25-04-2024 11:10 PM Jerusalem Timing

Tunisie : Des voix appellent à lever le voile politique sur les takfiristes

Tunisie : Des voix appellent à lever le voile politique sur les takfiristes

"Les takfiristes veulent instaurer, au nom de la religion, la fitna, quitte par le sang contre tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie".

Des salafistes tunisiensLa Ligue Tunisienne  de la Tolérance a organisé dernièrement une conférence de presse à Tunis où elle a évoqué la lâche agression dont ont été victime certains de ses membres  lors du festival Al Aqsa à Bizerte.

«Les hommes qui nous ont attaqués jeudi soir (16 aout) appartiennent aux 110 associations financées par certains pays du Golfe, c’est ce qu’a déclaré Slah El-Masri, président de la Ligue tunisienne pour la tolérance (Ltt), l’un des organisateurs du Festival d’Al-Aqsa, jeudi à Bizerte.

Une manifestation qui a mal tourné à cause des agressions commises par des dizaines de Salafistes takfiristes munis d’armes blanches contre les présents.

Selon El-Masri, ces gens-là ont un plan, c’est d’instaurer, au nom de la religion, «la fitna» (discorde), quitte par le sang contre tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie.

La Ligue Tunisienne de la Tolérance rappelle que ses adhérents ont subi à plusieurs reprises les attaques de la part de ceux qui traitent les autres de mécréants, alors qu’elle appelle à la tolérance.

La Ligue constate que ces mouvements se déroulent chaque fois où une action est entreprise contre la normalisation avec l’entité sioniste comme en août et décembre 2011 ou en août 2012.

La Ligue considère qu’il existe un lien objectif entre ceux qui jettent l’anathème et le mouvement sioniste international.

Par ailleurs, la Ligue fait la distinction entre ceux qui traitent les autres de mécréants et qui sont liés au sionisme international et les jeunes tunisiens enthousiastes pour leurs convictions religieuses tout en manquant de formation.

La Ligue considère que nos jeunes sont victimes d’absence de culture religieuse durant la dictature et de l’impact des chaînes religieuses satellitaires financées par les Saoudiens et les pays du Golfe.                                                                                                                                          

La Ligue appelle à lever le voile religieux et politique sur ces forces qui taxent les autres d’apostasie. Elle pense que cette mission doit être remplie par le ministère des Affaires religieuses, la mosquée de la Zitouna ainsi que des partis politiques qui se proclament de la religion musulmane et surtout Ennahdha.

La Ligue appelle à mettre fin aux justifications et aux réactions selon lesquelles ces actes sont isolés et passagers et que ses auteurs peuvent être acceptés au sein de la société politique tunisienne.

La Ligue appelle à éviter la comparaison entre le projet sioniste international et la violence verbale. Les accusations et taxations d’apostas doivent être placées en dehors des luttes politiques.

La Ligue espère que l’opposition participe à lever ce défi et appelle Ennahdha à prendre une position énergique et définitive à ce sujet. L’enquête sérieuse et la justice doivent prendre en charge cette affaire.

De son côté, Meriam Hammami, vice-présidente de la Ligue rappelle que « le 15 Août 2012 à Bizerte des « salafistes » sont intervenus, à coups de bâtons menaçant et brutalisant les organisateurs de la deuxième session du festival al-Aqsa. Je mets le mot « salafistes » entre guillemets en attendant une définition plus juste aux brigands armés et barbus qui se sont-érigés comme les défenseurs de la religion et qui croient pouvoir s’approprier abusivement du rôle du Tout-Puissant, le seul et unique juge de nos âmes et de notre foi...

Depuis plus d’un an et demi la Ligue Tunisienne pour la Tolérance ne cesse de rappeler que le talon d’Achille de  toute révolution est l’intolérance. Car une nation, où tout un  chacun croit détenir la vérité et s’obstine à l’imposer aux autres, ouvre ses portes à une guerre fratricide. Un peuple qui s’entretue ne peut pas avancer, il va stagner d’abord et périr irréversiblement».

A partir du : letemps.tn et Kapitalis