29-03-2024 11:57 AM Jerusalem Timing

Syrie: Les miliciens ont vendu le présent à Ankara, et le passé à Amman

Syrie: Les miliciens ont vendu le présent à Ankara, et le passé à Amman

Le tout sous prétexte de financer la révolution, alors que les chefs de l’insurrection syrienne s’enrichissent , de l’aveu de leurs homologues écoeurés

Après avoir dévasté le présent de leur pays, les miliciens syriens se mettent à ravager son histoire.
Selon le quotidien américain Washington Post, les insurgés en Syrie se sont mis à piller les sites archéologiques syriens pour les revendre.
Curieusement, le journal semble encourager ces actes, en le justifiant que les miliciens « tentent de la sorte d'augmenter leurs sources de financement de leur révolution ».

Le directeur général des Antiquités et des Musées de Syrie, Maamoun Abdul Karim, avait été le premier à tirer la sonnette d’alarme, mettant en  garde dans un entretien pour l’agence américaine Associated Press contre la contrebande d'antiquités syriennes.
Participant à un séminaire organisé par l'Organisation des Nations Unies pour la science et la culture (UNESCO) à Amman, il a demandé au Conseil de sécurité de promulguer une résolution qui interdit ce trafic.
Assurant que la majorité des pièces d’antiquités des musées syriens au prix inestimable ont été sécurisées, il signale que certaines pièces se trouvent toujours dans des zones inexplorées.

Un jour combattant, un jour archéologue

A cet égard, le «Washington Post» révèle dans un rapport sur la situation dans la zone Mafraq située  à la frontière jordano-syrien, que les miliciens armés ont ajouté aux munitions et médicaments qu'ils apportent chaque jour avec eux de la Jordanie, en retournant au pays, « des détecteurs de métaux et des pelles ».
Le journal se fie au témoignage du milicien originaire d’Idleb, nommé Jihad Abou Saoud, lequel reconnait que « certains jours, nous sommes des combattants, et d’autres nous sommes des archéologues ». Il révèle avoir récemment découvert dans la ville d'Ebla, des dalles de pierre datant de l'âge du bronze, sculptées de lettres sumériennes.

Selon le journal, il y a des rapports contradictoires sur le sort des antiquités en Syrie. La Société pour la protection des antiquités en Syrie, dont le siège se trouve en France rend compte de 12 musées pillés, sur les 36 du pays, en plus de nombreux sites archéologiques qui ont subi des actes de sabotage et de fossiles illégaux. Évoquant le cas du Souk  d'Alep.
S’agissant des ravisseurs, le journal révèle la présence d’un réseau complexe de contrebandiers et de commerçants qui pillent le patrimoine archéologique du pays, ainsi que des rebelles pour lesquels il justifie le pillage par « leurs circonstances financières difficiles».

« Notre droit de piller »

Mosaïque trouvée à HamaMalgré les assertions de l’Armée syrienne libre selon laquelle elle s’est engagée à protéger ces sites, mais ce sont bien ses dirigeants qui supervisent ce trafic illégal, au motif qu’il constitue « une source vital pour leur insurrection ».
L’un d’entre eux, Abou Mohammad Hamad, qui habite dans une demeure dans la ville jordanienne de Ramtha et supervise en personne les fouilles dans les tombes romaines proches de Damas, il estime que « le pillage des antiquités fait partie de notre droit d’utiliser tous les moyens que nous trouvons ».
Un autre, rencontré par le journal dans la même ville, un déserteur de l’armée régulière d’une trentaine d’années, qui supervise ce trafic,  estime pour sa part « qu’il faut parfois faire des concessions pour bâtir l’avenir ! ».

Damas, vendue à Amman ... Alep, vendu à Ankara 

Ainsi, des « équipes de reconnaissance » sont dépêchés vers les sites archéologiques, en quête d’or, des mosaïques, de statues et d’autres pièces qui puissent être vendues facilement. Sachant que c’est la Jordanie est en tête des pays de transit de ces pièces, suivi par le Liban et la Turquie. Ce trafic emprunte la voie des réfugiés syriens vers la Jordanie, concordent des sources syrienne et jordaniennes.
Mohammad Khalil, un commerçant d’antiquités jordanien assure pour sa part recevoir quotidiennement des offres  de vente de pièces d’or, de la mosaïque, et des statues syriens.
« Damas se vend à Amman, pièce par pièce », regrette-t-il.

Constat d’autant plus désolant, qu’Alep avait été vendue, usine par usine, à Ankara.
    

 

Dissensions et expulsions au sein des milices

Milice du Bataillon Ibn TaymiyyaLes milices armées en Syrie sont en proie à une vague de dissensions et d’expulsion.

