29-03-2024 11:45 AM Jerusalem Timing

Les Kurdes d’Alep s’offusquent contre l’ASL

Les Kurdes d’Alep s’offusquent contre l’ASL

Une série d’attaques aux voitures piégées ont torpillé la trêve de Brahimi. Un journaliste libanais est enlevé.

   La voiture piégée La trêve instaurée vendredi matin en Syrie à l'occasion de l'Aïd al-Adha a volé en éclats au bout de quelques heures avec un attentat meurtrier à Damas et une annonce de l'armée qu'elle avait engagé des ripostes à des attaques rebelles.
   A l'appel de l'émissaire international Lakhdar Brahimi, rebelles et armée s'étaient engagés jeudi à faire taire leurs armes durant les quatre jours de la fête d’Al-Adha , tout en se réservant le droit de riposter.
   Dans un communiqué lu à la télévision officielle, l'armée a annoncé dans l'après-midi avoir fait usage de ce droit après des attaques rebelles à Deir Ezzor (est), Deraa (sud), Idleb (nord-est) et dans la province de Damas.
   "Des groupes terroristes armés (en allusion aux miliciens de l’insurrection)  ont attaqué des positions militaires, violant ainsi clairement l'arrêt des opérations militaires auquel a souscrit le commandement de l'armée. Nos valeureuses forces armées sont en train de répondre à ces violations", a affirmé le texte.
  
Auparavant, une voiture piégée avait explosé dans le quartier Daf Chawk dans le sud de Damas, faisant cinq morts et une trentaine de blessés et des dégâts considérables.
 

A Deraa, dans le sud du pays, au moins 11 soldats ont été blessés dans l'explosion d'une voiture piégée à un barrage de l’armée régulière, selon l'OSDH.
Alors qu’à Idleb, les miliciens ont tenté dès vendredi matin d’attaquer pour la énième fois la base militaire de Wadi Deif, près de Maaret al-Noomane (nord-ouest). Selon l’OSDH, 10 soldats et quatre rebelles sont morts. L’organisation qui siège à Londres indique que l’attaque a été perpétrée par la milice d’Al-Qaïda Front al-Nosra, (Jabhat-Nusrta). Cette dernière qui a revendiqué la plupart des attentats ces derniers mois, avait catégoriquement rejeté toute idée de trêve. Sachant que l’ASL tente depuis qu’elle a envahi Maarat-Noomane de prendre cette base pour la position stratégique primordiale qu’elle accorde. Elle permettrait de couper les ravitaillements de l’armée régulière. 
   L'armée a riposté en bombardant le village limitrophe de Deir Charqui, et des accrochages ont eu lieu dans la province de Damas, à Homs (centre) et brièvement à Alep (nord), selon l'OSDH.
 

Alep: la grogne des habitants kurdes

Pour sa part, la deuxème plus importante métropole de Syrie en était a une confrontation entre la population et les miliciens de l’ASL.
Mercredi, ces derniers  ont pris d’assaut quatre quartiers de la ville : Sabil , Jalaa, Syriane et Achrafiyyeh. Ils ont été délogés des trois premiers par les forces gouvernementales.  L’AFP s’est quant à elle contentée de mentionner le cas de Syriane, évoquant des positions militaires attaquées. Citant des habitants et une source militaire, l’agence française  assure que des rebelles ont tenté de prendre une position militaire dans le quartier Syrian, mais ont été repoussés. Ils ont tiré deux obus, l'un a touché un immeuble et le second est tombé à proximité de l'Hôpital français, tenu par l'armée.

Alors que le parti kurde syrien "Union Kurde: a accusé ce samedi les milices de l’ASL d’avoir tué des participants kurdes à une manifestation organisée dans le quartier  cheikh Maksoud, pour protester contre l'invasion de leur quartier d’origine, Achrafiyyeh. Plusieurs sites syriens ont rendu compte de 5 morts dans les rangs des manifestants.
«  Le terrorisme meurtrier venu du désert a causé la mort de cinq manifestants et blessé des dizaines dans notre quartier », a accusé Hivine, une habitante du quartier Achrafiyyeh qu’elle a quitté et s’est réfugié à Cheikh Maksoud depuis que les miliciens l’ont attaqué le mercredi dernier, en ont chassé les habitants et se sont retranchés dans ses bâtiments. Et d’ajouter : «  nous ne voulons pas de miliciens à Cheikh Maksoud. C’est une révolution pour la liberté  ou alors du terrorisme takfiri obscurantiste ? Nous les Kurdes ne sommes pas  impliqués dans cette guerre, pourquoi se mettent-ils à nous tuer s’ils sont une révolution pour la liberté ? »

Selon le site Arabs-Press, citant un témoin sur place Azad Pirouri, les éléments kurdes du PKK (organisation kurde) qui étaient chargés de défendre ces deux quartiers se sont retirés des barrages érigés, en raison de déséquilibre des forces entre eux et les miliciens. Les habitants en ont alors appelé à l’armée régulière pour leur porter secours.
Rodine Azadi, une syrienne d’origine kurde habitant au quartier Achrafiyyeh raconte : « les hommes armés nous ont obligés à quitter nos maisons pour les transformer en bases pour eux, pour que l’aviation militaire vienne les bombarder ». et de révéler: «  je suis devenue hostile à la révolution parce qu’elle n’assure pas la liberté, mais voudrait detruire le pays. nous demandons à l’armée de les écraser par tous les moyens, parce que nous voulons retourner à nos maisons ou ce qui en reste ».
La grogne est également montée chez les  habitants du quartier qui ont également accusé l’ASL d’avoir déposé un engin explosif à proximité de la plus grande boulangerie du quartier.
«  Je suis sûr que ce sont eux qui ont déposé un engin devant la boulangerie parce qu’ils voulaient faire croire aux gens que l’armée régulière est en train de bombarder. Ils ont fait ainsi dans tous les quartiers, chaque fois que l’Etat envoyait de la farine et du fuel aux boulangeries », assure pour sa part Marwane Kabbani, qui habite dans le quartier Chaar et s’est réfugié à Achrafiyyeh, avant d’accuser les miliciens d’être des menteurs et des criminels: «  Ils ont détruit notre vie », a-t-il déploré.

