29-03-2024 09:36 AM Jerusalem Timing

Conséquence de la guerre libyenne:le Mali sous le joug de la guerre civile

Conséquence de la guerre libyenne:le Mali sous le joug de la guerre civile

Aprés la disparition de leur allié principal, le colonel Kadhafi, les Touaregs doivent affronter les islamistes (alQaïda) d’une part et d’autres groupes armées (Front de libération d’alZawad)...

Selon la revue The Christian Science Monitor,  l’une des conséquences de l'intervention militaire de l'OTAN en Libye pour renverser le colonel Mouammar Kadhafi est le chaos au Mali.

En effet..

Les six milles touaregs, qui vivent sur le territoire malien, ont proclamé l’Independence du territoire alAzawad, quatre ans après la signature d'un accord de paix  signé entre eux et le gouvernement malien, sous les bons auspices du colonel Kadhafi.

Un allié qui n’est plus.. et dont l’absence a changé les règles du jeu sur le terrain.

C’est pourquoi, il était tout à fait naturel pour les Touaregs de combattre aux côtés des forces de Kadhafi … mais quand ce sont les rebelles libyens qui l’ont emporté , les Touaregs ont dû se retirer et retourner à leurs foyers.. 
 Peu de temps après leur retour, une rébellion  a éclaté au nord du Mali.

En fait, les événements ont évolué à une vitesse inattendue… surtout après le récent coup d'Etat, où la junte s’est plainte de l’ex-gouvernement malien de n’avoir pas suffisamment payé des fonds publics nécessaire pour régler le conflit avec les  touaregs. Conséquence : l’armée malienne s’est vu entraîner dans le chaos.

Il convient de noter, ici, que les forces militaires maliennes ont  reçu ces dernières années une formation en provenance des États-Unis et de la France, par crainte de la montée des milices islamistes.

Du coup, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a exploité la fragilité de l'armée malienne pour élargir la marge de manœuvre des Touaregs et déclarer l’indépendance de leur Etat moderne.

Un « Etat » confronté à d’importants défis dont la montée des mouvements islamiques, en particulier celui des  Ansar eddine (Défenseurs de l'islam) appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes armés.

Dans son rapport, la revue américaine cite le chercheur malien Gregory Mann qui a affirmé qu’au moment où les Touaregs combattaient aux côtés d'al-Kadhafi, les miliciens d’Ansar eddine soutenaient les rebelles libyens.

Or, le chef des Ansar eddine, Ayad agh Ghali , figure de proue du mouvement de rébellion des Touaregs dans les années 90, a quitté leurs rangs  pour rejoindre le Conseil transitoire de la Libye, un conseil financé par l’Arabie saoudite et le Qatar..

Mais, après le renversement du colonel Kadhafi, la milice Ansar eddine n’avait plus d’utilité pour les rebelles libyens, les obligeant à retourner chez eux...un  scénario qui nous rappelle celui les Touaregs.

Voire pire, ils sont devenus un fardeau sur le gouvernement malien, surtout après que Ghali ait facilité l’entrée dans le désert malien, déjà perturbé, des dizaines de ses combattants.

Mais encore.. un groupe de militants des Ansar eddine a décidé de se séparer de ces derniers, pour créer sa propre organisation : le mouvement du Tawhid et du Jihad en Afrique de l'Ouest, celui-là même qui a reconnu  jeudi dernier avoir enlevé le consul algérien et six employés du consulat à Gao, au nord du Mali.

Réaction immédiate de  l'Algérie qui  a menacé de fermer ses frontières pour empêcher tout débordement du chaos au-delà de ses frontières avec le Mali.

Or, les Touaregs n’ont pas seulement à affronter seulement  les islamistes, le risque d'assister à l'émergence d'autres groupes armés dans le pays, se manifestent plus de jour en jour. Le dernier en date,  un mouvement qui s'est séparé de la rebellion Touareg:  le Front de Libération Nationale de alAwazad, composée de 500 hommes.

Bref, un tableau sombre de la situation interne du pays qui ne laisse présager aucun règlement pacifique à court terme..