20-04-2024 07:29 AM Jerusalem Timing

L’ASL accuse al-Nosra de pillages. L’ambassade russe de nouveau visée

L’ASL accuse al-Nosra de pillages. L’ambassade russe de nouveau visée

L’ASL risque un conflit intestin.Le missile d’Alep qui a raté le consulat russe.Les dessous du fiasco de la bataille de Yaacoubiyyé.Pas de démocratie pour le FIS.Les miliciens n’ont rien à envier au régime.La terreur des chrétiens

La milice de l’Armée syrienne libre, l’une des principales milices en guerre contre le pouvoir en Syrie semble avoir décidé de passer à l’attaque pour se défendre des accusations de corruption, de pillage et de banditisme. Elle a pris à charge sa principale rivale, le front al-Nosra d’Al-Qaïda, dont les membres sont décrits comme étant plus disciplinés, et moins corrompus.

Pour l’ASL, ce sont le front al-Nosra et les autres groupuscules islamistes djihadistes qui sont les pillards des sociétés, usines et installations étatiques et privées du nord de la Syrie, pillées,dévastées et vendues en Turquie.
Le quotidien britannique qui rend régulièrement compte de la dégradation des relations entre les deux protagonistes en action en Syrie a rapporté cette fois-ci le point de vue de l’ASL sur les autres milices. Sachant qu’il avait dans des numéros précédents révélé que cette milice est en perte de popularité, à l’avantage des miliciens islamistes, en raison des exactions exercées par ses hommes et de la droiture des éléments islamistes djihadistes.

Cette fois-ci, le journal se fait l’écho du mécontentement des chefs de l’ASL qui reprochent à leurs homologues « djihadistes » d’avoir dérobé des installations gouvernementales et tous leurs contenus à l’instar des usines de munitions pour les vendre aux Turcs et d’avoir gardé l’argent pour eux-mêmes. «  C’est absolument faux, parce que cet argent appartient au peuple syrien », avance l’un de ces chefs de milices de l’ASL au correspondant du journal britannique. Il accuse aussi le front al-Nosra d’avoir fait de même avec une usine d’eau du secteur public. Selon lui : «  la mission des combattants est censée protéger les institutions étatiques et non de les détruire ».

Cette estimation est hélas bien tardive . Plus de 1500 usines et installations publiques et privées n'existent plus. Mardi dernier, le représentant de la Syrie au Nations Unies Bachar Jaafari a accusé « le gouvernement turc d’avoir utilisé les souffrances du peuple syrien a des fins de piraterie et de terrorisme économique, via le vol de près de 1500 unités d’équipements pharmaceutiques et industriels qui ont été démontés et transportés de la ville d’Alep vers la Turquie ».

En plus de ces pillages, estime le chef de l’ASL, le front al-Nosra reçoit une aide financière considérable provenant de richissimes saoudiens, ce qui lui permet de s’acheter les armes indispensables.

L’écart se creuse

De surcroit, les différences de projet politique pour la Syrie entre ces deux branches de l’insurrection se font ressentir plus ostensiblement.
Sur le terrain, le correspondant du Guardian qui a dit avoir rencontré pendant une semaine des miliciens au nord de la Syrie rend compte d’un clivage qui se creuse davantage entre  ASL et « djihadistes » et risque de dégénérer en un conflit armé.
Il est même à craindre qu’al-Nosra assoit son hégémonie au détriment de celle des chefs de tribus mêmes. Dans les localités Dabek et Azzaz, ses miliciens ont osé détruire des tombes sous prétexte qu’elles sont contraires à la sharia. Là où ils se trouvent, y compris dans les quartiers détruits de la ville d’Alep, ils imposent aux gens leur desideratas et font régner leurs principes.

Idleb : conflit inter ASL

Des miliciens de la brigade Sayyedna MohammadDans le gouvernorat d’Idleb, le voisin de celui d’Alep, la situation pourrait être pire pour l'ASL. Vu que le conflit risque de ronger son intérieur même. Ou alors s'agit-il pour elle d'une tentative de nettoyer ses rangs.


