23-04-2024 11:17 PM Jerusalem Timing

La «farce judiciaire» retarde la libération de Georges Abdallah

La «farce judiciaire» retarde la libération de Georges Abdallah

La chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris a deux mois pour examiner l’appel, ce qui signifie que le militant ne retrouvera vraisemblablement pas la liberté en janvier.

Le pouvoir politique en France est en train de mettre des bâtons dans les roues pour retarder la libération de Georges Ibrahim Abdallah, conformément aux exigences des autorités américaines et israéliennes.

Cette affaire, qui ternit l’image de la France, est appelée à faire des vagues, avec l’amplification de la campagne de solidarité avec un homme qui est en passe de devenir un des plus anciens détenus politiques au monde.

Dans un entretien accordé au quotidien libanais anglophone Daily Star, le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui a déclaré que le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, «a retardé la libération de Georges Abdallah pour des raisons politiques et non pas juridiques». M. Cortbaoui a indiqué avoir envoyé une lettre à son homologue français lui demandant d’intervenir auprès de Manuel Valls afin qu’«il exécute la décision de la justice française pour que Georges Abdallah revienne dans son pays en citoyen libre».

Mais la décision sur la libération du militant libanais, ajournée au 28 janvier, pourrait être de nouveau reportée en raison d'un appel du parquet. Le tribunal d'application des peines (TAP) de Paris avait décidé de reporter sa décision finale sur la demande de libération de l’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) incarcéré depuis 28 ans, et qui aurait dû retrouver la liberté en 1999. Le tribunal avait ajourné son jugement au lundi 28 janvier dans l'attente de la signature par le ministre de l’Intérieur d'un arrêté d'expulsion du territoire français, indispensable pour autoriser la sortie de prison de Georges Abdallah.

C'est cet ajournement que conteste le parquet. Son appel étant suspensif, s'il n'est pas examiné avant le 28 janvier, le TAP ne pourra, une fois de plus, trancher à cette date. La chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris a deux mois pour examiner l'appel, ce qui signifie que le militant ne retrouvera vraisemblablement pas la liberté en janvier.

Pour expliquer sa démarche, le ministère public indique qu'à ses yeux, les juridictions d'application des peines auraient dû «déclarer la demande de libération conditionnelle de M. Abdallah irrecevable, compte tenu de l'absence d'arrêté d'expulsion, préalable indispensable à l'examen de cette demande».

Or loin de déclarer irrecevable la demande de libération, le TAP s'y était déclaré favorable le 21 novembre, mais avait ajourné sa décision finale au 14 janvier pour laisser le temps au ministère de l'Intérieur de délivrer un arrêté d'expulsion. Le parquet avait fait appel de l'ajournement mais la chambre de l'application des peines, jeudi dernier, avait validé la décision du TAP. Il est clair que toutes ces tracasseries juridico-politiques visent à empêcher la libération du militant, dont les partisans au Liban et en France ont promis d’intensifier leur campagne de solidarité.

Le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a ainsi appelé à une manifestation samedi prochain à proximité du ministère de l'Intérieur, à Paris, pour protester contre une «farce judiciaire». Il dénonce, dans un communiqué, une «vengeance politique» de l'Etat français contre Georges Ibrahim Abdallah.

Source: Mediaramalb