18-04-2024 08:14 PM Jerusalem Timing

Le Libano-suédois arrêté à Thaïlande accuse le Mossad de lui avoir tendu un pièg

Le Libano-suédois arrêté à Thaïlande accuse le Mossad de lui avoir tendu un pièg

Hussein Atris, arrêté depuis plus d’une semaine révèle à la presse suédoise que des membres du Mossad ont participé à son interrogatoire.

Le libano-suédois, Hussein Atris, arrêté par la police thailandaise à la demande des services de renseignements israélo-américains, a révélé à la presse suédoise que des membres du Mossad ont participé à son interrogatoire.

Dans une entrevue qu’il a accordée de sa prison au journal suédois Aftonbladet, Atris, accusé de vouloir mener une attaque contre les cibles israéliennes à Bangkok,  rejette les accusations à son encontre. "Je suis à 100% innocent", a-t-il affirmé.

"La plupart des produits (nitrate d'ammonium) que la police a trouvés dans mon dépôt ont été placés là par quelqu’un d’autre, probablement par le Mossad (le service de renseignement israélien)", a indiqué à Aftonbladet M. Atris.

"Un soir, on m’a fait sortir de prison et on m’a placé dans une voiture qui m’a conduite vers une maison je ne sais où, a-t-il affirmé. Là-bas, j’ai été interrogé par trois hommes qui étaient probablement du Mossad. Je connais leurs prénoms. Ils disent que j’ai menti sur un certain nombre de choses".

M. Atris assure que « les Israéliens l’ont piégé en raison de ses appartenances religieuse et politique ».

"Je suis un musulman chiite (…) et je vis dans une région à l’extérieur de Beyrouth où le Hezbollah a une grande influence, mais je ne suis pas membre du mouvement, a-t-il affirmé à Aftonbladet.

"Je suis plutôt de gauche. En Suède, j’avais voté pour les sociaux-démocrates. C’est peut-être pour ces raisons-là que j’ai été soupçonné par le Mossad. Ils me surveillaient".


Marié et père de quatre enfants, il est rentré au Liban en 2005, "pour y vivre de manière permanente". A Beyrouth, il a ouvert une pépinière spécialisée dans la vente d’arbres miniatures, "comme le bonsaï japonais". "Mais les affaires n’étaient pas bonnes", précise-t-il au journal suédois.

Il a alors décidé de se lancer avec un partenaire libanais dans le commerce de produits asiatiques qu’ils achètent et exportent vers différents pays, dont le Liban. "Nous achetons des ventilateurs, des photocopieuses, (…) mais pas de fertilisants ni de produits chimiques", assure-t-il.

NYT : attaque contre des cibles israéliennes

Le New York Times a rapporté dans son édition de jeudi, que ces produits -qui pourraient entrer dans la composition de bombes- seraient destinés à rester en Thaïlande.

Citant un analyste des services de renseignement américain sous couvert d’anonymat, le journal prétend que les matières explosives devaient être utilisées dans le cadre d’une attaque contre des cibles israéliennes dans le pays. "C’est un plan de dernier recours que le Hezbollah décidera probablement d’exécuter si Israël lance une attaque contre des sites nucléaires iraniens, estime l’analyste au NYT. Le Hezbollah va viser les Israéliens partout dans le monde", selon ses propres termes.


Pas de preuves solides contre Atris

Ces derniers jours, les autorités thaïlandaises ont renforcé les mesures de sécurité à Bangkok et dans les zones touristiques du pays en raison de mises en garde américaines et israéliennes faisant état de soi-disant « menaces terroristes ».


Pour le journal Bangkok Post, cette mise en garde a été lancée par Washington pour faire pression sur les autorités thaïlandaises afin de permettre aux enquêteurs américains d’interroger le libano-suédois.

"Les États-Unis veulent que la Thaïlande coopère plus avec eux dans la lutte contre le terrorisme", estime Kachadpai Burusapatana, ancien secrétaire général du Conseil pour la sécurité nationale thaïlandaise.

Selon lui, la police thaïlandaise doit "traiter cette affaire de manière très discrète", "sans publicité", surtout qu’elle ne possède toujours pas de preuves solides contre Hussein Atris.