Le cas de l’un de ses chefs de milice, Mohammad Istanbouli, ancien capitaine dans l’armée régulière en est très indicatif.  Ayant fait défection et rejoint ses rangs après avoir été enlevé par elle, il a dirigé la milice « Brigade de notre prophète Mohammad ». A l’heure actuelle, il devrait comparaitre devant un « tribunal de la charia », dans une plainte portée contre lui par le chef de la milice Ahrar-Sham, Mohammad Senger.

Il est accusé d’avoir encaissé la majeure partie de l’argent amassé des rançons perçues grâce aux opérations d’enlèvements de richissimes syriens. Le montant de la somme en question s’élève à près de 150 millions de livres syriennes (environ 2 millions de dollars).
Senger a juré de liquider Istambouli s’il refuse le verdict du tribunal, ou s’absente une deuxième fois de la séance. C'est là que cela riquer de dégénérer. Chacun imposant sa loi par la force!

Les Syriens enlevés pour remplir les poches des miliciens ou les armer

Selon Arabs-Press, tous les Syriens enlevés dans ces opérations sont des civils qui n’ont rien à voir ni avec le régime, ni avec l’insurrection.
Certains ont été enlevés à deux reprises, et ont dû payer deux fois des rançons. C’est le cas de Sadek Jalkhi, qui possède des terres et un magazine de meubles, de Mayçara Naffakh, qui possède un magasin d’électroménager.
Le site évoque le cas d’Ali Abboud, qui possède une pierrerie et a été avisé par l’ASL qu’il allait être enlevé, alors il a pris la fuite et tous ses biens ont été confisqués.
Il y a aussi les cas de kidnapping d’Anas Koussa qui a une station d’essence et du médecin, Dr. Safwane Zedo.

Alep : le missile qui a raté le consulat russe

Le site syrien Syria Truth a assuré que le missile qui a frappé vendredi un bâtiment dans le quartier résidentiel Al-Mouhafaza, fauchant la vie de dizaines de civils visait en principe le consulat de la Russie qui se trouve derrière le bâtiment sinistré. Deux jours auparavant, Moscou avait décidé de fermer ce local après que ses services de renseignements ont reçu des informations qu’il serait victime d’une attaque.

Selon Syria Truth, le missile de l’attaque a été tiré du quartier Kallaçé, conquis par les miliciens, par la milice le Front des révolutionnaires de la Syrie (FRS) dirigé par l’opposant syrien Haytham Maleh qui avait menacé le mois dernier que les intérêts russes ainsi que tout citoyen russe étaient des « cibles légitimes » des miliciens syriens.

http://www.sana-syria.com/ara/336/2013/01/18/462532.htm

Ce samedi, un missile a également raté l'ambassade de Russie à Damas et s'est abattu sur un immeuble résidentiel, faisant également des victimes 
 

Les dessous du fiasco de la bataille de Yaakoubiyyé

 Durant la bataille de YaakoubiyyéLes medias syriens ont évoqué les dessous de la bataille de Yaakoubiyé dans la province d’Idleb, menée à la fin de l’an dernier, et qui avait été un échec cuisant pour les miliciens de plusieurs bataillons, unifiés en vain pour s’emparer du camp militaire de Wadi Deif.
 
Selon le site Arab-Press, le plan ourdi par l’Armée syrienne libre prévoyait d’ouvrir le chemin allant du passage frontalier Bal elHawa avec la Turquie, en passant par Harem puis Salkine, pour atteindre Yaakoubiyyé où devait avoir lieu la première bataille, avant de poursuivre le parcours en passant par Jisr-choghour et Ariha jusqu’au camp militaire de Wadi Deif.

Les miliciens tués à YaacoubiyyéJustement, le jour J, prévu le jeudi 27 décembre dernier, plus de 400 miliciens de plusieurs groupuscules armés, y compris la brigade Tawhid, celle des martyrs d’Idleb, et le front al-Nosra d’al-Qaïda ont entamé la première étape de la bataille, ouvrant le feu contre le barrage de Yaacoubiyyé.

