27-04-2024 07:56 PM Jerusalem Timing

Syrie : L’armée avance sur plusieurs fronts

Syrie : L’armée avance sur plusieurs fronts

Al-Nosra et ASL suspendent leurs opérations à Wadi Deif et les Tlass se disputent la révolution...

L’armée syrienne gouvernementale reprend les choses en main sur le champ de bataille. C’est l’avis du quotidien libanais al-Akhbar selon lequel le paysage militaire a totalement basculé depuis le début du mois de décembre dernier.

«  Les troupes de l’armée ont mené leur assaut dans les régions contrôlées par les combattants de l’opposition au sud et à l’est de Damas. Elles ont également avancé dans plusieurs points au nord de la Syrie, notamment à Alep et à Idleb laquelle est toujours entre les mains de l’armée syrienne. Celle-ci a décidé de se retirer de points sans valeurs militaires et dont la préservation s’est avéré couteuse, à l’avantage d’autres positions dans lesquelles il faut persévérer pour leur valeur symbolique ou leur position stratégique » écrit le journal dans son numéro de mardi.

Selon lui, ces données ont été confirmées par des sources de l’opposition syrienne, qui dans un proche passé prévoyaient la chute du régime en un mois et affichent aujourd’hui un ton plus morose, voire agacé.

Les milices arrêtent leurs opérations  

Le miliciens de l'ASL Abdallah KhatibAprès un siège qui a perduré 2 mois, les milices d’Al-Qaïda dont le front al-Nosra et celles de l’ASL ont annoncé leur décision de suspendre la bataille contre le camp militaire de l’armée régulière à Wadi Deif, dans Maarat-Noemane, dans le gouvernorat d’Idleb après avoir annoncé à plusieurs reprises l’avoir occupé.
Baptisée « édification soudée », cette bataille s’est soldée par un revers pour les miliciens de l’insurrection syrienne, le camp s’étant transformé en un véritable tombeau pour eux .

Selon Arabs-Press, de nombreux chefs de milices ont péri dans cette bataille, dont Mahmoud Al-Assaad, Abdallah Khatib... Ce sont surtout les miliciens du front al-Nosra qui ont le plus pâti, constatent les observarteurs.

Les miliciens pas loin de la base Abou DeifDes sites de l’insurrection précisent qu’ils ont été trahis par d’autres chefs de milice, dont entre autre Waddah Saramani qui se présente comme étant l’un des premiers à avoir participé aux manifestations et à avoir pris les armes contre les forces gouvernementales. Saramani  les a laissés combattre seuls les forces gouvernementales après avoir promis de les rejoindre.
Il en est de même pour un autre chef de milice, Khalaf Baroud.

Tous deux, d’après le site, sont des groupes salafistes soutenu par le religieux syrien qui a fui en Arabie Saoudite, cheikh Adnane Arrour. Mais ce dernier accuse pour sa part les forces gouvernementales « d’avoir infiltré les rangs de la révolution ». Dans une tentative de sa part d’innocenter les différentes milices de l’insurrection accusées de pillage et de banditisme, Cheikh Arrour accuse aussi le régime d’avoir lui-même créé ces milices !
  
Une autre explication a été donnée à ce revers : la rivalité farouche qui sévit entre deux familles les Youssef et les Katini sur le commandement de l’insurrection. Alors que ces derniers contrôlent les comités de coordination et le conseil militaire de la région, les premiers contrôlent les casernes de la région.

Rivalité interfamiliale

La milice d'Al-FaroukDans le gouvernorat de Homs, c’est la rivalité interfamiliale qui sévit entre les groupuscules de l’insurrection.

Au sein de la famille Tlass, dont plusieurs membres sont issus de l’institution militaire du régime syrien, et occupaient parfois des postes clé, le  bras de fer en est à son apogée entre ceux qui ont fait défection dès les tous débuts, et s’estiment être les précurseurs de l’insurrection syrienne, (en l’occurrence Abdel Razzak Tlass et compagnie), et ceux qui l’ont rejoint plus tard, comme c’est le cas du général Manaf Tlass, fils de l’ancien ministre syrien de la défense Moustafa Tlass.

Ces derniers sont taxés par les premiers, (enrôlés dans la milice al-Farouk), comme étant des « opportunistes » qui ne cherchent qu’à se réserver un poste pour la Syrie de l’après-Assad ou  « des sbires des services de renseignements ».

