29-03-2024 12:13 PM Jerusalem Timing

Abdallah II à Davos: un soutien étranger à alQaïda en Syrie

Abdallah II à Davos: un soutien étranger à alQaïda en Syrie

"Le monde devra en finir avec les talibans présents en Syrie", a-t-il encore dit.

Le monde arabe, dont le roi de Jordanie Abdallah II, a réclamé vendredi à Davos, où est réunie l'élite mondiale des affaires, une action décisive pour en finir avec la guerre qui ravage la Syrie depuis près de deux ans.  « Celui qui considère que le président syrien Bachar el Assad sera renversé dans les semaines à venir est quelqu’un  qui ne comprend rien à la situation compliquée et à l’équilibre des forces dans la région, a lancé Abdallah II, devant un parterre de responsable politiques et d'hommes d'affaires, réunis dans le cadre du 43ème Forum économique mondial. 

« Le problème majeur en Syrie est l’installation des bases pour l’organisation alQaïda depuis l’an dernier. AlQaïda reçoit des armes et de l’argent de l’étranger. Le monde devra en finir avec les talibans présents en Syrie. Les forces jordaniennes continuent de combattre les talibans en Afghanistan dans les rangs de l’Otan. Se débarrasser des talibans en Syrie nécessitera au moins trois ans après la chute du régime », a-t-il estimé.


Pour lui, "il n'y a rien de plus dangereux que la passivité". En Occident, on assiste parfois à une tendance consistant à "attendre et voir", en particulier face aux bouleversements en cours dans le monde arabe, a-t-il déploré. "Laissons la poussière retomber et attendons que la démocratie s'installe", voilà en quelque sorte l'attitude souvent adoptée par certains pays, a expliqué le souverain hachémite.


Or, a-t-il assuré, cette attitude ne peut mener qu'à la catastrophe, en particulier par exemple en ce qui concerne le conflit palestinien. Il a dit espérer sur ce point que le second mandat du président américain Barack Obama permette de faire avancer les choses.
En Syrie, "la communauté internationale doit se rassembler pour mettre fin de manière décisive au bain de sang", a encore lancé Abdallah II. "Ce dont nous avons besoin c'est d'un plan (...) qui garantisse l'unité et l'intégrité territoriale en donnant à tous les Syriens un rôle dans l'avenir de leur pays", a-t-il réclamé.


Le roi de Jordanie a également lancé un appel à la communauté internationale pour aider son pays à gérer l'afflux de réfugiés, fuyant la guerre en Syrie. Selon les Nations unies, ils sont maintenant plus de 300.000, sur le territoire jordanien, et le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR), assure que la situation ne peut qu'empirer faute de perspective de solution prochaine au conflit en Syrie.

Des experts et responsables du Moyen-Orient, présents à Davos, ont également pressé le monde d'agir, comme l'avait fait la veille dans cette même station de ski suisse le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
"Nous assistons à quelque chose comme une impasse militaire sur le terrain et cela ne peut pas continuer longtemps comme ça", a ainsi averti Ghassan Salame, ancien ministre libanais de la Culture.


Aujourd'hui en Syrie, "il y a plus de 60.000 morts ... pouvons-nous attendre jusqu'à ce que ce chiffre soit doublé ?", a lancé de son côté le prince Turki al-Faisal, ancien chef des services secrets saoudiens, qui a appelé à armer l'opposition syrienne.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a indiqué, de son côté, à Davos que son pays avait déjà dépensé quelque 500 millions de dollars pour aider les quelque 160.000 réfugiés présents en Turquie. Il s'est également prononcé en faveur d'une action concertée. "C'est notre devoir historique, nous devons tous agir", a-t-il lancé, lors d'un débat consacré à la situation en Syrie.


La veille, le secrétaire général de l'Onu avait dénoncé la passivité des grandes puissances, appelant le Conseil de sécurité de l'Onu à faire preuve d'unité.


"Il est essentiel que le Conseil de sécurité surmonte ses blocages et trouve une unité qui rendra possible une action efficace", a déclaré M. Ban, car l'alternative, "inacceptable" n'est autre que la "destruction de la Syrie avec toutes ses implications régionales".
D'autres responsables politiques du Moyen-Orient et du Maghreb doivent intervenir plus tard dans la journée devant le Forum de Davos. Les premiers ministres ou chefs du gouvernement de l'Egypte, de la Tunise, du Maroc, du Liban et des Territoires palestiniens doivent participer en début de soirée à un débat consacré aux bouleversements dans le monde arabe.