24-04-2024 02:05 AM Jerusalem Timing

Des milices armées criminelles dans différentes régions du Bahreïn

Des milices armées criminelles dans différentes régions du Bahreïn

Une infirmière raconte comment elle a été torturée dans les prisons pour de fausses accusations.

 L’organisation de l’opposition bahreïnie Wefac a révélé la présence de milices civiles qui commettent des meurtres et des crimes dans différentes régions du pays, assurant que certaines milices sont escortées par les forces du régime. Wefac a imputé aux autorités du pays la responsabilité totale des agissements criminels et sanguinaires de ses milices armées déguisés en tenue civile, afin de tolérer un recours plus large à la violence contre les opposants.  

Evoquant des actes horribles qui terrorisent la population, l’organisation Wefac a rapporté que trois attaques aux balles réelles ont eu lieu contre une voiture civile à Darraz, une autre voiture à Ali, et des tirs contre des enfants à Bouri dont deux ont été directement touchés.  Celle-ci a assuré que seul le régime possède de telles armes et supervise les meurtres et les transgressions des droits de l’homme. 

 Condamnation des attaques suspectes et attachement au droit à la manifester pacifiquement

Les forces nationales démocratiques ont réitéré leur attachement à la déclaration des principes de la non-violence en tant qu’option stratégique pour la mobilisation populaire pacifique  revendiquant la démocratie et s’attachant à la liberté de l’expression.

Ces mêmes forces ont exprimé leur inquiétude face aux tirs survenus dans les régions adDarraz et Ali, à Bouri où deux jeunes ont été blessés, à Malkiyeh où des citoyens ont été percutés par des voitures civiles sans qu’elles ne soient poursuivies par les autorités concernées. Ceci démontre que de tels actes jouissent d’une couverture officielle. 

De même, ces forces nationales ont indiqué suivre de près les attaques suspectes contre des distributeurs automatiques de billets appartenant à certaines banques, et ont condamné fermement ces agissements. Et d’émettre des craintes face aux tentatives visant à saper toute chance à un règlement politique global et sérieux qui réalise le changement démocratique à Bahreïn. 

L’opposition bahreïnie participant au dialogue national a dénoncé l’absence de représentant du roi ou de la famille royale à ce dialogue, estimant qu’il est illogique de dialoguer avec une partie qui ne détient pas la décision ni le pouvoir de restructurer le système politique.  « Le président égyptien a accepté de se mettre à la table du dialogue avec les autres parties politiques, tout comme le président yéménite qui prendra part au dialogue national le 18 mars prochain. Ce dossier est directement lié à celui qui détient en main la décision et le pouvoir, parce que toutes les revendications concernent le système politique », a dit le membre de l’opposition participant au dialogue, Majid Miled.

Selon lui, les revendications de l’opposition consistent à un partage juste et démocratique entre les pouvoirs du pays comme c’est le cas dans tous les pays civilisés du monde.

Son homologue Jamil Kazem est allé dans le même sens, rappelant que la clause numéro 2 des neuf points discutés à la table du dialogue stipule que le pouvoir  est une partie essentielle dans les pourparlers. Celui-ci a rejeté les déclarations des responsables politiques selon lesquelles le pouvoir ne sera pas représenté dans le dialogue mais qu’il se contentera d’observer le déroulement de ce dialogue entre les parties civiles de la société bahreïnie.

De leur côté, les forces nationales démocratiques ont rejeté les communiqués unilatéraux qui mènent le dialogue vers l’impasse et qui servent les agendas  du pouvoir qui fourvoient l’opinion publique locale et internationale.   

 Deux policiers innocentés de la mort de manifestants

La cour d’appel bahreïnie a confirmé le verdict de la cour suprême pénale du 27 septembre 2012 innocentant deux policiers  du meurtre de deux manifestants en février 2011, selon une source judiciaire. Ali elMomen et Issa Abdel Hassan ont trouvé la mort le 17 février 2011 lors de la répression violente des manifestations populaires à la place de la Perle dans la capitale Manama. Par ailleurs, les autorités refusent de remettre le corps de Mahmoud elJazairi à sa famille, mort la semaine dernière après avoir été blessé au 2e anniversaire de la révolution.

  Une infirmière bahreïnie raconte comment elle a été emprisonnée

Nahed Ghalloum, une infirmière travaillant depuis 23 ans au ministère de la santé et à l’hôpital de Souleimaniya, a été arrêtée dans son hôpital en mai 2011, sous prétexte d’avoir volé de poches de sang et de les avoir versé sur les révolutionnaires « pour faire semblant qu’ils ont été blessés », selon les conclusions d’une enquête judiciaire.  Lors de son interrogatoire, elle a été accusée d’acquisition d’armes qu’elle a cachées à l’hôpital.

Nahed fut surprise de ces accusations injustes à son encontre. Elle a assuré qu’elle ne faisait que son travail d’infirmière, et qu’elle n’a jamais porté ni même vu d’armes autre que celles que possède la police. Nahed a été insultée, battue à plusieurs reprises au centre de la police. Ses yeux bandés, la face au mur, elle a été sommée de chanter l’hymne royale. Ayant répondu qu’elle ne la mémorisait pas en entier, les policières l’ont de nouveau battue. Elles l’ont ensuite obligée de simuler la marche de l’âne. Deux femmes sont montées sur son dos, elle sentait que la mort s’approchait d’elle mais elle avait peur de les renverser, donc elle les a supportées.

  « Tout mon corps me faisait mal, je travaille 10 heures par jour. A peine j’arrive à assumer mes devoirs quotidiens. La torture et la violence m’ont épuisée », raconte-t-elle, larmes aux yeux au journal libanais assafir.

« Les policières  m’appelaient tout le temps la chienne safaouite. Elles m’ont menacée d’utiliser le tuyau de clous et de l’amener dans la chambre électrique. Une policière m’a harcelée sexuellement alors que les autres me regardaient en riant ».

Celle-ci est passée une semaine à la prison de la ville Issa où elle servi les prostituées et les droguées avant d’être ensuite libérée. 

Et de poursuivre : « Peut-être un jour j’oublierai les insultes et la torture, mais les autorités poursuivent leur politique injuste. On m’a suspendu de mon travail pendant trois mois. Mon neveu Youssef elMawali a été tué après avoir été torturé puis jeté en mer en janvier 2012 ».

Ne pouvant supporter les regards sceptiques et les accusations infondées de ses collègues, l’infirmière a dû démissionner.

Ensuite, la police est venue arrêter son fils Choueib (20 ans), technicien en informatique, sous prétexte d’avoir brulé des pneus et provoqué des troubles.

Alors qu’elle ne s’intéressait point à la politique, cette mère de 43 ans suit tous les jours les derniers développements sur la scène politique de son pays, et implore Dieu jour et nuit pour se venger contre le meurtrier de son neveu et les injustes qui l’ont maltraitée et qui ont emprisonné son fils.