26-04-2024 06:10 AM Jerusalem Timing

Le Premier ministre palestinien présente sa démission

Le Premier ministre palestinien présente sa démission

Mahmoud Abbas n’a pas indiqué s’il acceptait la démission de Hamdallah.

 
 
 Moins de trois 
semaines après sa nomination, 
le Premier ministre palestinien 
Rami Hamdallah a 
présenté jeudi sa démission à la
 suite d'une mésentente avec ses deux 
vice-Premiers ministres, un 
nouvel épisode de la crise 
grandissante à la tête 
de l'Autorité palestinienne.
 
   Le président Mahmoud Abbas n'a pas indiqué s'il acceptait la démission de 
M. Hamdallah, nommé le 2 juin pour succéder à Salam Fayyad, démissionnaire, favori de la communauté internationale, en poste depuis juin 2007.
   "M. Hamdallah a remis sa lettre de démission au président à la suite de 
divergences avec ses deux vice-Premiers ministres", a affirmé à l'AFP une 
source gouvernementale.
 
   Il a pris cette décision "en raison de mésententes au sujet des 
prérogatives", a confirmé une source au bureau du Premier ministre 
démissionnaire, apparemment frustré de devoir partager ses pouvoirs avec les 
deux vice-Premiers ministres imposés par M. Abbas.
 
   M. Hamdallah était encadré au sein du gouvernement, qui a prêté serment le 
6 juin, par deux vice-Premiers ministres, le député Ziad Abou Amr et, pour les 
questions économiques, Mohammad Moustapha, président du Fonds d'investissement 
de Palestine (FIP) et conseiller économique du président.
 
   C'est d'ailleurs M. Moustapha qui avait tenu la première conférence de 
presse à l'issue du premier Conseil des ministres, le 11 juin, insistant sur la 
nécessité d'assainir les finances de l'Autorité palestinienne, endettée à 
hauteur d'environ 3,2 milliards d'euros.
   
   Gouvernement d'union nationale 
 
   Dès sa nomination, M. Hamdallah avait dit vouloir rapidement s'effacer en 
faveur d'un gouvernement d'union nationale, comme le prévoient les accords de 
réconciliation entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas.
 
   "Ce gouvernement fait partie des efforts de réconciliation. J'espère que le 
14 août, le président Abbas formera un nouveau gouvernement, en vertu de 
l'accord entre le Hamas et le Fatah", avait-il indiqué.
 
   Lors d'une réunion au Caire le 14 mai, le Fatah et le Hamas, qui gouvernent 
respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, 
s'étaient donné trois mois pour appliquer enfin les principales clauses de 
leurs accords de réconciliation, dont les échéances sont constamment reportées 
depuis plus de deux ans.
 
   Ces accords signés au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) 
prévoient que les gouvernements rivaux cèdent la place à un exécutif 
transitoire non partisan chargé d'organiser des élections dans un délai de 
trois mois.
 
   "Il aurait mieux valu que ce gouvernement soit un gouvernement d'union 
nationale, mais nous n'y sommes pas parvenus, faute d'accord du Hamas sur la 
tenue d'élections jusqu'à présent", avait déclaré Mahmoud Abbas après la 
prestation de serment. La plupart des ministres appartenaient au gouvernement 
sortant.
 
   Une majorité absolue de Palestiniens (59 %) approuve la nomination de Rami 
Hamdallah pour succéder à Salam Fayyad, dont deux tiers de l'opinion soutient 
le départ, selon un sondage publié lundi.
 
   Une majorité relative (40%) estime en outre que l'Autorité palestinienne 
est devenue un fardeau, contre 30% qui la considèrent encore comme un "acquis", 
indique cette enquête.
 
Agé de 54 ans et président depuis 1998 de l'Université Al-Najah de 
Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, M. Hamdallah est également secrétaire 
général de la Commission électorale centrale (CEC) et président du directoire 
de la Bourse palestinienne, basée à Naplouse.
 
   Proche du Fatah et membre du directoire de la Fondation Yasser Arafat, 
dédiée à la mémoire du défunt président palestinien, il est docteur en 
linguistique appliquée de l'Université britannique de Lancaster.
 
   Dix jours après la prestation de serment de son gouvernement, il s'était 
rendu à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupé et annexé par Israël, une 
première pour un chef de gouvernement palestinien.
 
   Il avait alors refusé toute escorte des forces israéliennes pour cette 
visite rare et discrète du troisième lieu saint de l'islam.