28-03-2024 10:58 PM Jerusalem Timing

Salle de prière musulmane saccagée en Corse...

Salle de prière musulmane saccagée en Corse...

Valls dénonce une profanation inacceptable.

Salle de prière musulmane saccagée, corans partiellement brûlés, slogans xénophobes: plusieurs centaines de personnes ont envahi vendredi en fin de journée une cité populaire d'Ajaccio, en provoquant ainsi la condamnation des autorités françaises.

Au cours de la nuit de jeudi à vendredi, une salle de prière musulmane, située à proximité des Jardins de l'Empereur, a été saccagée par un groupe d'individus, qui ont aussi tenté de mettre le feu à de nombreux livres, dont des exemplaires du Coran.

"50 livres de prières ont été jetés sur la voie publique ", a précisé le sous-préfet François Lalanne.

​En outre, dans l'après-midi, quelque 150 personnes s'étaient rassemblées dans le calme devant la préfecture à Ajaccio en signe de soutien à deux pompiers et un policier blessés dans des échauffourées.

​Scandant pour certains "Arabi fora (les Arabes dehors, ndlr)!" ou "On est chez nous!", selon une correspondante de l'AFP, ils ont, dans une ambiance tendue et encadrés par des policiers déployés pour tenter de maintenir de calme, essayé d'identifier et de retrouver les auteurs de l'agression de la veille, dans une cité, dont tous les habitants sont restés cloîtrés chez eux, et où des portes en verre, boîtes aux lettres et vitre de véhicules ont été endommagés.

​Le préfet de Corse, Christophe Mirmand, s'est rendu dans la cité. Assurant que "tous les moyens étaient mis en œuvre" pour retrouver les auteurs de l'agression de la nuit de jeudi à vendredi, il a aussi estimé que les "menaces de ce vendredi soir n'étaient pas acceptables".

L'Observatoire national contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) a "condamné avec force" ces faits, dénonçant une agression "qui se déroule en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens", puisque cette année Noël tombait juste après le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance du prophète Mahomet.

"Après l'agression intolérable de pompiers, profanation inacceptable d'un lieu de prière musulman. Respect de la loi républicaine", a twitté vendredi soir le Premier ministre, Manuel Valls.

​Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également condamné l'agression ayant visé des pompiers et la dégradation de la salle de prière, évoquant des "exactions intolérables aux relents de racisme et de xénophobie".

Le tout récent président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a lui aussi condamné sur BFMTV "des actes racistes complètement contraires à la Corse que nous voulons", après avoir affiché sur Twitter son soutien aux pompiers blessés, comme le président de l'assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni.