26-04-2024 07:47 PM Jerusalem Timing

Le Congrès US se prononce pour des sanctions contre Moscou

Le Congrès US se prononce pour des sanctions contre Moscou

La perte de la Crimée apparaît de plus en plus inéluctable selon le président ukrainien par intérim



La Chambre des représentants du Congrès américain a adopté mardi une résolution dénonçant la politique de Moscou à l'égard de l'Ukraine et appelé la Maison Blanche à décréter des sanctions à l'encontre de la Russie.

Approuvé par 402 députés, le document, qui revêt un caractère de recommandation, propose notamment d'exclure la Russie du G8. Les législateurs appellent en outre l'OSCE à envoyer des observateurs en Crimée et dans d'autres régions ukrainiennes et invitent l'Otan à mettre fin à sa coopération militaire avec Moscou.

Dans le même temps, les députés estiment que la Maison Blanche et l'Union européenne doivent introduire des sanctions financières, commerciales et de visa à l'encontre de hauts responsables, banques publiques, organisations commerciales et agences publiques russes.

Le document propose également d'apporter une assistance économique aux nouvelles autorités ukrainiennes et de soutenir leurs efforts en vue de réduire la dépendance énergétique de Kiev envers Moscou.



Le  Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk  à la Maison Blanche


   
Cela dit, dans un signe de soutien aux autorités intérimaires de Kiev et à quatre jours d'un référendum sur son adhésion à la Russie, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk sera reçu mercredi à la Maison Blanche par Barack Obama.


Dans le Bureau ovale, les deux responsables "parleront de la façon de trouver une solution pacifique à l'intervention militaire russe en Crimée qui respecterait la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", selon la Maison Blanche.

"L'intervention militaire de la Russie (en Crimée) en violation du droit international et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine est quelque chose que nous refusons tous", a répété le porte-parole Jay Carney.

Iatseniouk rencontrera aussi des responsables du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale puis se rendra à New York où la crise ukrainienne sera jeudi à l'ordre du jour au Conseil de sécurité de l'ONU.
   
M. Iatseniouk s'adressera au Conseil qui sera également informé de la situation en Ukraine par le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman.
   
Cependant, l'adoption d'une position commune au Conseil semble improbable: Moscou y dispose d'un droit de veto.
   


La perte de la Crimée apparaît de plus en plus inéluctable


Pour sa part, le  président ukrainien par intérim, M. Olexandre Tourtchinova regretté que " les Russes refusent tout contact avec Kiev pour trouver une solution diplomatique à la crise autour de la péninsule séparatiste ukrainienne de la Crimée occupée par les forces russes",selon ses termes.
   
"Malheureusement pour l'instant la Russie renonce à une solution diplomatique du conflit (...) Les Russes renoncent à tout contact au niveau des ministères des Affaires étrangères et des dirigeants" bien que la communauté internationale "demande à la Russie d'ouvrir des négociations de paix", a déclaré M. Olexandre Tourtchinov .
   

Et de poursuivre: "l 'armée ukrainienne n'interviendra pas pour empêcher le rattachement de la Crimée à la Russie car elle a choisi de protéger sa frontière est".
 
Les propos du chef de l'Etat ukrainien semblent confirmer que la perte de cette péninsule ukrainienne séparatiste apparaît de plus en plus inéluctable.
   
D'autant qu'à quatre jours du référendum sur l'adhésion de la Crimée à la Russie qu'organisent dimanche ses autorités séparatistes, les contacts entre Washington et Moscou ont tourné ces derniers jours au dialogue de sourds.
   
Le référendum est une "farce" décidée dans les "bureaux du Kremlin", a-t-il estimé, et les "militaires russes" vont remplir les "procès-verbaux avec de faux chiffres".
   
M. Tourtchinov, qui doit rester à la tête de l'Etat et des forces armées ukrainiennes jusqu'à l'élection présidentielle prévue le 25 mai prochain, s'est exprimé à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense à Kiev.
   

Services spéciaux ukrainiens vs "patrouille de reconnaissance de l'armée russe"

 

Sur le terrain, les services spéciaux ukrainiens ont affirmé mercredi avoir arrêté dans la région de Kherson (sud) une "patrouille de reconnaissance de l'armée russe" venue de Crimée pour chercher des renseignements sur des unités ukrainiennes présentes dans la zone.
   
Cette annonce des services spéciaux (SBU) survient alors que la tension monte entre Kiev et Moscou et que les responsables ukrainiens craignent de voir la Russie chercher, après le rattachement de la Crimée, à contrôler d'autres régions ukrainiennes voisines sur les rives de la mer Noire, dont celle, proche, de Kherson.
   
Le groupe de reconnaissance, affirme le SBU dans un communiqué, a pénétré dans la région en contournant les points de contrôle à la frontière administrative entre la Crimée et le reste de l'Ukraine.
   
Ses membres, dont le nombre n'est pas précisé, devaient chercher à établir le degré de préparation au combat de trois unités, un bataillon et une brigade d'artillerie et de missiles et une brigade automobile.
   
Son chef est un officier de l'armée russe né en 1981 et originaire de la région de Riazan (200 km au sud-est de Moscou), mais utilisant un passeport ukrainien au nom de Evgueni Arbouzov, né en 1986, selon les services spéciaux.
   
Arrêté, il aurait reconnu, selon la même source, avoir cherché des renseignements sur les barrages de contrôle et le déploiement des forces ukrainiennes.
   
Mardi, les autorités ukrainiennes avaient déclaré avoir arrêté à Donetsk, dans l'est russophone, un "saboteur" russe qui y formait des groupes armés et préparait, selon elles, des attentats à l'explosif.