19-05-2024 03:40 AM Jerusalem Timing

La Russie et la Chine torpillent une résolution sur la Syrie

La Russie et la Chine torpillent une résolution sur la Syrie

Les USA "furieux" de l’échec de la résolution sur la Syrie. Pour la France, "ce véto ne nous arrêtera pas".

La Chine et la Russie ont opposé mardi leur veto et de ce fait torpillé un projet de résolution des pays occidentaux du Conseil de sécurité condamnant le régime syrien.

Neuf pays ont voté pour la résolution, la Russie et la Chine, deux membres permanents du Conseil, votant contre, usant de leur droit de veto. L'Afrique du Sud, l'Inde, le Brésil et le Liban se sont abstenus.

L'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, a estimé que deux philosophies s'étaient affrontées lors des discussions au Conseil de sécurité, dont celle de la "confrontation" voulue selon lui par les pays occidentaux. "La menace de sanctions était inacceptable", a-t-il dit après le vote.


 
Chine: Une résolution de l'ONU "n'améliorerait pas" la situation en Syrie 
  
Une résolution de l'ONU "n'améliorerait pas" la situation en Syrie, a affirmé mercredi Pékin, peu après avoir usé de son droit de veto au Conseil de sécurité.

"Des pays ont présenté un projet de résolution pour faire pression de façon aveugle et même menacer de sanctions la Syrie. Cela n'aiderait pas à améliorer la situation", a déclaré dans un communiqué Ma Zhaoxu, porte-parole de la diplomatie chinoise.


L’ambassadeur chinois à l’ONU Li Baodong a quant à lui insisté sur le fait que la communauté internationale devait "respecter totalement la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie".


Une résolution du Conseil de sécurité devrait s'attacher à "contribuer à réduire les différences par un dialogue politique", a-t-il ajouté.

Dans ce projet de résolution, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal ont préféré parler de "mesures ciblées" plutôt que de "sanctions", afin de rallier les autres membres du Conseil de sécurité.


Moscou, allié de Damas qui bloque depuis des semaines tout projet de sanctions, avait proposé son propre projet de résolution mettant l'accent sur la nécessité du dialogue politique en Syrie et mettant la pression aussi bien sur l'opposition que sur le régime du président syrien.


Les USA "furieux" de l'échec de la résolution sur la Syrie

"Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué" dans sa tentative de traiter "un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale", a estimé l'ambassadrice américaine Susan Rice.


Elle a implicitement condamné Moscou et Pékin qui, a-t-elle dit, "préfèreraient vendre des armes au régime syrien".


"Que je sois claire: les Etats-Unis pensent qu'il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime (du président syrien Bachar Al)Assad", a déclaré Rice.

France : Ce véto ne nous arrêtera pas

De son côté, l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a rapporté que tous les efforts avaient été déployés pour trouver un compromis depuis le début des discussions au Conseil de sécurité en mai dernier, en vain.

Le veto russe et chinois "est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s'expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C'est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu'est le Printemps arabe", a ajouté M. Araud.


"Qu'on ne s'y trompe pas, ce véto ne nous arrêtera pas", selon l’ambassadeur français.

Ankara va prendre des sanctions et appuyer la résolution de l'ONU contre Damas

Entre-temps, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé à Pretoria mardi que son pays était prêt à soutenir une résolution de l'ONU condamnant la répression en Syrie, et prendre rapidement des sanctions contre le régime de Damas.

"Le projet de résolution devant le Conseil (de sécurité de l'ONU) est de nature à envoyer un avertissement", a estimé Erdogan lors d'une visite officielle en Afrique du sud.