telle que les «nettoyeurs» des services gouvernementaux spécialisés ont passé trois jours, tout le week-end précédant l'intronisation du nouveau Président, à reconstruire de fond en comble les systèmes d'information du palais de l'Élysée. Au personnel de la présidence, on a simplement expliqué qu'il s'agissait de «préparer la transition à une nouvelle équipe» écrit le journaliste Jean Guisnel.

En visite en Chine en début de semaine, Laurent Fabius a prôné une « relation stable », mais les communiqués officiels ne disent pas si le chef de la diplomatie française a demandé à ses homologues chinois de freiner quelque peu les ardeurs des cyber-pirates de Pékin.

S’il est difficile d’établir une preuve formelle que ces attaques proviennent directement du gouvernement chinois, le plus souvent, les autorités obtiennent la preuve d’un « passage » par la Chine. Selon le Télégramme, ces attaques ne seraient néanmoins pas lancées par des hackers isolés, mais par des officines bien structurées, vraisemblablement basées en Asie. Bref, un faisceau de présomption…
 
Des cyber-attaques qui auraient couté 1% de son PIB à la France en 2011
Selon Roger Faligot la Chine a mis en place au fil des ans  une « armée populaire des cyber-guerriers », « ce service dépend de l'armée populaire de libération. Il est organisé en deux départements (les départements 3 et 4). Ces deux départements travaillent sur le renseignement de guerre et l'interception des communications. Ils procèdent en envoyant des virus qui permettent de pirater des informations ou de bloquer des sites gênants. Ils opèrent également en mode « testing » en piratant des systèmes pour étudier la capacité de réaction de l'ennemi. Nous sommes ici en plein volet de guerre psychologique et idéologique ».

Guerre commerciale aussi. En mars 2011, Bercy et Areva avaient été la cible de ces attaques : « Celle contre Bercy, par exemple, a été bien plus sérieuse qu'on a bien voulu le dire. Durant des mois, des pirates profitant de failles béantes dans les protections informatiques du ministère de l'Économie ont fait leurs courses à leur convenance dans les fichiers les plus confidentiels » selon Le Télégramme de Brest.

Et les attaques « made in China » n’ont cessé de se multiplier que ce soit contre des administrations ou des entreprises stratégiques. En 2008 déjà, le Pentagone et le ministère français de la Défense avait été pris pour cible. Difficile d’identifier formellement les « assaillants ». Mais pour Ned Moran, du Terrorism Research Centre, c'est la Chine. Pékin a compris qu'«au lieu de bâtir un réseau d'espions pour voler des informations, on peut faire la même chose à très bas coût et à moindre risque grâce à des cyber-attaques».

Du piratage low-cost mais à l’arrivée une facture qui a dû mal à passer pour les « victimes » : les différentes attaques de 2011 auraient coûté 1% de son PIB à la France !
Il était temps de réagir. Le 18 juillet, le sénateur Jean-Marie Bockel rendra un rapport parlementaire très attendu sur l'inadaptation au risque actuel du dispositif français de cyber-défense.
 
L’agence d’information Irib rapportait quand à elle la culpabilité des turcs évoquant toutefois l’impossibilité de parvenir à savoir si les pirates sont simplement issus de groupes nationalistes turcs ou s'ils auraient des liens avec les services secrets ou des organes gouvernementaux turcs.

Les hackers nationalistes turcs s'en étaient déjà pris à des sites français l'hiver dernier lors du vote de la loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien. Le site du Sénat ou celui de la députée UMP Valérie Boyer (à l'origine de la proposition de loi) avaient été piratés au moment de Noël.

Source : A partir de Marianne2 et d’Irib