Omar Karra Damour

 

 

Durant deux heures d’affilées, les échanges de feu n’ont pas connu de répit jusqu’au moment où les militaires gouvernementaux préparaient leur embuscade. Feignant avoir essuyé un échec, en se retirant, ils ont laissé les miliciens s’engouffrer frénétiquement dans le barrage, attirés par les butins qui s’y présentaient : un char laissé sciemment pour les séduire. Une fois bien dans le point, l’armée régulière a ouvert un déluge de feu contre eux, avec l’aide d’une dizaine de francs-tireurs disséminés dans les parages.
Il y est question de plus de 150 tués dans les rangs des miliciens, dont entre autre leur dirigeant Omar Karra Damour, abattu d’une balle dans la tête.
Selon les sources, parmi les tués figurent 7 Palestiniens, un Tunisien, et trois Marocains.

Dans un coup de colère, les miliciens ont exécuté de sang-froid plusieurs habitants de la région de Kfar-Tkharim, dont des opposants qui se présentaient comme étant des militants pacifiques. 
          


Le but du Front islamique syrien (FIS) : pas de démocratie, le front al-Nosra absent

Vendredi, le Front Islamique syrien a assuré que son objectif en Syrie est « d’édifier une société islamique civilisée qui fait régner la Charia de Dieu ».

Cheikh Abou Bassir al-TartouciFormée de l’union de plusieurs groupuscules, dont certains pronent la pensée d’Al-Qaïda, ce front a été fondé depuis quelque temps et compte plusieurs milices : le Bataillon Ahrar-Sham (Libres du Levant), la brigade al-Haq (Le Vrai), et le mouvement al-Fajr (l’Aube) de l’Islam, qui entretient un lien étroit avec Abou Basir al-Tartouci considéré comme le penseur du jihad mondial, sans oublier l’armée Tawhid active à Deir Ezzor, le bataillon Sokour (Aigles) de l’islam, le bataillon Imane (la Foi) et le mouvement al-Taliaa (l’Avant-garde) islamique.
Leur charte publiée vendredi constitue semble-t-il leur programme politique.

Interrogé sur la démocratie, le bureau médiatique du FIS a répondu qu’il ne croit pas en la démocratie parce qu’elle contredit les principes de l’Islam. S’agissant de l’adoption du drapeau de la tutelle française, (vert, blanc, et noir), il a répliqué que cette question fait l’objet de divergences au sein du comité législatif du FIS qui est en train de l’étudier pour la trancher définitivement.
Quant à ses divergences avec le front al-Nosra qui ne fait pas partie du FIS, le bureau s’est contenté d’une réponse concise : «  notre divergence avec les frères du front al-Nosra est une divergence qui relève de la diversité et non de l’antagonisme ».

Ils n’ont rien à envier au régime

Qui ne se souvient pas de cette localités de près de 70 mille habitants, situé aux confins avec la Turquie, dans le gouvernorat hétéroclite kurde de Hassaké à l’est de la Syrie. Elle avait fait l’objet d’une attaque, venant des territoires turcs, mais ses comités populaires sont parvenus à la libérer avec l’assistance des forces gouvernementales. Depuis quelques jours, elle fait l’objet d’une nouvelle invasion, semblable à la première. Certains de ses habitants, des Kurdes accusés d’être membres du parti Union démocratique kurde (qui est une filiale du PKK) ont été enlevés, et une vidéo diffusée sur You Tube montre les coups et les humiliations qui leur ont été infligés. 
(http://syria-politic.com/ar/Default.aspx?subject=1265)

Selon un auteur kurde, cité par Syrian Politics, les « frères de l’opposition n’ont rien à envier aux exactions du régime ».

Les dernières informations de cette ville font état de violents accrochages violents ce samedi.

Les chrétiens menacés et terrorisés

L'église anglicane à HassakéToujours à hasské, Plusieurs évêques ont lancé un nouvel appel pour la « survie » d’environ 25 000 chrétiens (syriens-orthodoxes, syriens-catholiques, chaldéens et arméniens) dans cette ville, dont nombre d’évacués des zones environnantes, a rapporté jeudi 17 janvier l’agence vaticane Fides. La population souffre du froid, ne dispose pas de carburant, l’eau y manque et l’électricité n’y est distribuée qu’une heure par jour, rapporte Fides, citant Mgr Jacques Behnan Hindo, évêque syrien-catholique, et son homologue syrien-orthodoxe, Mgr Matta Roham.

