23-04-2024 07:52 PM Jerusalem Timing

Syrie: les Aleppins déçus par les miliciens qui les prennent en bouclier

Syrie: les Aleppins déçus par les miliciens qui les prennent en bouclier

Et les miliciens banissent les chefs de l’ASL qui ne les arment plus et veulent les unifier par la force.Et la manipulation des chiffres reprend de nouveau, escortant comme elle a l’habitude de le faire les rencontres de l’ONU!

La grogne s’enfle à Alep, deuxième métropole syrienne, au sein de la population qui paye cher le prix d’une bataille sans merci entre les forces gouvernementales et les miliciens de l’ASL. Les Aleppins sont surtout deçus par les violations et les infractions commises par les insurgés et rebelles, et qui ont dissipé la vision romantique et pure d’une révolution qui s’insurge contre un despote.

Entretemps, la manipulaton des chiffres des tués, surtout dans les rangs des civils reprend de nouveau. Selon l'observatoire syrien des droits de l'homme, organisme obscur siégeant à Londres, ce sont plus de 300 qui ont péri mercredi seulement. Selon les observateurs, ce phénomène d'exagération des chiffres n'est pas nouveau. Surtout au moment où se tient une  réunion des Nations Unies comme c'est le cas actuellement, avec la tenue de la session ordinaire. Mercredi, des sites syriens de l'insurrection, relayés par des agences et des médias arabes et occidentaux ont fait état de deux massacres contre des familles . Aucun d'entre eux n'a été prouvé.

 Les miliciens qui se croient tout permis

Les Aleppins reprochent aux insurgés de prendre les civils comme boucliers humains. C’est l’avis entre autre d’un habitant du quartier Seif ed-Dawlé, Fayez Choeb, âgé de 65 ans, et qui a affiché haut et fort sa déception de la révolution. « Je me suis rendu chez ma vielle mère pour la visiter. Et quand je suis rentré chez moi, ma maison était occupée par une dizaine d’hommes armés », déplore-t-il pour l’AFP. Et d’ajouter avec déception : « certains portaient mes habits, ils utilisaient ma cuisine et regardaient a la télévision ». Choeb raconte avoir tenté de les déloger, mais en vain. «  Ils se croient tout permis parce qu’ils portent des armes et veulent combattre Assad », signale-t-il.

Le vieil homme raconte qu’ils lui ont proposé de lui donner une autre maison en face, et qu’il suffit d’un coup de pied pour l’ouvrir. «  Imaginez si ses propriétaires reviennent chez eux et me trouvent endormis dans leur lit. Ils me tueraient et auraient raison de le faire », s’offusque-t-il.

Vivant depuis dans la rue. Il conclut: «  nous payons cher cette liberté. Je ne veux pas cette révolution si c’est ça le prix à payer ». Choeb assure avoir conseillé aux miliciens de s’installer dans les bâtiments vides au lieu d’occuper les maisons habitées.

Ce qu’ils ont catégoriquement refusé au motif qu’ils craignent devenir des cibles faciles pour l’armée régulière. «  Raison pour laquelle ils préfèrent rester parmi les gens. Ils nous prennent comme bouclier humains » a grommelé le vieux aleppin.

Nous ne voulons pas de leur liberté

Un autre aleppin rapporte les actes de vandalisme et de vols auxquels s’adonnent les insurgés. «  Ils rentrent dans les commerces et prennent avec eux ce qu’ils veulent, sans rien payer du tout, et nous disent qu’ils combattent pour notre liberté », indique Abou Hussein pour l’AFP, avant de lancer: «  si c’est cela la liberté qu’ils nous promettent et bien nous ne la voulons pas qu’ils la gardent pour eux ».
Selon le correspondant de l’AFP, après s’être calmé, le commerçant a toutefois remercié les rebelles pour leur lutte, tout en leur reprochant de commettre beaucoup d’erreurs et que les gens ont commencé à ne plus les croire.

Et des soldats en défection rejoignent les rangs de l'armée  

  
Le lieutenant-colonel al-Zamel au milieu de ses hommesMercredi, un commandant rebelle syrien accompagné d'une dizaine de combattants a annoncé, lors d'une conférence de l'opposition réunie à Damas, son abandon de l'insurrection et son retour au sein de l'armée régulière.
   "Nous avons décidé de regagner les rangs de l'armée et de coopérer avec le ministère de la Réconciliation nationale" créé après le début il y a 18 mois du conflit, a déclaré le lieutenant-colonel Khaled Abdel Rahman al-Zamel, devant la réunion d’une vingtaine de groupes de l'opposition à Damas, en présence des ambassadeurs russe, iranien et chinois.
  "La solution en Syrie ne peut être trouvée à travers le recours aux armes, à la violence, aux explosions ou au meurtre d'innocents", a déclaré le commandant. "Nous sommes tous des Syriens, nous rejetons une révolution qui commence par l'effusion de sang".
Selon lui, les armes ne peuvent être dressées que contre l’ennemi israélien.
  

