26-04-2024 04:48 PM Jerusalem Timing

Comment la résistance a brisé la structure secrète de la CIA au Liban?

Comment  la résistance a brisé la  structure secrète de la CIA au Liban?

Dans son éditorial de ce Vendredi, le quotidien libanais asSafir tente de mettre la lumière sur les dessous de l’affaire de la station de la CIA à l’ambassade des Etas-unis à Awkar, au Liban !

 

Nul doute qu'on n'a pas besoin d’introduire la  CIA : sa réputation internationale comme  l’un des plus puissants organismes de renseignement secret  a fait le tour du monde.

Un service de renseignement qui a vu le jour dans les années cinquante, et qui a fait ses preuves durant la guerre froide avec  l'ex-Union soviétique !

Or, même à cette époque, les espions de guerre ont provoqué une crise dans les relations internationales, juste en révélant le nom d'un espion.

Même la découverte d’un espion pouvait mettre en danger des relations entre alliés , comme ce fus le cas entre Israël et les USA, avec l’affaire de l’espion  israélien Jonathan Polard, que les États-Unis refusent toujours de le libérer malgré les pressions israéliennes !

Dans ce contexte, si la simple révélation d’un espion a provoqué et provoque toujours  autant de remous, quid quand il s’agit de toute une agence renseignement ? En l’occurrence la station de la CIA au Liban, qui n’opère pas seulement au Liban mais qui espionne tout autant ses voisins, comme la Syrie !

Depuis Juillet 2006, c’est-à-dire depuis l’échec cuisant de l’entité sioniste durant la guerre des 33 jours, dû en partie, de l’aveu des Israéliens, à  une déficience dans leur banque de données, suivi de la chute des réseaux d’espionnage israéliens, les Etats-Unis se sont vus obligés à renforcer leur station de la CIA au Liban, sans doute pour compenser l’échec.

Pour ce faire, la CIA a choisi une élite d’officiers pour  gérer toutes les missions de sécurité et d’espionnage, à partir du complexe «diplomatique » de Awkar, dans une tentative de réaliser des percées dans la société libanaise, en particulier dans l’environnement de la résistance… le tout bien sûr pour le compte des Israéliens !

A partir de ce moment,  il était évident pour la Résistance  de garder l’œil ouvert 24h/24 sur toutes les missions  d’ «espionnage de la CIA au Liban et sur le Liban»..Désormais, le contre-espionnage avait autant d’importance que la résistance armée dans le conflit avec Israël, et la guerre contre l’ennemi était menée sur deux fronts à la fois.

Une guerre que la Résistance semble dominer, surtout après avoir révélé récemment l’identité des agents de la CIA au Liban, leurs programmes de gestion de leur clientèle, les méthodes de recrutement,  leur banque de données, leur programme d'information israélien..

D’où une série de questions qui s’imposent : quelle est la valeur d’un officier du renseignement ? Comment se fait la sélection et le recrutement ? Combien coûte sa préparation et sa mise en place? Que signifie son démasquement? Comment la résistance a-t-elle réussi à connaître la station de la CIA et ses agents ?

Selon le quotidien asSafir,  les agents d’espionnage sont recrutés selon deux façons:

La première: un agent doit être inscrit directement à la CIA, puis progressivement, il doit suivre une formation d’apprentissage, dans la confidentialité la plus totale, sachant que durant cette étape l’agent est censé déjà jouir d’une couverture réelle afin de cacher son identité sécuritaire, comme par exemple le fait de posséder une société de commerce, ou travailler au sein d’une  institution universitaire ou un centre de recherche, ou un média..

La deuxième: le ciblage des personnes qui sont habilitées à remplir la fonction d’agent de renseignement : ils doivent être sélectionnés au sein de la communauté et avoir un emploi réel, comme médecin, ingénieur ou professeur ... Après avoir été soumis à une enquête et une  étude sur sa condition sociale, psychologique, économiqu  et politique, la cible est recrutée par la  CIA, suit une formation puis se qualifie. Après avoir passé toutes les étapes nécessaires, l’agent de renseignement est affecté à sa tâche dans les stations extérieures, mais toujours en conformité avec sa  profession réelle  qui est sa couverture.

