29-03-2024 01:44 AM Jerusalem Timing

Raids israéliens: une opération "risquée", les antiaériens syriens ont riposté

Raids israéliens: une opération

Selon une source proche du Hezbollah, les positions syriennes bombardées ne sont qu’un piège tendu aux Israéliens.

Les raids israéliens perpétrés le 7 décembre dernier contre deux positions syriennes n’avaient rien d’une promenade. Et les batteries syriennes ont bel et bien été actionnées.

« Le raid a été un succès pour Israël, mais c’était aussi risqué. Une embuscade tendue par un site de missiles près de la frontière ou de quelques missiles à courte portée ou des armes aurait pu tourner la victoire israélienne en une défaite », estime l’expert Jassem al-Salami dans un article publié sur le site Medium, et dans lequel il donne sa version  des faits, en se basant sur les photographies prises pour les raids et sur le parcours traversé.

Selon Salami qui travaille pour des périodiques militaires américains, vers 16 heures, heure locale, deux escadrilles ont investi l’espace aérien syrien à partir de l’est du Liban.  Une longue distance séparait l’une de l’autre chaque escadrille formée de deux appareils de type F-15, et chacun de ses avions aussi, constate Salami qui suppose en conséquence que ces derniers disséminaient des ondes afin de brouiller les radars syriens et de les empêcher de les pourchasser avec précision.

Le principe de brouillage, Jamming en anglais, consiste à diffuser des signaux puissants capables d’aveugler les radars ennemis en simulant ses signaux ou en le noyant de pouls intenses qui paralysent la capacité d’interception des avions ou des missiles.

Les appareils de détection syriens peuvent a fortiori deviner l’endroit du brouillage et déchiffrer l’emplacement des avions ennemis mais dans le cadre d’une importante marge d’erreur.

Les systèmes de défenses aériens syriens peuvent également lancer leurs batteries des missiles pour rechercher les avions ennemis, dans le cadre « d’une caisse atmosphérique » et utiliser en même temps les moyens optiques et les radars pour localiser leur emplacement.


Mais ceci a été entravé par l’éloignement des appareils israéliens les uns des autres, décidé volontairement pour mélanger les ondes et élargir leur diamètre, dans le but d’accentuer la marge d’erreur. Une manœuvre qui accorde aux appareils davantage de temps avant d’être découverts.

Selon Salami, malgré le brouillage, l’armée syrienne a utilisé son système «  Buk M-2 », qui consiste en une batterie mobile et de moyenne portée acquise de la Russie depuis 2007.

A partir de l’aéroport militaire de Mazzé, elle a tiré deux missiles en direction de la première escadrille d’avions au moment où elle s’approchait des confins du sud de Damas, en se dirigeant de l’ouest vers l’est. Les appareils israéliens ont directement fait un détour vers le nord, accéléré leur vitesse pour tirer leurs missiles puis se sont retournés de nouveau à l’ouest, vers le Liban.

Lorsque des missiles de moyenne et longue portée sont utilisés explique l’auteur, ils se dirigent en général vers la région dans laquelle les avions devraient se trouver et actionnent leur système de direction pour rechercher la cible. Or la tactique israélienne consistait à fourvoyer les missiles à travers une manœuvre qui les envoient vers une région différente. C’est ainsi que le premier raid a bombardé des cibles dans l’aéroport Charaï dans la région de Dimas.

Quant à la deuxième escadrille qui est entrée en action tout de suite après le premier raid, elle est entrée dans l’espace aérien syrien en direction de Damas, a tiré ses missiles de longue portée et a directement rebroussé chemin.

Là aussi, des missiles syriens anti aériens ont été tirés, a fortiori des Sam-3 mais ils n’étaient pas dirigés contre les appareils israéliens mais contre les projectiles qu’ils avaient tirés.  L’un d’entre eux a bel et bien frappé sa cible, un missile Popeye-2. Ses images ont été publiées par les medias syriens. Alors que les autres missiles israéliens ont poursuivi leur mission et bombardé des objectifs dans le hangar de l’aéroport international de Damas.

Aussi bien dans cet aéroport que dans celui de Dimas, les objectifs bombardées sont supposés être des armes destinées au Hezbollah au Liban et pouvant briser l’équilibre des forces. Selon ce qu’en disent les medias israéliens.

Mais une source proche du Hezbollah a dévoilé pour le site d’information libanais Tayyar.org que les cibles bombardées n’étaient qu’un piège tendu aux Israéliens, pour les fourvoyer et pouvoir faire parvenir l'arsenal à destination. Ce à quoi aucune riposte israélienne n’a encore été exprimée !