Abou Mahmoud BakariSelon l’agence Asia News, la milice Brigade de cheikh el-Islam Ibn Taymiyya a décidé de se retirer du Conseil militaire de la ville de Hama. Son chef Abou Mahmoud al-Bakari  attribue  cette décision à l’absence de justice et reproche au  Conseil de distribuer les armes, les munitions et les assistances à certains et d’en priver d’autres. Il révèle aussi que certaines milices s’attribuer les opérations des autres pour obtenir des armements.

A Alep, c'est le contraire qui a eu lieu. Le commandement de la milice Bataillon Tawhid a décidé d’expulser la milice Brigade Abou-l-Kassem de ses rangs, au motif qu’elle commet « des actes contraires à la morale révolutionnaire », sans préciser lesquels. Sachant que la ville d’Alep est infestée par les milices qui commettent tous les actes de kidnapping, de pillage et de vol, contre les civils. Selon le communiqué rapporté par l’agence Asia, les membres de la milice seront traduits en justice par la police militaire révolutionnaire.

Un bus d’enfants et femmes chiites enlevé

le village de Kifrayya attaqué par les miliciensDans le gouvernorat d’Idleb, un bus transportant une quarantaine de femmes et d’enfants a été enlevé alors qu’il se rendait des localités Fouaa et Kifrayya, dans la province d’Idleb, vers Damas. Selon l’agence Asia, ces deux localités sont habitées par des syriens chiites et faisaient l’objet depuis plusieurs mois d’un siège qui interdisait l’entrée des denrées alimentaires, et ses fils étaient enlevés en échange de rançons colossales.
 

Une vidéo diffusée sur You Tube le 8 février dernier a filmé un enfant, originaire de la localite avoisinante de Banch en train de fredonner un chant qui menace les Alaouites et les chiites (de ces deux localités nommément) d’être égorgés. Le jeune garçon rend hommage au dirigeant du front, Joulani, à Ben Laden et à Mollah Omar tout en louant l’attentat du 11 septembre perpétré contre le Trade Center.
 

Et le neveu d’un opposant enlevé

L'opposant Mounzer KhaddamL’opposant syrien et Mounzer Khaddam a révélé que la milice de l’ASL a enlevé son neveu, un officier technique gradé lieutenant et demande en échange de sa libération la rançon de 3 millions de de livres syriennes.

Le compte Facebook de Mounzer KhaddamSur son compte Facebook, Khaddam qui est le porte-parole du mouvement Commission de Coordination Nationale, présidé par Hassan Abdel-Azim précise que les miliciens l’ont enlevé, dans une campagne de perquisitions dans la ville Tabaka, dans le gouvernorat de de Deir Ezzor, après l’avoir occupé.

Il assure aussi qu’ils savaient très bien qu’il est son neveu, lors de son enlèvement et la demande de la rançon.

Alep : attaque et contre-attaque autour de la base 80 et des deux aéroports

A Alep, les forces gouvernementales sont parvenues à reprendre la base Brigade 80 qui avait été attaquée mercredi par près de 2000 miliciens. Selon une source militaire, les miliciens se trouvent toutefois dans les parages de la base et se préparent à une contre-attaque.

Le site Syria Now assure pour sa part que des centaines de miliciens ont péri alors qu’ils tentaient de s’emparer de cette base dont la brigade est chargée de la sécurité des deux aéroports d'Alep, l'international et Nayrab, qui font aussi l’objet d’attaques des milices. Le commandant de la Brigade 80, son assistant et plusieurs militaires y ont été abattus.

Des tunisiens tués par dizaines

Selon une source militaire syrienne, l’arme régulière est parvenue aussi à décimer les attroupements de l’ASL dans les régions du sud de l’aéroport Nayrab et de nombreux miliciens sont tués, selon Asia News.

Alors que la radio tunisienne Chams a assuré que des dizaines de miliciens tunisiens ont été abattus dans ces combats, signalant que 50% des miliciens qui ont attaqué l’entourage de l’aéroport d’Alep sont des Tunisiens et 4 d’entre ceux qui ont été identifiés, appartenaient au front al-Nosra et sont originaires de la localité Sidi Bouzid, située à 350 Km au sud de la capitale tunisienne.

 

le commandant de l'attaque contre Jarrah tué

Les miliciens dans l'aéroport al-JarrahDes combats ont également eu lieu entre la milice du front al-Nosra et les gardiens de l’aéroport Al-Jarrah à l’est d’Alep, occupé depuis mardi dernier.

Abdallah al-WasmiSelon les sites de l’insurrection, le commandant de l’attaque menée contre l’aéroport, Abdallah al-Wasmi, lequel dirige la milice Abou Dajjané, a été tué alors qu’il ratissait l’aéroport.

Terrain

Dans la ville d'Alep, des accrochages ont eu lieu dans le quarteir Haydariyyé, au cours duquel plusieurs miliciens ont péri.  

