28-03-2024 01:07 PM Jerusalem Timing

Syrie:Moscou hausse le ton, Ankara bombarde encore, Damas avance.

Syrie:Moscou hausse le ton, Ankara bombarde encore, Damas avance.

De plus en plus, la version turque du bombardement syrien est suspectée... Un héros de la "révolution" révoqué de l’ASL..Des scissions en vue..

Le ministre russe de la défense Anatoli Serdioukov Le ministre russe de la défense a mis en garde contre toute ingérence extérieure en Syrie et exprimé son refus de toute internationalisation de la crise syrienne.
« Ce qui nous préoccupe le plus est l’internationalisation du conflit à travers certains pays qui soutiennent les adversaires de Bachar el-Assad. La Russie voudrait que les Syriens règlent entre eux leurs problèmes. Toute intervention étrangère pourrait entrainer des séquelles catastrophiques incontrôlables », a souligné Anatoli Serdioukov en présence de son homologue allemand Thomas de Maizière à Berlin où il est visite officielle ce lundi, selon sa porte-parole Irina Kovaltchouk.

La Turquie par derrière?

Ces propos interviennent au moment où il est question de plus en plus de la formation par la Turquie d’une zone d’exclusion aérienne de 10 Km de profondeur à la frontière avec la Syrie. Ce lundi encore, Ankara a bombardé des positions de l’armée syrienne avec pour prétexte qu’elle riposte à la chute d’un obus syrien.

Le bombardement depuis la Syrie de la localité turque de d’Akçakale, qui a tué cinq villageois turcs a la frontière avec la Syrie soulève des interrogations quant à ses véritables auteurs.

Le ton avec lequel Ankara accuse l’armée syrienne régulière sans ménagement, arguant  que le genre de d’obus est exclusivement utilisé  par l’armée syrienne a mis la puce à l'oreille de plus d'un.

Des experts, dont le chroniqueur des affaires turques dans le journal libanais As-safir Mohammad Noureddine assurent quant à lui que ces armements se trouvent chez une soixantaine de pays, et toute milice peut se les procurer du marché noir.

la Turquie derrière le bombardement?

Ce lundi, un journal turc de l’opposition , Yort, est allé encore plus loin. Il assure que c’est le gouvernement d’Erdogan en personne qui a livré ces obus aux miliciens de l’Armée syrienne libre (ASL) et les a sommés de les tirer contre ses territoires, pour justifier une escalade de sa part.

« L’escalade exercée par le gouvernement du parti de la Justice et le développement au lendemain de l’incident montre que le premier du Premier ministre Erdogan s’était préparé à cette opération provocatrice et attendait l’occasion propice pour intervenir militairement en Syrie », écrit le journal. Avertissant que ce gouvernement attire la Turquie au bord d’une guerre qui risque d’allumer la région ».

 

Ce lundi, des milliers de turcs appartenant a des organisations alaouites ont manifesté dans la place « Sohiyya » de la capitale turque pour exprimer leur refus d’une guerre contre la Syrie. Ont participé au rassemblement des membres du parti « l’Union des Baktacheens alaouites », et l’Association des Alaouites en Turquie.

La chute d’un « héros » de l’ASL

Abdel Razzak TlassLe commandant militaire de la milice « Brigade d’al-Farouk » Abdel-Razzak Tlass a été démis de ses fonctions et remplacé par un homme de droit, Abou Sayeh AlJendi. Selon le texte du communiqué de la révocation, signé par le Comité politique de la brigade al-Farouk, le lieutenant Tlass a bel et bien effectué un entretien à connotations sexuelles via Skype avec une employée qui travaillait dans une télévision satellitaire pan arabe, en l’occurrence al-Arabiyya. 

L'entretien intercepté de TlassCe sont les services de renseignements syriens qui avaient intercepté cet entretien et publié son enregistrement  et ses images en posture douteuse sur la toile.

Selon le communiqué du bureau politique, Tlass a reconnu durant son interrogatoire être coupable des propos qui lui ont été incriminés.

A noter que Tlass a été présenté au tout début de l’insurrection comme un héros pieux de la révolution syrienne. Ses propos et ses déplacements étaient surmédiatisés sur la toile.C'était lui qui était chargé de rencontrer les observateurs des nations Unies qui étaient envoyés à Homs.

