20-04-2024 12:45 PM Jerusalem Timing

Le gouvernement Tsipras dévoilé: un pourfendeur de la dette odieuse aux Finances

Le gouvernement Tsipras dévoilé: un pourfendeur de la dette odieuse aux Finances

"C’est à l’Europe de décider si elle est une Europe démocratique (...) et une Europe démocratique a besoin d’écouter le peuple quand il parle, et le peuple a parlé".

Le gouvernement du nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras a été dévoilé mardi, avec au ministère des Finances  Yanis Varoufakis, critique virulent des politiques d'austérité qui aura besoin de toute sa force de caractère pour aller renégocier la dette à Bruxelles.

"Les renégociations ont presque commencé, on n'a qu'à se retrousser les manches et commencer à travailler", a lancé aux journalistes M. Varoufakis, qui s'était entretenu lundi soir avec le patron de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Celui-ci doit faire le déplacement à Athènes vendredi pour rencontrer le Premier ministre.

Mais après les salutations d'usage, les sujets de confrontation ne manqueront pas : l'UE a fixé à la Grèce la limite de fin février pour accomplir certaines réformes nécessaires au déblocage d'environ sept milliards d'euros d'aide, et M. Tsipras a déjà fait comprendre que ce genre d'ultimatum n'était pas à son goût.

Dès mardi soir, un membre de la Banque centrale allemande, Joachim Nagel, a mis en garde le nouveau gouvernement grec contre un arrêt de ce programme d'aides européennes. Il aurait "des conséquences fatales" sur le système bancaire grec, a-t-il averti dans le quotidien économique allemand Handelsblatt à paraître mercredi.

"Les banques grecques perdraient alors leur accès à l'argent de la Banque centrale", a insisté M. Nagel, au risque de créer une inquiétude dangereuse.

Le gouvernement grec pourrait commencer à énoncer sa stratégie au cours du premier conseil des ministres qui aura lieu dès mercredi matin.

Doté d'un parcours original dans la classe politique grecque, M. Varoufakisi est un professeur d'économie, âgé de 53 ans, farouche partisan de la réduction de la dette publique et de la "fin des mesures d'austérité".

L'équipe chargée de la renégociation de la dette sera supervisée par le vice-Premier ministre Ioannis Dragasakis, un économiste modéré et cadre du Syriza, parti de la gauche radicale, selon des informations proches du ministre.

Tout est ouvert

Deuxième poids lourd du nouveau gouvernement, l'économiste Georges Stathakis, 61 ans, enseignant à Université de Crète, sera chargé du super-ministère de l'Economie, des Infrastructures, de la Marine marchande et du Tourisme.

Au ministère des Affaires étrangères, M. Tsipras a nommé Nikos Kotzias, professeur de théorie politique et ex-conseiller diplomatique. Il sera secondé par le ministre adjoint aux relations économiques, Euclides Tsakalotos, professeur de Finances à l'université d'Athènes, qui fera probablement aussi partie de l'équipe de négociation de la dette.

Interrogé par les médias sur la décote de la dette espérée par Athènes, M. Tsakalotos a estimé que "tout était ouvert".

"C'est à l'Europe de décider si elle est une Europe démocratique (...) et une Europe démocratique a besoin d'écouter le peuple quand il parle, et le peuple a parlé", a-t-il dit.

La réduction du fardeau de la dette grecque, qui représente 175% du PIB, soit environ 316 milliards d'euros, est au coeur du programme économique et politique du parti Syriza d'Alexis Tsipras.