20-04-2024 06:33 AM Jerusalem Timing

Crie syrienne : la rencontre de Genève se prépare pour dialoguer avec le régime.

Crie syrienne : la rencontre de Genève se prépare pour dialoguer avec le régime.

Paris a tout fait pour faire avorter cette rencontre, poussant le gouvernement helvète à interdire de visas 67 personnalités politiques et activistes syriens.

Dans quelques heures devrait ête lu le communiqué final de la conférence de Genève qui a rassemblé dans la capitale helvète plusieurs partis de l'opposition syrienne, avec la participation de 200 personnalités syriennes, arabes et étrangères, venus de 36 pays. Dont le Comité de coordination nationale pour le changement (CCNG)

Il y sera annoncé la décision de l'opposition syrienne de dialoguer avec le régime, dans le but de mettre fin à la violence et d'amorcer le changement, revèlent certaines sources, selon la chaine de télévision arabophone al-Mayadine. Sachant que le ministre français des affaires étrangères Laurent fabius s'est attelé corps et ame pour entraver sa tenue, faisant entre autre pression sur le gouvernement suisse.

Les critiques de Mannaa

Lors de l'ouverure de la conférence, intitulée " Pour une Syrie démocratique et un Etat civil", lundi, le chef du CCNG Haytam Mannaa n'a pas manqué de critiquer le rôle de la France à l’encontre de la crise syrienne.

«  La France vit une confusion dans sa politique concernant la Syrie. la position française est due au fait que notre conférence n’encourage pas la voie qu’elle trace pour la crise syrienne », a-t-il expliqué .
Mannaa a également critiqué le gouvernement helvétique pour avoir plié aux pressions françaises et interdit de visas 67 personnalités syriennes, dont 22 chefs de partis politiques et des activistes travaillant dans des organisations humanitaires et médicales.

Exposant les objectifs de la conférence, cet homme politique syrien qui vit en exil a indiqué qu’elle vise à « faire cesser la violence qui est un levier mortel pour le projet démocratique » il s’agit aussi d’après lui de mettre les assises «  d’un Etat civil qui est la seule garantie de l’unité du pays et de l'harmonisation du tissus social des citoyens ».
Selon lui, la violence ne donne pas de solution, et il faut une solution politique.

Dans une intervention intitulée "Le violence et la démocratie en Syrie", il s'est interrogé sur les chances d'une cohabitation entre la violence politique et le projet démocratique à l'ombre de la montée en puissance de la contre-révolution aux mains des islamistes et des nouveaux libéraux. Selon lui, "la politique d'armement en Syrie a plus nui aux valeurs de la révolution qu'au pouvoir dictatorial". 

La mentalité colonisatrice de la France

Durant la rencontre le coordinateur général du CCNG , Hassan Abdel Azim qui a été privé de visas en raison des restrictions helvétiques s’est lui aussi prononcé via Skype, critiquant le gouvernement suisse de cette décision, estimant qu’elle est le reflet d’une mentalité colonisatrice. Il a appelé l’opposition à unir ses rangs, sa vision et son action dans ses efforts pour renverser le régime ».

Il ne faut détruire la Syrie pour changer le régime

Etait également présent à la rencontre de Genève le célèbre poète syrien connu sous le sobriquet  d’Adonis selon lequel il n'est pas permis de détruire la Syrie pour changer le regime.

«  La crise syrienne s’est transformée en un conflit régional et international qui dépasse le renversement du régime et vise à détruire la Syrie et à la transformer en un champ de jihad religieux, auquel participent toutes les instances fondamentalistes du monde », a-t-il jugé.

Et Adonis de poursuivre : «  pour œuvrer en faveur d’une Syrie démocratique et d’un Etat civil, il faudrait avant tout refuser catégoriquement de transformer la Syrie, sous prétexte de changer de régime, en un théâtre de rivalités entre les forces colonisatrices étrangères, intervenant au nom de la défense de la démocratie et des droits de l’homme.

Nous devons refuser de la transformer au nom de ce changement en un champ de jihad religieux auquel participent tous les camp islamistes fondamentalistes du monde ».
 

Décisions prévues

Selon le journaliste libanais Nidal Hémadé qui a participé à la conférence de Genève, trois sous-commissions devraient voir le jour à la fin de cette rencontre : une qui aura pour mission de dialoguer avec le régime, une autre d’unifier l’opposition et une troisième de se procurer le soutien international.
Sachant que le communiqué final devrait être lu à la fin de la journée de mardi, la chaine de télévision al-Mayadine a diffusé qu’un dialogue avec le régime devrait y être annoncé.

Les efforts vains de Paris

La conférence de Paris de soutien à la CoalitionA noter que Paris a tout fait pour faire avorter la rencontre de Genève.
D’abord, elle a organisé à l’improviste une rencontre parallèle sur son territoire regroupant les forces de la Coalition des forces de la révolution et de l’opposition et du Conseil national syrien, seulement pour leur dire qu’elle les soutient.

Toujours selon Hémadé, le gouvernement français a pris en animosité Mannaa qui habite pourtant en France depuis plus de 30 ans.
D’aucuns diplomates au Quai d’Orsay ne voient en lui qu’un obstacle aux ingérences étrangères syriennes, surtout militaires. Ceux qui sont informés des dessous des relations entre la cellule de la Syrie au sein du ministère français et le CCNG savent qu’il a rejeté depuis deux années les suggestions d’armer l’opposition en Syrie, et a été le premier à les dévoiler au grand public. Il a également rejeté les ingérences occidentales, golfiques et turques et a fait preuve d’ouverture sur la Russie et l’Iran.

Mais ce sont surtout ses visites à Téhéran qui lui ont valu l’opprobre de la diplomatie française, pour qui l’Iran est une zone interdite.