23-04-2024 02:53 PM Jerusalem Timing

L’Homme d’Arabie en Syrie veut décimer les Chiites

L’Homme d’Arabie en Syrie veut décimer les Chiites

Et l’EIIL reprend l’initiative après avoir perdu son QG a Alep

Zahrane Allouche, l’homme de l’Arabie saoudite en Syrie, et commandant de la milice extrémiste takfirie Jaïch al-Islam veut ressusciter l’État omeyyade et éliminer les Chiites.
Dans son discours prononcé devant un parterre de miliciens, il n’a de mots que pour les Chiites. Il n'y est même plus question de renverser le pouvoir en Syrie. Son principal souci est de ressusciter l'histoire, à tout prix.

 
 «  Les fils des Omeyyades sont revenus au pays du Levant malgré vous. Les moudjahidines du Levant vont laver la souillure des Rafidhas (appellation péjorative utilisée par les Wahhabites pour désigner les chiites), pour purifier le Levant à jamais... Les Chiites demeureront à  jamais soumis et humiliés comme ils l’ont toujours été tout au long de l’histoire. Et l’Islam a toujours détruit leur Etat... La dynastie des Omeyyades a toujours détruit leur Etat », a lancé ce chef de milice d’obédience wahhabite, avec un langage communautaire des plus exécrables.

La dynastie des Omeyyades a gouverné au Levant mois d'un siècle, (661-750) au cours duquel il a violemment persécuté la famille du prophète Mohammad (s).

 

En guerre contre l'EIIL  

Dans le présent, Allaouche dispose de la milice Jaïch al-Islam (Armée de l’Islam) la colonne vertébrale de la coalition Front Islamique, fondée le mois dernier à partir d’une quarantaine de milices, et financée par l’Arabie saoudite.

Depuis une semaine, il livre une bataille sans merci contre ses anciens frères d’armes de la milice d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il est soutenu dans cette mission par la deuxième milice d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, par le Jaïch al-Moujahidine (l’armée des combattants) et le Front des révolutionnaires de la Syrie sans oublier l’Armée Syrienne Libre (ASL) qui a vu ses effectifs s’écrouler ces derniers temps.
Ils sont tous soutenus par la Coalition de l'opposition et de la révolution, elle-même en perte de vitesse depuis qu'une quarantaine de membres, des proches du Qatar, ont décidé de se retirer.

500 tués de part et d’autre au moins 

La guerre fratricide a fait plus de 500 morts en une semaine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), officine de l’insurrection soutenue par les occidentaux et siégeant à Londres.

"Nous avons pu établir que 482 personnes avaient trouvé la mort en raison des combats: 240 membres des brigades rebelles, 157 combattants de l'EIIL et 85 civils", a affirmé à   "Il y a certainement des dizaines d'autres morts mais il nous a été impossible de les documenter avec précision", a-t-il souligné.
  

Selon l’AFP, « les rebelles (miliciens de la coalition) ont poursuivi leur avancée dans les provinces d'Alep et d'Idleb, où la présence de l'EIIL est faible, tandis que ce groupe a repris l'avantage dans la région de Raqqa, qu'il contrôle depuis plusieurs mois ».

L’EIIL  reprend l’initiative ?   

Selon le quotidien libanais al-Akhbar qui a des correspondants en Syrie, les miliciens de l’EIIL ont repris l’initiative dans la province d’Alep après avoir perdu leur quartier général dans la ville.

Ils ont été renforcés par les renforts tchétchènes qui leur sont parvenus : des dizaines de véhicules équipés de mitrailleuses de type dochka 23 mm et 57 mm ainsi que des véhicules blindés, et commandés par le dénommé Abou Omar le tchétchène connu pour son expérience. C’est ainsi qu’ils sont parvenus à récupérer la ville d’al-Bab, la deuxième plus grande ville du gouvernorat après Alep, quelques jours après avoir été prise par le FI. Comme d’habitude, l’EIIL a entamé son attaque via deux attentats suicide aux voitures piégées, visant le siège de la sécurité intérieure, et tuant 15 miliciens.

5 insurgés armés de la brigade Tawhid (Frères Musulmans) ont de même été abattus dans une embuscade de l’EIIL dans la ville. En même temps, le bastion de cette milice, les deux villages Retiane et Bayanoune, fait l’objet d’une attaque et il est question de la mort de son commandant Khaled Bayanouni.

Dans la province nord d’Alep, où elle combat la milice Jaïch al-moudjahidines, l’EIIL est  parvenue selon le site de la chaine de télévision arabophone alAlam à contrôler les régions les plus importantes de la localité de Haritane, et semble vouloir la transformer en son quartier général, à la place de celui d’où elle a été délogée à Alep.

A Idleb, rapporte assafir,  l’EIIL qui combat la milice le Front des révolutionnaires de la Syrie a perdu la localité al-Dana et il ne lui reste plus que Sarakeb et Askat.
 Alors que la bataille bat son plein dans le rif des ingénieurs, une région huppée de villas et de châteaux, et occupée par l’EIIL pour héberger les familles de ses miliciens.
 

Dans la région de Raqqa, bastion de l’EIIL, cette dernière mène bataille contre le front al-Nosra, qui tente de conquérir les postes clés. Et il est question de la mort de l’un des chefs de ce dernier, un dénommé Hussein Joulani. 

Peu de chances pour l’EIIL

Des miliciens de l'EIIL arrêtés à HamaSelon les experts, cités par l’AFP, l'EIIL compte 5 à 6.000 combattants et ses adversaires dix fois plus. "Il est totalement improbable que l'EIIL puisse l'emporter si on tient compte des forces en présence mais ses adversaires ne vont pas réussir à l'expulser de Syrie", a expliqué Charles Lister, expert auprès du Brookings Center de Doha.
  

 "Il va poursuivre ses opérations de manière bien plus indépendante et parfois en opposition avec les autres groupes rebelles. Mais ce qui risque peut-être d'arriver, c'est une campagne d'assassinats et d'attaques contre des individus et des groupes liés à l'opposition et à l'ASL", a-t-il ajouté.