29-03-2024 12:44 PM Jerusalem Timing

Miser sur la défection de brigades syriennes n’est pas réaliste

Miser sur la défection de brigades syriennes n’est pas réaliste

C’est ce qu’a annoncé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) dans une interview au quotidien libanais Assafir.


Rami Abdel Rahmane, directeur de “l’observatoire syrien pour les droits de l’homme », (OSDH)  a indiqué au quotidien libanais Assafir que « le mouvement de contestation populaire contre le régime syrien était en mars dernier pacifique, mais il est devenu actuellement militaire ».

« Ce mouvement est désormais entouré de groupes armés dissidents qui mènent des opérations contre l’armée syrienne et des attaques dans les rues. Celles-ci n’ont aucun rapport avec les manifestations à Hama, Edlep, et Deraa », a-t-il reconnu.

Selon lui, « certains veulent nier la présence de combats armés dans chaque ville ou localité, et cherchent seulement à insister sur le côté pacifique de ce mouvement. Lorsque nous voyons des hommes armés dans chaque vidéo filmée, peut-on vraiment occulter ce côté du conflit ? Devons-nous dire qu’il n’y a aucun affrontement à Deraa, Homs, Edlep, Deir Zour ou à la campagne de Damas ? », s’est-il demandé.

Et d’ajouter dans cette interview : « Le régime se dit capable de triompher via l’option militaire. C’est de la pure imagination. Si l’option sécuritaire était une solution, on aurait vu ses effets depuis le mois d’avril dernier avant que la révolution ne s’arme. L’opération est venue très tard. La chute du régime est une question de temps. Il aurait été meilleur que le régime ait défendu la patrie au lieu de tuer son peuple », a-t-il prétendu.

A la question de savoir si l’armée syrienne est capable de faire face à une attaque étrangère, Abdel Rahmane a répondu : « Il est difficile de faire ce constat parce que l’armée est dans une guerre d’usure depuis 10 mois ».

Et au sujet de l’unité de cette armée, le directeur de l'OSDH qui vit en Grande-Bretagne depuis le 10 juin 2000, avance que « cette armée est celle de Hafez el Assad. Les officiers sont loyaux au régime syrien. Assad prenait soin de les choisir, contrairement aux soldats ordinaires qui sont plus proches du peuple. Pour cette raison, il n’y a pas eu de fortes divisions ».

Pour lui, « le fait de miser sur la défection d’unités ou de brigades de l’armée syrienne n’est pas réaliste pour l’instant. Selon mes informations, aucun haut officier n’a fait défection avec ses membres, aucune unité militaire complète ne l’a fait non plus. L’armée reste fidèle au régime ».

Et de conclure : « On aurait peut-être assisté à une solution démocratique au début de la révolution, mais en l'absence de solution politique, nous allons droit vers une guerre civile dans le pays ».

Sachant que le vrai nom d’Abdel Rahmane est Oussama Souleimane. L’observatoire qu’il dirige regroupe près de 200 hommes présents sur le terrain en Syrie qui lui fournissent, selon Assafir, des bilans sur le nombre de morts et des blessés dans les différentes villes et localités syriennes.

Tout en disant ne recevoir  aucun soutien financier d’une quelconque partie, Abdel Rahmane raconte « avoir travaillé en catimini dans le domaine de la défense des droits de l’homme en Syrie, et ce, à la suite de la détention de son ami, Fateh Jamous, pendant 18 ans avant l’an 2000, sans que personne ne puisse le défendre. C’est ainsi que la décision de mettre en place un observatoire pour la défense des droits de l’homme a été prise », prétend-il.

 

Exclusif: Assafir