26-04-2024 04:02 AM Jerusalem Timing

Grèves de la faim: des Palestiniens en colère contre l’indifférence de l’ONU

Grèves de la faim: des Palestiniens en colère contre l’indifférence de l’ONU

Ils lui reprochent sa pleine mobilisation lorsque le détenu était israélien (Shalit) et son indifférence lorsqu’ils sont palestiniens

Les Palestiniens en colère contre le double poids de l'OnuPlusieurs dizaines de Palestiniens bloquaient mercredi l'accès aux bureaux de l’organisation des Nations Unies à Ramallah en Cisjordanie, pour exprimer leur colère contre son double poids et mesure et presser le secrétaire général Ban Ki-moon d'intervenir en faveur des détenus en grève de la faim en Israël.
  

Les manifestants, qui empêchaient les employés de l'ONU d'entrer, brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire en anglais "UNfair" (injuste, jeu de mots sur le sigle de l'ONU en anglais: UN), laissant entendre que l’organisation onusienne est injuste.
 "Nous remarquons avec déception votre silence depuis le début de ce mouvement de protestation en décembre 2011", affirment les organisateurs du rassemblement dans une lettre ouverte à M. Ban, citant le pionnier de cette mobilisation, Khader Adnane, membre du mouvement de résistance Jihad islamique, libéré le 17 avril sur décision de la justice israélienne après 66 jours de grève de la faim.
 "Ceci contraste nettement avec vos déclarations fortes et constantes pour soutenir le soldat israélien incarcéré Gilad Shalit", détenu par le Hamas à Gaza pendant cinq ans et libéré en octobre en échange d'un millier de prisonniers palestiniens, soulignent-ils.
  

Au moins un tiers des quelque 4.700 détenus palestiniens d'Israël (dont près de 310 en détention administrative) sont actuellement en grève de la faim, dont sept depuis plus d'un mois et demi, selon l'administration pénitentiaire israélienne, des sources officielles palestiniennes et des organisations humanitaires. Ils réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l’incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

 "Nous vous exhortons à prendre une position ferme et forte contre la violation par Israël des droits des prisonniers", selon le texte, demandant au chef de l'ONU "d'encourager les Etats membres à s'opposer à ces violations flagrantes des droits de l'Homme".
  

Le bureau du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, n'avait pas de commentaire dans l'immédiat sur cette protestation, mais M. Serry s'est dit le 3 mai "profondément troublé par les informations sur l'état critique d'au moins deux prisonniers palestiniens (...) en grève de la faim depuis plus de deux mois".
Dans un communiqué, il "appelait toutes les parties à trouver une solution avant qu'il ne soit trop tard".

Le 2 mai dernier, le rapporteur des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 Richard Falk s'est dit « écœuré par les violations des droits de l'homme dans les prisons israéliennes ».

Appelant la communauté internationale à veiller à ce qu’Israël respecte les lois et normes internationales en matière de droits de l’homme dans sa façon de traiter les prisonniers palestiniens, il  a reppelé dans son communiqué que depuis 1967 « quelque 750.000 Palestiniens, dont 23.000 femmes et 25.000 enfants, ont été en détention dans les prisons israéliennes, soit approximativement 20% du total de la population palestinienne des territoires occupés ».