19-04-2024 02:16 PM Jerusalem Timing

L’ambassadeur d’Iran au Liban:"Les Israéliens vont payer leur acte à Jamraya"

L’ambassadeur d’Iran au Liban:

«Nous l’avons souvent répété : la Syrie n’est pas un pays comme un autre, elle est le pilier essentiel de la résistance et aux Israéliens d’en tenir compte».

Dans une interview  exclusive au quotidien libanais asSafir, l’ambassadeur d’Iran au Liban Ghazanfar RoknAbadi a haussé le ton contre l’entité sioniste, rassurant toutes les parties libanaises qu’il n’existe qu’un seul ennemi : « Israël ».

Interrogé sur l’agression  israélienne contre la Syrie et si, compte tenu des accords de défense qui lient la Syrie avec l’Iran voire en cas d’une autre plus importante  agression israélienne contre la Syrie,  l’Iran interviendra-t-elle dans une guerre régionale, le diplomate iranien a répondu : « Avant de penser à exécuter d’autres actes de ce genre, que les Israéliens patientent pour voir le résultat de leur fatale erreur commise à  Jamraya « .

Et d’ajouter : «Nous l’avons souvent répété : la Syrie n'est pas un pays comme un autre, elle est le pilier essentiel de la résistance et aux Israéliens d’en tenir compte».

Et de poursuivre : « Depuis le début des incidents, nous avons affirmé que la majorité populaire syrienne demande  des réformes menées par le président Bachar al-Assad et l'Iran  est favorable à cette demande. Mais nous avons aussi mis en garde contre un projet américano-sioniste visant à renverser le régime en Syrie parce que cette dernière est une façade de résistance contre l'occupation israélienne. Nous avons insisté sur cette position pendant deux ans.
Or, l’intervention directe israélienne dans la crise syrienne est un signe de désespoir des groupes armés en Syrie à réussir leur complot. L’agression israélienne est une preuve que le plan consiste à briser le peuple et la  Syrie pour affaiblir l’axe de la résistance. "

Interrogé sur le rôle  du Hezbollah en cette période difficile que traverse la Syrie,  surtout que de plus en plus d’extrémistes ont pénétré le  territoire libanais, RoknAbadi souligne : «Nos yeux et notre énergie sont dirigées vers l'ennemi israélien, nous ne voyons que  lui et donc nous soutenons la résistance et renforçons ses capacités et son potentiel pour pouvoir faire face à cet ennemi».

Qu'en est-il des adversaires locaux à la résistance interne? Il affirme «  Nous insistons à réunir tout le monde  et les unir,  je répète nous ne connaissons qu’un seul ennemi à savoir l'ennemi sioniste".

Il ajoute: «Nous faisons de notre mieux pour réduire la fréquence des conflits sectaires et confessionnels et depuis la victoire de la révolution jusqu'à aujourd'hui, nous avons mis en place en Iran plusieurs centres de rapprochement des confessions et de dialogue islamo-chrétien.  Nous allons poursuivre nos efforts dans la même voie pour unir et réunir tout le monde contre  l'occupation israélienne.  Notre espoir est de pouvoir unir  tout le monde au Liban contre le projet israélien ».

Concernant la réunion de Munich,  RoknAbadi souligne: « nous avons toujours réitéré que si le médecin  ne sait pas diagnostiquer  la maladie il ne peut pas prescrire un traitement.  Chaque partie jouit d’un rôle pour résoudre la question syrienne. Depuis le début nous avons insisté sur l’inutilité  des  affrontements militaires et sur la nécessité d'une solution politique. Petit à petit,  tout le monde a commencé à réaliser qu’on avait raison et qu’il fallait favoriser la solution politique. Surtout aprés la visite du  Secrétaire des Nations Unies M. Ban Ki-moon à Téhéran où il a rencontré les  responsables iraniens qui lui ont  assuré que l'Iran faisait partie de la solution et peut aider.  De même l’Iran a réassuré  l’émissaire de l'ONU Lakhdar Brahimi qu’elle est prête à fournir tout ce qui amène à une solution politique en Syrie ».

Interrogé sur les relations irano-saoudiennes dans le dossier syrien,  le diplomate iranien a répondu : «  La relation avec l'Arabie saoudite se poursuit.  Des rencontres ont lieu toujours et nous estimons que les positions du Royaume saoudien dans  la crise syrienne évoluent en faveur  d’une  solution politique et pacifique.  Cela indique une bonne clairvoyance des circonstances actuelles. Tout cela contribue positivement à résoudre la crise syrienne. "

L’offre iranienne au Liban tient toujours

Concernant les dons iraniens pour le Liban, l’ambassadeur iranien a assuré : «Toutes les offres présentées par l'Iran demeurent: à titre d’exemple, l'aide pour assurer l’approvisionnement en  électricité ou  la construction de barrages. En Irak et en Syrie  nous avons  éliminé tous les obstacles techniques et l’électricité est assuré jusqu’aux frontières libano-syriennes. Nous  espérons surmonter les procédures de routine au Liban le plus tôt possible pour assurer le Liban son approvisionnement en électricité. La partie iranienne suit le dossier et nous avons aucun problème de notre côté ».

Le nombre d'accords signés entre le Liban et la Syrie est de 32 . Il comprend des projets d'exploration pétrolière et gazière par des sociétés iraniennes et des projets de stations électriques et d’eau.

 "Les sociétés iraniennes ont lancé plusieurs appels d'offres dans divers domaines et nous attendons la réponse du gouvernement. Nous sommes prêts à toujours aider surtout qu’il existe des accords entre nous couvrant tous les domaines. Nous  avons annoncé notre volonté de mettre à exécution nos projets une fois que le signal sera donné. Nous avons déjà octroyé  un prêt au gouvernement libanais gelé depuis 2003 d’une valeur de 100 millions de dollars, mais qui n'a pas été exploité, sans compter 450 million de dollars pour des projets de production d'énergie", a ajouté le diplomate iranien.

Cela dit, l’ambassadeur RoknAbadi justifie la lenteur de l’Etat libanais à accepter les dons iraniens par « des raisons politiques », soulignant que « c'est notre devoir que d’aider, nous avons des principes et il est de notre devoir d'offrir et de maintenir cette approche ».

Interrogé sur le refus des Etats du Golfe de permettre à l'Iran de jouer un rôle de premier plan au Liban, Abadi répond: «Nous ne cherchons pas un rôle de premier plan dans n’importe quelle région du monde : ni au Liban et ni ailleurs. Tout ce que nous voulons c’est de réaliser la justice ".