Les témoignages cités par les évêques font état de « nombreux barrages » sur les routes par des groupes armés, notamment des militants du mouvement salafiste Jabhat el Nosra (front al-Nosra). S’y ajoutent, selon eux, des bandits de grand chemin qui se livrent à des vols à main armée, à des razzias, à des enlèvements, à des mises à sac, y compris en ville.

Selon le P. Ibrahim, un prêtre résidant à Hassaké, « chaque jour, à 15 h 00, entre en vigueur une sorte de couvre-feu dans la mesure où des groupes armés vont et viennent dans les rues ». « Les enlèvements se succèdent, parfois accompagnés de demandes de rançon. Ces jours derniers, deux frères de la famille Bashr et deux jeunes de la famille Fram ont été tués à bout portant en pleine rue. Les jeunes chrétiens sont menacés et terrorisés », affirme ce prêtre.

AlJazira : la mort occulté de son correspondant

Mohammad al-Massalmeh vivantMohammad al-Massalmeh mortLa chaine de télévision qatarie a retiré de son site la vidéo qui a montré la mort de son correspondant-collaborateur Mohammad Al-Massalmeh vendredi dans la localité Basra al-Harir à Deraa, proche du gouvernorat de Souwayda.
La vidéo en question montre la façon dont Al-Massalmeh a été tué alors qu’il tentait de traverser une rue en courant. Sachant qu’il ne portait pas les tenues adéquates pour des conditions similaires.

(http://www.syriatruth.org/ÇáÃÎÈÇÑ/ÃÎÈÇÑæÊÞÇÑíÑÃÎÑì/tabid/94/Article/8970/Default.aspx)
 

Damas : un chef de milice et un coordinateur médiatique tués

Le chef des Ahfad-rasoul, Abou AliDans la province d'Alep, rapporte Sana, une opération spéciale menée par les forces gouvernementales vendredi dans la région Kowayres a eu raison de plusieurs miliciens du front al-Nosra, dont leur chef Houssam Abboud AlJahel.

Dans le gouvernorat d’Idleb, Sana rapporte que l’armée régulière y a effectué plusieurs opérations d’envergure, pour traquer les miliciens dans la localité de Ziyabiyya.      

Dans la province de Damas, l’agence de presse Sana a assuré que l’armée régulière a détruit plusieurs repaires des miliciens et 4  voitures transportant des armements et des munitions dans la localité de Hjeira.  
Des informations y font également état de la mort du coordinateur médiatique des miliciens qui s’appelle Mounir Abdel-Rahmane Namous.
Alors que dans les environs de la localité de Darayya située au sud de Damas, c’est la milice «Ahfad-rasoul » ( petits-fils du prophète) qui a annoncé la mort de son chef militaire connu sous le nom de guerre Abou Ali. Il a péri lorsqu’un missile s’est abattu sur son siège se trouvant dans le village de Qudsiyya et l’a complètement détruit.

Le passé honteux des "Ahfad-rasoul"

Equipe de l'Ikhbariyya durant l'enlèvementL'équipe de l'Ikhbariyya après sa libérationA noter et que c’est cette même milice qui a l’année dernière kidnappé l’équipe de la télévision syrienne Al-Ikhbariyya, formée d’une correspondante et de trois hommes, dont le cameraman Hatem Abou Yahia.

Ce dernier a été tué sur le champ pour le simple raison qu’il avait introduit dans son portable les photographies du président syrien et de l’armée régulière.

le cameraman tué Hatem Abou YahiaRappelons que les sources proches des milices avaient alors prétendu qu’il a été tué dans un bombardement de l’armée régulière. Ce que ses collègues ont catégoriquement démenti, lorsqu’ils ont été libérés quelques jours plus tard, grâce à l’intervention de l’armée régulière.