L’avocate algérienne du père de Mohamed Merah a affirmé dimanche à Alger détenir des preuves sur "la liquidation" du tueur présumé de Toulouse

"Nous détenons deux vidéos identiques de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed Merah dit aux policiers +pourquoi vous me tuez?+ (...) +je suis innocent+", a déclaré lors d'une conférence de presse Me Zahia Mokhtari, qui devrait se rendre en France dans les jours à venir pour déposer plainte devant la justice française.

"Des personnes au cœur de l'événement, et qui voulaient que la vérité éclate, m'ont remis ces vidéos", a ajouté l'avocate. Elle a précisé qu'elle en réservait la divulgation à la justice française et insisté sur leur authenticité. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur français n'a fait aucun commentaire.

Selon Me Mokhtari, "Merah (Mohamed) a été manipulé et utilisé dans ces opérations par les services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voie pas le jour".

Elle a indiqué qu'elle remettrait à la justice française "une première liste de trois noms, ceux d'un responsable des services français et de deux autres personnes de nationalités différentes qui +travaillaient+ avec Mohamed Merah pour qu'elles soient entendues dans cette affaire".

Selon l'avocate, les vidéos circulant sur la mort de Merah sont des montages. Selon elle, Mohamed Merah "avait demandé à parler avec la presse mais cela lui avait été refusé".

Des avocats français "veulent nous aider", a ajouté Me Mokhtari, sans citer de nom. Elle a ajouté avoir "confiance en la probité et l'impartialité de la justice française". Mohamed Merah, 23 ans, avait été tué le 22 mars lors de l'intervention des policiers du Raid dans son appartement à Toulouse (sud-est), après 32 heures de siège.

Cette déclaration confirmerait-elle des rumeurs selon lesquelles Merah aurait été tué mercredi dans la nuit et non jeudi comme les autorités l'affirment?

Les islamistes toujours en détention

Pendant ce temps, en France, la guerre contre les milieux islamistes se poursuit notamment contre le groupuscule dissous de Forzane Alizza qui réfute tout lien avec le terrorisme.

Les 17 islamistes radicaux présumés, maintenus dimanche en garde à vue plus de 48 heures après leur arrestation, sont soupçonnés par les enquêteurs de vouloir "faire le djihad en France" autour de Forzane Alizza, ce que réfute l'entourage de certains d'entre eux.

Mohammed Achamlane, le chef du groupe qui figure parmi les interpellés, matraque qu'il n'y a aucun lien entre son groupe et une quelquonque entreprise terroriste.

Dans un entretien au quotidien Presse-Océan publié ce samedi, son avocat a déclaré que son client réfute "toute intention terroriste" et conteste "fermement avoir un quelconque lien avec Mohamed Merah".

Il dénonce aussi "la tentative de récupération médiatique et politique, opportunément orchestrée en pleine période électorale".