19-04-2024 04:52 AM Jerusalem Timing

Cuba: les USA reconnaissent l’échec de leur blocus

Cuba: les USA reconnaissent l’échec de leur blocus

Rétablissement des relations entre Washington et La Havane, et échange de prisonniers.

La Maison Blanche a reconnu mercredi l'échec de la politique américaine à l'égard de Cuba, constatant que le blocus de l'île s'était avéré inefficace, ne correspondait pas aux intérêts nationaux des Etats-Unis et n'avait pas contribué à l'instauration de la démocratie dans ce pays.

"Bien que cette politique ait été dictée par de bonnes intentions, elle n'a donné que très peu d'effet, car à présent, tout comme en 1961, les Castro et le Parti communiste gouvernent Cuba", lit-on dans le communiqué de l'administration américaine.

Le président américain Barack Obama a officiellement annoncé mercredi l'intention des Etats-Unis de normaliser les relations avec Cuba ce qui constitue "le plus important changement de la politique américaine depuis plus de 50 ans".

A la suite de nationalisations expropriant des compagnies américaines à Cuba, les Etats-Unis ont décrété en octobre 1960 un embargo commercial contre La Havane, qui sera le plus long blocus économique de l'histoire.

L'embargo américain interdit l'importation par Cuba de tout produit contenant des éléments d'origine américaine, même via des pays tiers qui encourent des sanctions américaines.

Echanges de détenus

Le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays a été accompagné par l'annonce d’un échange de prisonniers avec Cuba.

Le président cubain Raul Castro a reçu mercredi à La Havane les trois agents cubains libérés par les Etats-Unis, a rapporté la télévision d'Etat.

Vêtu de son uniforme de général, le président cubain a donné plusieurs accolades chaleureuses aux trois hommes, qui avaient été condamnés à de lourdes peines pour espionnage en 2001.

"Je suis fier de vous, pour la résistance dont vous avez fait preuve, pour le courage et l'exemple que cela représente pour tous", a-t-il déclaré devant les caméras.

La libération de ces trois agents cubains écroués depuis la fin des années 1990 aux Etats-Unis a été annoncée mercredi en même temps que celles d'un agent cubain à la solde de Washington et de l'Américain Alan Gross, emprisonné depuis cinq ans à Cuba.

"Général, nous sommes encore très émus, les mots ne sortent pas, mais celui qui me vient est +merci+", a déclaré au président cubain Gerardo Hernandez, qui purgeait deux peines à perpétuité et 15 ans de prison.

"Dites au commandant en chef (Fidel Castro) que nous sommes prêts pour continuer à faire ce qu'il faut", a assuré pour sa part Antonio Guerrero, condamné à 22 ans de prison et à cinq ans de liberté conditionnelle.

Les images ont ensuite montré les retrouvailles des anciens prisonniers avec leur famille et les deux autres agents cubains, Rene Gonzalez et Fernando Gonzalez, respectivement libérés en 2013 et en février dernier.

Les autorités cubaines ont toujours admis que les cinq hommes étaient des agents de ses services secrets, mais rejettent l'accusation d'espionnage.

Selon La Havane, les cinq espions avaient infiltré les milieux anti-castristes de Floride pour prévenir des actes de terrorisme contre Cuba.

 

Ria Novosti + AFP