Huit garçons et une fille unique, la famille Kadhafi est un feuilleton à l’américaine version libyenne.

Fortune colossale, débauche.. tel est le train de vie de la famille Kadhafi

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a bâti un vaste empire financier qui est source de sérieuses disputes entre ses enfants, rapporte mercredi 23 février le Financial Times citant des câbles diplomatiques obtenus par WikiLeaks.

Sous le titre Kadhafi Incorporated, les diplomates de l'ambassade des Etats-Unis affirment que le dictateur et sa famille détiennent d'importantes participations dans les secteurs du pétrole et du gaz, dans les télécommunications, dans les infrastructures de développement, dans des hôtels, dans les médias et dans la grande distribution.

Dans ce mémo qui date de mai 2006, ils précisent que les enfants Kadhafi perçoivent des revenus réguliers de la société pétrolière nationale dont les exportations annuelles atteignent des dizaines de milliards de dollars.

Ainsi, expliquent les diplomates, Seïf Al-Islam, le deuxième fils de Kadhafi, a accès à l'industrie pétrolière à travers une filiale de son groupe One-Nine.

Mouammar Kadhafi lui-même a investi en 2009 16 millions d'euros  dans un complexe hôtelier de la ville italienne de L'Aquila, ravagée cette année-là par un tremblement de terre meurtrier.

Un autre câble, daté de mars 2009, évoque les guerres intestines entre frères et sœurs qui fournissent aux observateurs locaux assez de cancans pour un feuilleton mélo libyen.

Mais pour avoir une idée plus précise sur le train de vie que mènent les différents membres de la famille du général Kadhafi, le quotidien britannique The Guardian a dressé un CV sur chaque membre de la famille comme suit :

Mouammar Kadhafi
L'ambassadeur américain à Tripoli, Jane Kritz écrit  dans une lettre adressée au Département d'Etat, que le leader libyen  «est une personnalité perturbée qui souffre de profonds complexes,  excentrique, obsédée par les chevaux et le Flamingo, très nerveuse, qui  éprouve tant pour ses amis que ses ennemis une animosité bizarre. Kadhafi a peur des hauteurs et préfère que son  avion ne survole pas la mer ».

Safiya
La seconde épouse de Kadhafi se déplace dans un jet privé, escortée d'une série de voitures Mercedes rien que pour l'emmener à l'aéroport , toutefois ses déplacements  sont limités et secrets.

Saif al-Islam
Le deuxième fils et successeur probable. C’est l’architecte chevronné des réformes économiques et politiques, il  a soutenu un certain nombre d'organisations non-gouvernementales à travers la Fondation internationale Kadhafi pour les associations caritatives et de développement. Il détient un doctorat en économie de la «London School of Economics».
Selon le document, «  Saif al-Islam jouissait de la bénédiction de  l'Occident. Toutefois, de nombreux Libyens pensent  qu'il est très arrogant et trop pressé à plaire l’Occident ».
Le document rapporte que « Saif al-Islam participait continuellement à des fêtes de débauche et de luxure, vulgaires et bruyantes,  c’est pourquoi il est devenu une source de préoccupation dans la société libyenne  réputée conservatrice». Le document souligne ses différends avec ses frères.

Saïdi
Le troisième fils de la famille. L'ambassadeur américain l’a décrit comme « un malade psychotique aux comportements scandaleux, notamment son affrontement avec la police européenne . L'ambassadeur précise que « Saïdi abuse de la consommation de l'alcool et de la drogue,  un habitué des fêtes bruyantes, un révolté contre la volonté de son père. C’est un ancien joueur de football professionnel où il a joué dans une équipe italienne,  l'un des propriétaires du club d'Al-Ahli al-Libi, et ancien chef de l'Union du football libyen ».
Après avoir reçu des cours particuliers en génie, il a été brièvement un officier de la force spéciale.
Au cours de cette période, il a utilisé son unité pour signer des contrats d’armes. Des rapports évoquent  sa participation aux dernières opérations sanglantes de Benghazi.

Motasem
Le quatrième fils, c’est le conseiller à la sécurité de son père et jusqu'à récemment il promettait une carrière. En 2008, il a demandé un 1,2 milliards de dollars pour  créer une unité de sécurité semblable à celles gérées par son frère cadet. Il a perdu beaucoup d’argent entre 2001 et 2005, lorsque son frère a profité de son absence pour lui voler ses entreprises. Il n'est pas d'accord avec Saif al-Islam.

Hannibal
C'est le cinquième fils, réputé pour ses affrontements  violents avec la police et les autorités européennes en particulier. Il a été arrêté à Genève en raison de son agression contre sa femme de ménage, ce qui a failli provoquer un incident diplomatique, après que la Suisse s’est vue contrainte de le libérer, menacée par le retrait des investissements libyens.
En Décembre 2009, la police britannique a été appelée  à un hôtel à Londres après avoir entendu des cris émanant de sa chambre. La police a découvert sa femme souffrant de blessures au visage, cette dernière n’a pas porté plainte , affirmant qu’elle était tombée.

Khamiss
Le sixième fils de Kadhafi et commandant de l'unité 32 dans les forces spéciales de l'armée libyenne, il a reçu un entraînement militaire en Russie. Il dirige une unité  connue sous le nom Cinquième brigade,  formée pour protéger le régime, et qui selon  des rapports à exceller dans sa mission lors de  la répression des manifestations à Benghazi.

Aisha
Son unique  fille, elle  assure la médiation dans le règlement des conflits familiaux et gère des organisations non-gouvernementales. Il est rapporté qu’elle bénéficie de hauts revenus financiers d’une clinique médicale privée à Tripoli.

Mohammed
C’est le fils aîné de Kadhafi  issu  de  sa première épouse. Il dirige le Comité olympique libyen qui possède actuellement 40 pour cent de la Société libyenne pour les boissons, et qui supervise  Coca-Cola et  la Commission des communications.

Seif al-Arab
Le moins connu des huit garçons. Il réside à Munich, en Allemagne, où il est impliqué dans des actes illicites et passe le plus clair de son temps dans la débauche et les fêtes bruyantes.  Comme ses frères,  il bénéficie de parts dans les compagnies pétrolières publiques.