16 miliciens tués à Achrafiyyeh

Dans la nuit de vendredi à samedi, des accrochages ont toutefois eu lieu entre ces miliciens et les militaires dans les parages d’Achrafiyyeh. Selon Arabs-Press, 16 miliciens ont été tués et une trentaine d’autres blessés. Ils appartiennent au front de Nosrat (Jabhat-Nusrat), et aux  brigades Tawhid et  Salaheddine. Le site Arab-Press cite les noms de 10 d’entre eux (originaires de Afrine, Idleb Haritane et Hayyane). Alors que six d’entre eux n’ont pas été identifiés. Les comités de coordination (qui distribuent leur version des faits aux agences arabes et internationales) ont pour leur part présenté ces tués comme étant des civils, dont cinq d’entre eux seraient originaires de Haritane.
Dans les vieux quartiers de la ville historique, un milicien du bataillon des « libres du Levant » Abdallah Amine a été tué dans des accrochages, selon Syrien documents. Vendredi, un autre milicien de la même milice, Mahmoud Radiyyeh a été tué.

Nouveau kidnapping: de nouveau un Libanais


L'AFP a révélé qu'une milice insurgée du nord de la Syrie a reconnu samedi détenir un journaliste libanais, arguant que ses reportages sur le terrain "n'étaient pas compatibles avec la révolution" syrienne.
   Le journaliste, Fida Itani, travaille pour la chaîne libanaise privée LBCI, qui a confirmé sa capture sur son site internet.
   Un groupe se faisant appeler "Brigade de la tempête du nord à Azaz", localité de la province d'Alep et frontalière de la Turquie, a revendiqué son arrestation sur sa page Facebook.
   "Il s'est avéré après une enquête que le travail du journaliste Fida Itani n'est pas compatible avec la révolution (...), nous l'avons donc mis en résidence surveillée pour une courte période. Il sera libéré dès que le reste des données demandées à son sujet seront réunies", précise un communiqué posté sur cette page.
   Le texte, accompagné d'une photo du journaliste, ne précise pas la date ou le lieu exact de détention.
   "Ses reportages et ses vidéos ne prouvent pas son implication auprès de groupes hostiles à la révolution, mais son travail journalistique ne lui permet plus de rester dans les zones contrôlées par les révolutionnaires", précise le communiqué.
   De vastes pans de territoire dans le nord et le nord-ouest frontalier de la Turquie échappent depuis plusieurs mois au pouvoir syrien, selon des ONG et des correspondants de l'AFP sur place.
   D'après la LBCI, une chaîne plutôt neutre dans sa couverture du conflit syrien comparé aux autres télévisions libanaises, M. Itani serait aux mains d'Abou Ibrahim, un homme originaire d'Azaz qui s'est fait connaître en enlevant des pèlerins chiites libanais cet été.
   La chaîne, qui reprend également le communiqué du groupe rebelle, indique avoir contacté Abou Ibrahim qui a confirmé la capture de M. Itani.
   D'après des ONG et des militants, Abou Ibrahim n'est pas un rebelle mais un ancien contrebandier qui se servirait de la révolte pour se faire de l'argent.
  
   

A Idleb, un pilonnage des positions des miliciens à Jisr-Choghour  et environ a tué un nombre indéterminé de miliciens, selon Syrian documents qui fait état de la mort de 3 civils aussi, citant des sources rebelles.
Dans la province de Damas, le site indique que des milices ont attaqué des barrages de l’armée régulière à Douma, Zmelka, Harasta. il y a eu des victimes de part et d’autres. Les miliciens auraient tenté aussi d’abattre un avion via leur batterie anti aérienne.  
 

Deir Ezzor : une église visée

Ce samedi a eu lieu le troisième attentat à la voiture piégée en moins de 24 heures. Le véhicule était garé devant l’église syriaque dans la ville de Deir Ezzor. La télévision officielle n’a pas fait état de victime, signalant que les dégâts sont exclusivement matériels. L’AFP a fait état de cinq civils tués. Alors que l'OSDH a parlé de trois membres de la police militaire tués dans des affrontements ayant suivi l'explosion.
Vendredi, les autorités avaient libéré 279  anciens miliciens dans le cadre de l’amnistie décrétée le 23 octobre dernier.

 Version AFP-OSDH
 

Samedi, quatre civils dont un enfant ont à nouveau péri dans plusieurs régions bombardées par l'armée au deuxième jour de la trêve, selon l'OSDH.
   Un homme a été abattu par un tireur embusqué et un enfant a été tué par des tirs des forces loyalistes dans la province de Deraa, berceau de la révolte dans le sud du pays.
   Dans la région d'Alep (nord), les avions militaires du régime ont survolé pour la première fois depuis le début de la trêve théorique plusieurs villages de cette province et l'artillerie a bombardé la localité de Maaret al-Artik. La ville même d'Alep a été la cible de roquettes, et des combats intermittents ont éclaté dans le secteur de Sayyed Ali.
   Et dans la province de Damas, deux civils ont été tués dans des bombardements et par des tireurs embusqués. L'artillerie du régime a bombardé la ville rebelle de Douma et d'autres localités proches, faisant plusieurs blessés.

( Rque de la rédaction: nous nous excusons auprès de notre public. Un problème technique a entravé la publication d'images et laisse passer des erreurs)