29-03-2024 04:16 PM Jerusalem Timing

Libye: unité anti-Kadhafi à Londres, l’armement des insurgés évoqué

Libye: unité anti-Kadhafi à Londres, l’armement des insurgés évoqué

Le groupe de contact sur la Libye a affiché son unité autour du constat que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi doit partir.

La conférence internationale de Londres a convenu mardi de confirmer officiellement la création d'un "groupe de contact" politique sur la Libye dont la prochaine réunion aura lieu au Qatar, dans son communiqué final diffusé par le ministère britannique des Affaires étrangères.

Le Qatar est le seul pays arabe, avec les Émirats arabes unis, à participer aux opérations en Libye. Il est représenté à la réunion de Londres par son Premier ministre, Cheikh Hamad Bin Jissim Bin Jabr al-Thani.


Création d'un groupe de contact

Dans la capitale britannique, une quarantaine de pays et d'organisations régionales ont confirmé officiellement la création d'un "groupe de contact" sur la Libye chargé du pilotage politique de l'opération internationale, dont l'Otan doit prendre en main le volet militaire jeudi à 6H00 GMT.
 
"Kadhafi et son régime ont perdu toute légitimité et seront tenus responsables de leur action", a insisté le communiqué final, tout en précisant que "seuls les Libyens" pouvaient choisir leur avenir.
 
A l'ouverture de la réunion, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait prévenu: les frappes de la coalition continueront "jusqu'à ce que Kadhafi remplisse pleinement les conditions de la résolution de l'ONU", soit un cessez-le-feu immédiat et un accès pour l'aide humanitaire.


Kadhafi finirait par quitter le pouvoir, l'armement des insurgés évoqué


Mardi soir, le président Barack Obama s'est dit persuadé que Mouammar Kadhafi finirait par quitter le pouvoir.



Interrogé sur NBC sur un éventuel armement des rebelles, M. Obama a répondu: "Je ne l'exclus pas. Mais je ne dis pas non plus que cela va se faire".

Le dirigeant américain a par ailleurs affirmé qu'il n'excluait pas de voir les Etats-Unis fournir des armes à l'opposition libyenne mais souligné qu'une évaluation du rapport de forces entre les rebelles et le régime de Kadhafi était en cours.


Auparavant, à Londres, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déclaré que la France était prête à discuter avec ses alliés d'une aide militaire aux rebelles, tout en reconnaissant que ce n'était pas prévu par les récentes résolutions de l'ONU.


Entretiens entre un représentant du CNT et des ministres US, britannique et français

En marge de la réunion, le responsable des affaires internationales du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition libyenne Mahmoud Jibril, a rencontré les ministres des Affaires étrangères américaine, britannique et français.
 
Un émissaire américain était attendu mardi ou mercredi à Benghazi, fief de la rébellion, où un diplomate français, Antoine Sivan, a pris ses fonctions en fin de journée auprès de l'opposition libyenne.
 
Ainsi conforté, le CNT a promis des "élections libres et justes" et souligné ses "aspirations à un Etat uni, libre et moderne". Il a aussi insisté
pour que "les crimes" commis par le colonel Kadhafi ne restent "pas impunis".
 
Un porte-parole du CNT à Benghazi a déclaré que la rébellion cherchait à se procurer des armes lourdes auprès de "nations amies".
 
Signes" de présence possible de militants d'Al-Qaïda ou du Hezbollah dans les rangs rebelles


Lundi, le Pentagone avait reconnu ne "pas savoir" grand-chose des rebelles.  L'amiral James Stavridis, commandant des forces américaines
en Europe, a affirmé qu'il y avait des "signes" de présence possible de militants d'Al-Qaïda ou du Hezbollah dans les rangs rebelles, tout en jugeant que les chefs de l'opposition semblaient "responsables".
 
Il a en outre indiqué que l'Otan n'avait "pas de représentant" en Libye pour assurer une liaison avec les rebelles.




Kadhafi désigne un proche d’Ortega pour le représenter à l'ONU


Au niveau diplomatique, le dirigeant libyen a désigné un proche du président nicaraguayen Daniel
Ortega pour le représenter à l'ONU, a annoncé mardi la présidence à Managua. Miguel D'Escoto "est autorisé" à parler au nom de la Libye aux Nations Unies, Tripoli étant convaincu que Washington n'accordera pas de visa à son nouvel ambassadeur désigné, Ali Triki, a expliqué la présidence.
 

Les rebelles reculent


Sur le terrain, les forces du chef libyen ont réussi à faire reculer les rebelles dans l'Est.

 A 200 km plus à l'est, les forces pro-Kadhafi continuaient de progresser dans Misrata, ville rebelle assiégée par l'armée régulière, selon les rebelles à Benghazi, qui redoutaient "un massacre".
 

Un médecin de l'hôpital de la ville joint par téléphone a déclaré que l'offensive avait déjà fait au moins 142 morts et 1.400 blessés depuis le 18 mars. Un ferry turc était en route pour Misrata pour évacuer des blessés.
 

Dans l'Est, après avoir rapidement progressé ces derniers jours, les rebelles visaient Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi, mais ils ont reculé sous le feu des forces régulières, à plus d'une centaine de kilomètres de leur objectif, selon des journalistes sur place.