Dans la province d’Idleb, l’armée de l’air a pilonné des repaires des miliciens dans le village Waridat-alDaher. Selon l’agence Asia News, les miliciens avaient chassé les habitants du village pour préparer l’attaque contre l’aéroport Abou-l-Zohour. Une source militaire syrienne a assuré que plusieurs véhicules des insurgés ont été brulés.

Par ailleurs, des sources de l'insurrection ont indiqué que les miliciens ont abattu deux avions migs dans la province d'Idleb. Selon l'AFP, les deux avions militaires ont été abattus à quelques heures d'intervalle  dans les environs de Maaret al-Noomane.
   Dans une vidéo, le groupe rebelle "Brigades des descendants du Prophète" revendique l'une des deux opérations, affirmant avoir abattu un appareil russe de type Sukhoi à l'aide des défenses anti-aériennes. Aucune image vidéo ou fixe n'est venue étayer ces allégations.

À Deir Ezzor, 2 insurgés de la milice d’Al-Qaïda Front al-Nosra ont été tués dans des accrochages avec les forces gouvernementales qui ont pris d’assaut la maison dans laquelle ils étaient retranchés, selon Asia News.

La liste des noms des militaires enlevés à Tabaka et publié sur Syrian DocumentsAlors que dans le gouvernorat de Rakka, des renforts militaires sont dépêchés vers la localité Tabaka, occupée par les insurgés qui ont publié sur la toile la liste des 55 militaires gouvernementaux qui y ont été faits prisonniers.Joubar

Dans le gouvernorat de Homs, l'armée régulière a achevé la sécurisation des deux quarteirs Joubar et Soultaniyyé après trois mois de combats intensifs. 

Version AFP-OSDH


(( Syrie: des jihadistes prennent une ville proche de l'Irak (ONG)
     
Des combattants jihadistes du Front al-Nosra ont pris jeudi le contrôle d'une ville syrienne dans la province pétrolière de Hassaka (nord-est) près de la frontière avec l'Irak, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
   "A l'issue de trois jours d'intenses combats contre l'armée, les combattants d'al-Nosra ont pris le contrôle de la ville d'al-Chaddadé", indique l'organisation basée au Royaume-Uni.
   Les combats et les attentats à la voiture piégée ces trois derniers jours se sont soldés par la mort d'au moins 100 membres des troupes gouvernementales et 30 combattants d'al-Nosra, dont 5 de nationalité koweïtienne, d'après l'OSDH,  qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers la Syrie.
   Des "dizaines d'employés" travaillant pour la compagnie pétrolière nationale syrienne ont également péri dans l'assaut des rebelles sur la ville, a indiqué l'organisation, sans plus de précisions.
   Miliciens de l'ASLPar ailleurs, sur le front d'Alep où les rebelles avancent depuis plusieurs jours, le régime a reconnu jeudi avoir perdu la veille le contrôle de la base stratégique Brigade 80, à 15 km à l'est de la grande ville de nord.
   Cette base, en charge de la sécurité de l'aéroport international d'Alep et de l'aéroport militaire d'Al-Nairab, a été prise mercredi par des groupes islamistes rebelles, le Front al-Nosra, Liwa al-Tawhid et les Mouhajirine, selon l'OSDH.
   "L'armée se prépare à reprendre le contrôle de la base Brigade 80", écrit jeudi al-Watan, quotidien proche du pouvoir, affirmant que les combats avaient provoqué la mort de "centaines d'hommes armés", mais aussi du chef de la base et de son adjoint.
   Ailleurs dans pays, l'armée syrienne a pris le contrôle d'un quartier clé de Homs, troisième ville du pays, après plusieurs semaines de combats acharnés contre les rebelles, selon l'OSDH.
   "L'armée est entrée à Jobar, quartier de l'ouest de Homs, et les rebelles se sont retirés du secteur", indique Rami Abdel Rahmane, président de l'organisation.
   La semaine dernière, l'armée avait repris Kafar Aya, dans la banlieue sud-ouest de Homs, surnommée "capitale de la révolution" par les militants anti-régime.
   Milicien tué à proximité de l'aéropot de KwayresDepuis le 19 janvier, l'armée s'est engagée dans une offensive contre les insurgés en vue de sécuriser la voie qui traverse cete ville et relie Damas aux régions côtières.
   Dans la province de Homs, l'aviation syrienne a bombardé pour le "dixième jour consécutif" Palmyre, ville autrefois touristique, a par ailleurs indiqué à l'AFP via Skype un militant qui se fait appeler Mohammad al-Khatib.
   Et selon l'OSDH, les avions du régime ont également mené des raids contre la localité rebelle de Rastane, qui échappe au régime depuis près d'un an.
   "La province de Homs est stratégique pour le régime car elle est la plus grande du pays", explique un militant qui se fait appeler Abou Rawane.
   "L'armée fera tout son possible pour la récupérer" en entier, a-t-il dit.))