 

Alep: Boustane pacha se rend: un millier de miliciens tués ou blessés 

Le milicien Nawra Snoubar tué à Darayya Dans la ville d’Alep, au nord de la Syrie, plusieurs sources assurent que l’armée gouvernementale avance de plus en plus dans le quartier Boustane Pacha. Selon Arabs-Press, la moitié de quartier a d'ors et déjà été sécurisé .   Les informations de la capitale du nord de la Syrie rendent compte de la mort de 40 miliciens lundi, tués aux abords du quartier Ashrafiyyeh, selon Syrian Documents.

Du côté de l’aéroport de Taftanz, dans le gouvernorat d’Idleb, et qui a fait l’objet d’attaques incessantes de la part des miliciens, sans aboutir, les combats se sont poursuivis lundi et il est question de victimes de part et d’autres, rapporte le site Syrian Documents. En revanche, l’armée régulière est parvenue à contrôler le village al-Mastouma, selon des opposants.

Le milicien Al Mekdad tué dans la province de DamasDans la province de Damas, l’artillerie des forces régulières a pilonné lundi les repaires des miliciens dans la localité Kafar-Batna. Ce mardi, elle a pilonné violemment les repaires des miliciens à Maadamiyya, et Akraba sans faire de victimes. Selon Cham Press, plusieurs chefs de milices dans les vergers de Douma ont été tués.  

Un peu plus au sud, du côté de Deraa, frontalière avec la Jordanie, des miliciens ont été tués dans des accrochages avec l’armée dans la localité Bassar al-Harir.
Il en est de meme au nord, dans le gouvernorat de Rakka, où trois miliciens qui ont été identifiés ont péri.  

Le kidnaping dAsSouha Dans le gouvernorat avoisinant de Hassaké, l’agence officielle Sana a signalé lundi que des milices ont pris d’assaut le champ pétrolier Tichrine, et ont volé et saccagé ses contenus.

Dans le gouvernorat de Homs,  les miliciens du front al-Nosra d’Al-Qaïda ont commis un massacre dans le village Tesnine, ont saccagé ses maisons et expulsé ses habitants avant l’avènement d’une unité de l’armée régulière qui a ramené la situation à la normale.

Par ailleurs, une vidéo diffusé sur la toile a montré les images d’un député du parlement syrien Mohjem AsSahou entre les mains de miliciens. Selon le site Tahtel-Mijhar, AsSahou qui est le représentant de Deir Ezzor a été enlevé sur la route menant de Hassaké à Damas par une milice qui se présente sous l’appellation « brigade de la victoire ». 

Version AFP-OSDH

 L'armée repousse une attaque rebelle sur un village proche d'Idleb (ONG)
  
   Les troupes syriennes ont repoussé mardi une attaque rebelle sur un village proche de la ville d'Idleb (nord-ouest) où sont rassemblés ses chars, ont rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et une source militaire.
  
"Les rebelles ont attaqué il y a plusieurs jours le village de Mastouma, point de rassemblement des chars et des troupes régulières à sept kilomètres d'Idleb, la capitale de la province éponyme dont les rebelles tiennent une grande partie", a expliqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
  
"Après de violents combats (lundi) dans le village, les rebelles se sont retirés de Mastouma (mardi) matin, dont de nombreux habitants ont fui", a-t-il ajouté.
  
Des résidents ont affirmé à l'OSDH que l'armée avait exécuté sommairement plusieurs villageois.
  
Une source militaire a de son côté affirmé à l'AFP que l'armée et les "comités populaires", des supplétifs civils de l'armée, "sont parvenus à prendre le contrôle de Mastouma", ajoutant que 20 rebelles avaient été tués lors de combats.
  
Mastouma était, avant le conflit, un camp d'été pour adolescents, mais l'armée en a depuis fait un camp militaire stratégique dans cette région où les rebelles ont enregistré de nombreux succès.
  
Toujours dans la même province, les rebelles sont parvenus à abattre un hélicoptère qui se rendait à l'aéroport militaire de Taftanaz, autour duquel insurgés et soldats s'affrontent depuis des semaines, selon l'OSDH.
  
Ailleurs dans le pays, la banlieue de Damas était de nouveau sous les bombes, tandis que des renforts continuaient d'arriver à Daraya, au sud-ouest de la capitale, comme tous les matins depuis plusieurs jours, l'armée tentant de reprendre le contrôle de cette localité depuis des semaines, selon l'OSDH.
  
Et dans la province de Homs (centre), six soldats ont été tués dans des attaques rebelles sur leurs véhicules, a ajouté l'ONG.
  
Lundi, 78 personnes ont été tuées dans des violences à travers la Syrie, dont 48 civils, 18 rebelles et 12 soldats, a rapporté l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.