Selon le correspondant d’Arabs-Press, les habitants de Rasten, d’où il est originaire, sont révoltés par la décision de sa révocation et y perçoivent une tentative de le marginaliser et de sous-estimer le rôle de leur ville dans la révolution, sachant qu’il est l’un des premiers officiers à avoir fait défection de l’armée régulière. Ils en veulent aussi à son parrain, cheikh Adnane Arrour e ne pas avoir réagi à cette décision. Des membres de la milice ont également exprimé leur réprobation et assuré vouloir désobéir à la décision.
Dès lors, des signes de défection de l’ASL se sont manifestés. Pour sa part, Tlass n’est pas resté les mains croisés. dimanche, il a annoncé la formation du premier corps de la révolution syrienne, lequel devrait contenir trente mille hommes.  Ce qui selon des observateurs, semble invraisemblable. D’autres observateurs, cités par Arab-Press considèrent  que cette révocation s’inscrit dans le cadre des conflits intestinaux entre les grandes familles pour prendre en main l’insurrection. En l’occurrence entre Al-Farazate et Saad-Eddine.
           
Dans la caserne Hanano : la promesse des sirènes du paradis

La caserne HananoUne cinquantaine de miliciens ont été tués et blessés dans la sixième attaque perpétrée dimanche contre la caserne de Hanano, à l’est d’Alep. Selon le site Arabs-Press, quelques 400 miliciens ont pris d’assaut cette base qui surplombe la ville, à partir de trois axes et sont arrivés à ses confins, où ils ont fait l’objet d’une contre-attaque la part des soldats réguliers.

Dans  ses aveux, un milicien arrêté et interrogé dans l’une des attaques précédentes a assuré qu’il existe une fatwa (décret religieux) qui promet la rencontre avec les sirènes du paradis aux combattants qui meurent au combat dans cette caserne.

la caserne HananoPour sa part, le correspondant du site proche de l’insurrection, « Aks Seir » (A contre-courant), estime que soldats régulières ont surement été tués et blessés, surtout que quatre ambulances ont été vues en train de les transporter à l’hôpital. 
Ce lundi, les membres d’une milice de l’ASL, dirigé par un certain Ali Mohammad Nabhane a été éliminée dans la région du pont de Gissaane, dans la province d’Alep, selon Arabs-Press.

Et l'armée avance à Homs

Dans le gouvernorat de Homs, l’armée régulière poursuit son avancée pour le quatrième jour consécutif, surtout dans les vieux quartiers de la ville et sa province. Selon Arabs-Press, les miliciens sont traqués dans plusieurs regions : Bab Houd, Bab de Turcomans, Boustane-Diwane, bab Tadmor, Safsafa, Hamidiyyé et Khalidiyyé. Sans oublier les régions de Kseir frontalière avec le Liban et de Rasten. Plus de 200 miliciens ont été tués Dimanche, 12 véhicules équipés de mitrailleuses détruits et un dépôt contenant une artillerie et des centaines d’obus et de roquettes saisi. Des perquisitions ont eu lieu dans ces régions et un nombre indéterminé de miliciens ont été arrêtés.

Version AFP : L'armée syrienne veut écraser les bastions rebelles de Homs et Qousseir
   
   L'armée syrienne a lancé une offensive sans précédent pour écraser les bastions rebelles de Homs et s'emparer de la ville insurgée de Qousseir, dans le centre de la Syrie, ont indiqué lundi à l'AFP les protagonistes du conflit.
   "L'armée tente de nettoyer les derniers quartiers rebelles de Homs", a affirmé à l'AFP une source au sein des services de sécurité syriens. Poumon industriel de la Syrie, Homs avait été surnommé par les opposants "capitale de la révolution" car elle fut à l'avant-garde de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad.
   "L'armée a également nettoyé des villages autour de Qousseir et essaie maintenant de s'emparer de la ville", a ajouté cette source.
   Les deux localités sont distantes d'une trentaine de km.
   L'armée syrienne dans les vieux quartiers de HomsLa province de Homs est la plus grande et la plus stratégique du pays. Frontalière du Liban et de l'Irak, située non loin de Damas, elle relie le nord et le sud de la Syrie. Du fait de sa proximité avec le Liban, elle était au début de la révolution un point de passage pour livrer des armes et évacuer les blessés.
   Vendredi, l'armée avait utilisé pour la première fois des avions de combat pour bombarder Khalidiyé, un quartier rebelle assiégé depuis quatre mois et totalement dévasté au cœur de Homs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
   Qousseir, où résidaient avant la révolution 30.000 habitants, est encerclé depuis fin 2011 et a été quasiment déserté.
   "L'armée tente de prendre Qousseir à partir des trois entrées de la ville", a déclaré de son côté à l'AFP Hadi al-Abdallah, un activiste de la ville qui appartient à la Commission générale de la révolution syrienne.
   "La situation est mauvaise et les bombardements sont intenses. Il y a de très violents combats autour de Qousseir", a-t-il dit à l'AFP, joint par internet.