 La couverture  de l’agent de renseignement est le principal facteur de réussite ou d'échec de la mission de  l'officier du renseignement. Et donc,  l'effondrement de la couverture est considéré comme un coup dur porté à l'identité sécuritaire de l’agent  renseignement, dévoilant son appartenance à la CIA.

Cela dit, la couverture diplomatique des agents de la CIA,  est toujours privilégiée, car elle facilite le déplacement de ces agents surtout dans un pays comme le Liban.

Il reste que la confidentialité représente le principal pilier de la fonction d’un agent , car sans elle, il est impossible pour un agent de la CIA de se déplacer aux Etats-Unis, et encore moi dans l’une de ses stations à l’étranger ?

Dans ce contexte,  sachant que la confidentialité est rigoureusement appliquée par la CIA, comment la résistance a-t-elle pu réussi à démasquer leur véritable identité se demande le quotidien.

Trois possibilités sont évoquées par AsSafir :

1 - Soit la Résistance a réussi à infiltrer le système  de la CIA, puis elle a  attendu le bon moment pour conduire son coup ! Sachant que ce sont les Américains qui ont pris l'initiative de briser les règles familières dans la façon de traiter avec la résistance et le Hezbollah au Liban.

2 – Soit  la Résistance a réussi à planter des agents doubles, recrutés par la station du Liban et qui ont gagné la confiance de la CIA.  Ils ont ainsi l’occasion de découvrir les secrets de la station, les identités réelles de ses agents,  les moyens de déplacement, les  lieux de rencontres et tactiques, ainsi que les programmes informatiques.

3 – Soit  la Résistance et  ses alliés au Liban, et peut-être hors du Liban, épient et étudient le moindre mouvement émanant des membres de la station !

L’une de ces possibilités, ou deux ou même les trois ensemble, ont permis à la Résistance de dévoiler  l'activité des renseignements américain au Liban, et de divulguer les noms des officiers américains et leur présence à l'ambassade de Awkar ... Ce que les Américains à Beyrouth et à Washington  tentent de découvrir  jour et nuit !

De toute façon, ce qu’a découvert la Résistance signifie pour la station de la CIA :

- l'effondrement de la  structure actuelle de la station de la CIA (dirigeants, agents, programmes), et donc son incapacité à poursuivre ses missions avec «  ses outils de travail habituels ».
- la chute des agents de la station, y compris la fin de leur carrière, car ils sont désormais  «brûlés», sans compter toutes ces années d’efforts qui se sont révélées infructueuses après ce scandale !
- l'effondrement des réseaux d’espionnage
-la divulgation de leur programme de sécurité et leurs plans d'action.
- la divulgation de leurs  méthodes de travail (recrutement,  entrevues,  tactiques,  mouvements et couverture)

Certes, l'étendue des dégâts matériel  et moral affligée à la station libanaise de la  CIA est inestimable, car les américains ont perdu une station et des agents difficiles à remplacer rapidement, et donc il faudrait une longue période  pour réparer les dommages.

Mais encore..

C’est surtout  la réputation de CIA qui a subi un coup dur et dont les effets dépassent les frontières libanaises.  Puisque même les murs de la CIA à Washington ont tremblé sous l’effet de ces divulgations !

Alors que pour la Résistance, cela signifie une fois de plus, un mythe brisé à ajouter à la liste des mythes qu'elle a fracassés : celui  de la puissance dissuasive d’Israël, celui du char Merkava, celui de la supériorité de l’élite militaire israélienne.

Avant cette affaire, l’impression qui dominait était que la CIA était en mesure de recruter des agents au sein du Hezbollah. Souvenez-vous l’affaire des trois agents, pro-Hezbollah, démasqués par la Résistance !

Or, après les révélations de la chaîne satellitaire alManar, l’on découvre que le Hezbollah n’a fait que brouiller les cartes, jetant de la fumée aux de la CIA, leur faisant croire que dans cette guerre des espions qu'il en est le maître...

Mais en réalité, c’est bel et bien la Résistance qui maîtrise la règle de ce jeu dangereux, pourtant lancé par les Américains !

Source AsSafir