25-04-2024 12:47 PM Jerusalem Timing

Lavrov fustige à l’ONU l’interventionnisme militaire américain

Lavrov fustige à l’ONU l’interventionnisme militaire américain

Les relations entre Moscou et Washington ont besoin d’un "reset", affirme Lavrov.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fustigé samedi à la tribune de l'ONU l'interventionnisme militaire américain, dans une allusion à peine voilée aux frappes aériennes en Irak et en Syrie.

"Washington a ouvertement déclaré son droit d'user de la force unilatéralement partout pour défendre ses intérêts", a dénoncé le ministre russe dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.

"Les interférences militaires sont devenues la norme et ce malgré le résultat lamentable des opérations militaires menées par les Etats-Unis ces dernières années", a-t-il encore dit citant notamment les interventions en Irak et en Libye ou encore l'Afghanistan.

La Russie estime que le gouvernement syrien devrait être associé à la coalition actuelle contre Daesh, d'autant que Damas "a clairement fait savoir qu'il était prêt à s'y joindre", a ajouté M. Lavrov.

Les Etats-Unis, associés à une coalition de plusieurs pays notamment arabes, mènent depuis le début de la semaine des frappes aériennes contre Daesh en territoire syrien. Les Etats-Unis bombardent également des positions de Daesh en Irak depuis début août.

Les relations entre Moscou et Washington ont besoin d'un "reset" 

Sur un autre plan, M.Lavrov a estimé que les relations entre Moscou et Washington ont de nouveau besoin d'un "reset" (redémarrage), tout en rendant les Etats-Unis responsables de leur détérioration.

Dans une interview à la télévision russe Channel 5, qui sera diffusée dimanche soir, M. Lavrov déclare que "ce qu'il faut maintenant, c'est ce que les Américains appellent un +reset+", en référence à la fonction de redémarrage d'un ordinateur.

M. Lavrov faisait allusion à la volonté d'améliorer les relations tendues entre les deux pays, exprimée par le président américain Barack Obama en 2009, quand Hillary Clinton, alors secrétaire d'Etat, lui avait remis un bouton rouge avec le mot "reset" -- mal orthographié en russe.

"Aujourd'hui, le gouvernement (américain) est en train de détruire en grande partie les structures de coopération qu'il a créées avec nous", a déploré M. Lavrov, selon le texte de son interview publié en avance sur le site du ministère des Affaires étrangères.

"Probablement, ils vont trouver autre chose: reset no 2 ou reset 2.0", a-t-il ajouté en plaisantant.

M. Lavrov a accusé les Etats-Unis d'être responsables de la détérioration des relations en ayant imposé des sanctions sévères aux banques, sociétés russes et proches du président Vladimir Poutine pour le rôle de Moscou dans le conflit dans l'est de l'Ukraine.

"Le principal problème est que nous avons absolument un intérêt à une normalisation de ces relations, mais ce n'était pas nous qui les avons détruites", a souligné M. Lavrov.

Tout en affirmant qu'il parlait régulièrement au secrétaire d'Etat américain John Kerry, M. Lavrov a ajouté qu'il y avait  "d'autres canaux de communication", même si "nous ne pouvons pas forcer les Américains à être amis avec nous, ou même à nous écouter".

Selon lui, le dialogue entre les deux pays continue, mais sous une "forme très réduite et tronquée", tandis que les projets conjoints entre la Russie et les Etats-Unis, y compris dans la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, sont maintenant tous gelés "à l'initiative de la partie américaine".