Les participants à la conférence ont applaudi l'annonce de ce commandant qui a aussi appelé les autres rebelles à abandonner l'insurrection.
   Selon l’AFP, plusieurs militants de l'opposition ont mis en doute l'annonce de l'officier, certains estimant qu'il pouvait faire l'objet de pressions des autorités et d'autres assurant ne jamais avoir entendu parler de lui.
Lettre

Une lettre aux Aleppins: surtout n'ayez pas confiance en le trio de l'ASL

Le site Arabs-PYamane Hammoudress a publié une lettre écrite par un milicien de l’ASL, adressée aux « Libres d’Alep », et dans laquelle il leur demande de ne jamais suivre les ordres des trois dirigeants de l’ASL, dont Ammar Wawi, Riad Assaad et Mostapha Cheikh, «  ceux-là mêmes  qui parlent derrière les murs et se cachent comme les lapins dans un autre pays », les accusant de dérober les aides envoyées à l’ASL, et assurant que ces chefs-là ne représentent nullement les miliciens.

Riad Assaad et Mostapha cheikhLa lettre a été écrite par Yamane Hammoud, un étudiant en droit à l’université d’Alep et qui a fait partie des premiers étudiants qui ont manifesté contre le régime, en appelant à un Etat civil démocratique avant de rejoindre les rangs des salafistes d’Al-Qaida. Il a été tué à Alep mercredi.
Dans sa lettre il s’est engagé à se venger de ces commandants militaires dont la place devrait être en Syrie, et non ailleurs.

L'ASL veut unifier les milices par la force

À noter que la direction de l'ASL a décidé la semaine dernière de retourner en Syrie. 
Selon l’agence de presse italienne Aki, elle tente depuis d’unifier les différentes groupuscules armés insurgés sous sa bannière  et menace les récalcitrants de se venger d’eux.

«  Toute brigade qui refuse cette démarche, on lui demandera de suspendre ses opérations, elle sera expulsée et deviendra dorénavant un objectif ennemi de l’ASL », signalent une source proche de la milice. Selon laquelle «  de nombreuses brigades combattantes refusent jusqu’à présent de rejoindre les rangs de l’ASL, et refusent d’obtempérer aux ordres des officiers à l’étranger, et se plient aux conditions de ceux qui les financent plus qu’à ceux de l’ASL ».

Reportage de l'AFP: A Alep, les rebelles syriens disent manquer de munitions    
 

Au QG de la brigade al-Tawhid, la plus importante d'Alep, les dirigeants syriens rebelles ont une explication à leur enlisement dans cette ville: le peu de munitions qui leur reste leur permet tout juste de défendre leurs positions avec des snipers parcimonieux.
   Pour le débriefing du soir, les chefs d'unité arrivent les uns après les autres, venus des bases établies dans les quartiers de Seif al-Dawla, d'Izaa, de Salaheddine et d'al-Amiriya, dans l'est.
  

Certains sont vêtus d'un treillis, d'autres n'en ont que le pantalon ou le gilet, d'autres encore sont habillés en civil. Parmi eux, des combattants au front ceint d'un bandeau portant la profession de foi islamique et des hommes aux bras tatoués de cœurs transpercés de flèches.
   Tous ou presque font le même constat: plus rien ne bouge à Alep, faute de munitions côté rebelles.
  

Un milicien tué à Alep mercrediAprès avoir effectué fin juillet une importante percée, au début des combats dans cette métropole du nord de la Syrie longtemps restée à l'écart de la contestation, les rebelles ne combattent plus désormais que pour conserver ou assurer leurs positions.
   "Depuis un mois, le front ne bouge plus", explique Abou Fourat, l'un des chefs de la brigade al-Tawhid. Pour cet officier déserteur de l'armée régulière, le manque de munitions explique la situation.
   "Les pays qui disent défendre les droits de l'Homme doivent nous envoyer des munitions", lance un homme, alors qu'au rapport de chaque chef d'unité revient le même leitmotiv: "je n'ai plus de munitions".
   "Les chefs de l'extérieur, je n'ai pas reçu une seule balle de leur part", s'insurge un rebelle, faisant référence aux dirigeants de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) qui viennent d'annoncer leur retour en Syrie après avoir passé près d'un an et demi réfugiés en Turquie.
   Après avoir saisi, assurent-ils, 5.000 fusils et quelque 2.500 lance-roquettes dans la caserne du quartier Hanano lors d'une récente attaque, les rebelles sont désormais à cours de munitions.
   "Vous, les jeunes, vous connaissez Facebook et les sites internet, lancez un appel au don, faites quelque chose", dit un chef.
  

Terrain

Mohammad Khalil BourdaniLes combats se poursuivent dans les quartiers d’Alep. Selon Arabs Press des dizaines ont été tués, dont 5 ont été identifiées. Et selon le correspondant de ce site à Alep, les miliciens ont tué trois palestiniens du camp Nayrab a proximité d’Alep. Les victimes, Mohammad Jadea, Hussein Masri, et Hekmat Derbas faisaient partie des comités populaires, formés à partir des hommes des quartiers et localités, pour contribuer à préserver la sécurité dans les quartiers et les localités. Ils ont été kidnappes dans la nuit de lundi à Mardi, et leur ravisseurs ont exigé une rançon de 3 millions de dollars mais n’ont pas tarde à les liquider. 20 autres palestiniens ont été tues dans le camp Nayrab, dont 16 membres de l’Armée de libération palestinienne ont été tués.