Version AFP : L'armée syrienne bombarde plusieurs quartiers à Alep, Karak (sud) assiégée (ONG)
 

Les troupes syriennes ont bombardé lundi des bastions rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie, ainsi que la ville de Karak al-Charqi, dans la province de Deraa, assiégée depuis trois jours par les forces du régime, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
   Vingt-trois personnes ont été tuées à Karak al-Charqi (sud) dans une offensive lancée par l'armée à l'aube, selon l'OSDH.
   Au moins cinq rebelles figurent parmi les victimes de Karak et parmi elles certaines ont été tuées dans des attaques ayant visé des voitures transportant des blessés vers des hôpitaux, a précisé l'OSDH. Quinze des victimes n'ont pas pu être identifiées.
   "Cette ville a été la cible d'offensives répétées et de violents bombardements. Elle est assiégée depuis ces trois derniers jours, les conditions humanitaires y sont très mauvaises et les médicaments manquent", a indiqué l'ONG.
   Deux civils ont par ailleurs été tués dans le bombardement de poches de résistance à Alep et un autre civil a été tué dans le bombardement de la ville de Kfar Zeita dans la province de Hama (centre), selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne.
   Des bombardements de l'armée ont visé lundi les bastions rebelles dans l'est d'Alep Chaar, Tariq al-Bab et Sakhour, et les quartiers du sud-ouest Boustane al-Qasr, Ansari, Fardous, al-Kalassé et As-Soukkari, selon la même source.
   Selon les habitants, les bombardements visaient également depuis lundi matin le nord de la ville, notamment les secteurs de Boustane al-Bacha, Haydariyé et Cheikh Khodr.
   Abdallah, qui a mis sa femme et ses cinq enfants à l'abri dans un quartier plus sûr, revient tous les trois jours pour voir l'état de sa maison. "J'avoue que j'ai peur. Je m'y suis rendu ce matin mais la situation était très mauvaise. L'électricité est revenue après huit heures de coupure. Les pharmacies sont fermées et les gens manquent de tout".
   Dans cette grande métropole du nord, enjeu d'une bataille cruciale depuis la mi-juillet, 13 personnes, dont six civils ont été tuées lundi.
   Dans la province de Homs, dans le centre de la Syrie, le bastion rebelle de Khaldiyeh a été bombardé tôt lundi matin, les forces du régime faisant usage, d'avions, de chars, et d'obus de mortiers dans une attaque concertée sur plusieurs fronts, a indiqué l'OSDH.
   "Il y a de violents bombardements ainsi que des combats dans cette zone, mais les rebelles résistent aux assauts de l'armée, a indiqué le chef de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
   Houla, également dans la province de Homs, était aussi la cible de violents bombardements faisant plusieurs blessés. En mars, au moins 108 personnes dont 49 enfants, avaient été tuées lors d'une offensive contre cette ville.
   Par ailleurs, des bombardements ont visé lundi Douma, au nord-est de Damas, selon l'OSDH, faisant état de la découverte des corps de cinq membres d'une même famille dans la ville de Qoudsaya, au nord-ouest de la capitale.
   Lundi le bilan s'élevait à au moins 65 morts, selon l'OSDH.
   Les violences ont fait plus de 31.000 morts depuis le début du conflit en Syrie, mi-mars 2011, selon l'OSDH.