18-05-2024 09:05 AM Jerusalem Timing

Arabie: Nayef Ben Abdel Aziz, nouveau prince héritier

Arabie: Nayef Ben Abdel Aziz, nouveau prince héritier

Nayef est présenté comme un personnage opposé aux réformes.Il a joué un rôle dans la décision du royaume d’accueillir Zine El Abidine Ben Ali et d’envoyer des troupes à Bahreïn pour aider à la répression des protestataires.

Le puissant ministre de l'Intérieur d'Arabie saoudite, en poste depuis 36 ans, le prince Nayef Ben Abdel Aziz, 78 ans, a été nommé jeudi par décret du cabinet royal prince héritier.

Le prince Nayef a été également confirmé dans ses fonctions de ministre de l'Intérieur et désigné vice-Premier ministre, devenant ainsi le deuxième dans l'ordre de succession dans le pays.


Le décret n'a pas évoqué le poste de ministre de la Défense, resté vacant après le décès du prince héritier disparu.
 
Une nomination à la tête du ministère de la Défense est attendue avec intérêt par les milieux politiques qui estiment que le choix éventuel à ce poste stratégique d'un prince de la troisième génération des Al-Saoud serait un indicateur sur une volonté de rajeunissement d'une direction accaparée jusqu'ici par les fils octogénaires ou septuagénaires du fondateur du royaume, le roi Ibn Saoud.
 

Ainsi, le roi Abdallah, 87 ans, avait quitté samedi un hôpital de Ryad après une opération au dos qui avait consisté à "corriger un relâchement du ligament stabilisateur autour de la troisième vertèbre", le jour même de l'annonce du décès du prince Sultan.
 
Le roi avait déjà été opéré en novembre 2010 à New York d'une hernie discale, compliquée d'un hématome, puis avait subi une deuxième opération début décembre.
 
Le vice-président américain Joe Biden, venu jeudi à Ryad à la tête d'une importante délégation civile et militaire pour présenter les condoléances des Etats-Unis après la mort du prince Sultan, a quitté en soirée la capitale saoudienne sans rencontrer le roi Abdallah, a-t-on indiqué de source américaine.
 

Nayef présenté comme un personnage opposé aux réformes

Ce personnage austère est considéré comme plus conservateur que le roi Abdallah, 87 ans, un prudent réformateur.
 
Comme son frère le prince Sultan, décédé samedi et qu'il remplace comme prince héritier, le prince Nayef a des ennuis de santé. Selon des spécialistes du royaume, il souffrirait d'un cancer et aurait été soigné à l'étranger en
avril.
 
Ministre de l'Intérieur depuis 36 ans, le prince Nayef s'est imposé comme le rempart de la dynastie des Al-Saoud,
sévissant contre toute forme d'opposition.
 
Le prince est connu pour entretenir de bonnes relations avec les milieux Wahhabites opposés à une évolution du
royaume ultra-conservateur, et à un changement au Bahrein.
 
Il est par ailleurs le tenant d'une ligne dure à l'égard de l'Iran, vouant une profonde méfiance envers ses dirigeants.
 
Le nouveau prince héritier a de solides relations dans le monde arabe. Il a, selon des diplomates, joué un rôle dans la décision du royaume d'accueillir le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et d'envoyer des troupes à Bahreïn pour aider à la répression du mouvement de contestation populaire.
  
 Faisant preuve de conservatisme, le prince héritier déclare ne pas voir l'intérêt d'élections au Conseil consultatif, dont les 150 membres sont nommés,
ni de la présence de femmes dans cette instance.
 
Plus encore, il avait défendu les hommes de la police religieuse qui ont été souvent accusés de brutalité et d'abus.
 
Ces derniers mois, ses services ont veillé à ce qu'aucune manifestation n'ait lieu dans le pays. Il a tenu à remercier publiquement les Saoudiens de ne pas avoir suivi les appels dans ce sens lancés par des activistes locaux.