Dans la province d’Idleb, deux soldats ont été tués et dix autres ont été blessés dans une attaque contre un bMohannad Tallaaarrage de l’armée dans la localité Younosiyyé située entre Jisr-Chohour et Lattaquié. Un troisième militaire a péri dans une explosion due à un kamikaze à bord d’un motocycle piégé. Un enfant aussi se trouvait à bord de la moto a succombé aussi.

Dans la région de Lattaquié, une vingtaine de miliciens ont été tués dans des accrochages dans la localité de Kherbet Soulass , dont trois d’entre eux sont de nationalités libyennes, selon le site Shukumaku. De plus, 3 soldats de l’armée régulière ont été blessés et 2 véhicules équipés de mitrailleuses ont été détruits, tuant et blessant les miliciens à leur bord.
Dans le village Sarkassiyé, situé également dans ce gouvernorat, les villageois organisés dans le cadre des comités populaires ont contrecarré une attaque perpétrée par un grand nombre de miliciens et les ont obligés à battre en retraite.

A Deir EzZor, le commandant de la brigade « Mohammad », Mohammad Khalil Bourdani (voir photo en haut, à gauche) a été tué dans un un bombardement de son quartier général installé dans le batiment de l'Etat-civil (photo à droite) . Les sites de l’insurrection ont diffusé la photo illustrant sa mort, avec le crane enfoncé.  Selon le site, un autre milicien a aussi été tué avec lui. Le site fait état de la mort de chefs miliciens dont Kayssar Hendaoui, Mohannad Tallaa, mais aucune photo illustrant leur mort ne figure sur la toile. Des combats ont lieu dans la ville de Deir Ezzor ou il est question de nombreux miliciens tuees : 10 d’entre eux ont été identifiés par le site.

Dans la province de Homs: des sources gouvernementales ont dit pour le site Syrian Documents que 21 miliciens de l'ASL ont siccombé et 30 autres ont ete blessés dans des accrochages avec l'armée regulière dans les deux régions de Talbisseh et Rasten.

Ahmad Charrouf

 

A Deraa, Syrian Documents a indiqué que le mercredi le commandant de la brigade Zi Kar originaire de Homs, et ancien officier dans l'armée régulière Ahmad Charrouf a été tué dans des accrochages avec l'armée syrienne.

 

AFP : Les rebelles syriens annoncent une attaque décisive sur Alep
   
   Plusieurs milliers de combattants rebelles syriens ont lancé jeudi après-midi une attaque décisive pour prendre le contrôle de la métropole d'Alep, dans le nord du pays, a annoncé un de leurs commandants à l'AFP.
   "Ce soir, soit Alep sera à nous, soit nous serons défaits", a affirmé Abou Fourat, officier déserteur et l'un des chefs de la brigade rebelle al-Tawhid, la plus importante d'Alep.
   Une journaliste de l'AFP a vu des rebelles se regrouper par dizaines dans des écoles du quartier d'Izaa (nord) et tirer des obus de mortiers, s'encourageant par talkie-walkie.
   Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui s'appuie sur un réseau de militants, de violents combats sont en cours notamment dans les quartiers d'Izaa et de Seif al-Dawla, auxquels participent "des centaines de combattants" insurgés.
   Un peu plus tôt, cette organisation basée en Grande-Bretagne avait fait état de bombardements de l'armée régulière sur les quartiers rebelles de Mayssar et Hanano à Alep, et d'autres localités dans la province d'Alep.

AFP: les faits marquants du jour 
   
    Voici les faits marquants jeudi en Syrie, où
l'armée bombarde plusieurs bastions rebelles au lendemain de la mort d'au moins
305 personnes lors de la journée la plus meurtrière en 18 mois de conflit,
selon un bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
  
   --JEUDI 27 SEPTEMBRE--
  
   - Plusieurs quartiers de l'est Alep (nord) -Mayssar, Hanano et Sakhour-
sont pilonnés par l'armée. Les bombardements des forces gouvernementales visent
également d'autres localités de la province d'Alep (OSDH et militants).
  
   - Dans la province voisine d'Idleb (nord-ouest), des rebelles font exploser
une voiture piégée contre un barrage de l'armée sur l'autoroute reliant Alep à
Damas. De violents combats entre soldats et insurgés s'ensuivent (OSDH).
  
   - Des combats éclatent également dans la province de Homs (centre), de Deir
Ezzor (est) et la province côtière de Lattaquié (nord-ouest), selon l'OSDH.
  
   - Dans la principale région pétrolifère, à Hassaka (nord-est), des inconnus
font exploser un oléoduc et enlèvent le directeur de la station de pompage
(OSDH).
  
   - Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) indique qu'il
pourrait y avoir plus de 700.000 réfugiés Syriens à la fin de 2012, contre
300.000 actuellement.