26-04-2024 06:04 PM Jerusalem Timing

Israël est préoccupé par l’échec de son renseignement dans l’affaire Shalit

Israël est préoccupé par l’échec de son renseignement dans l’affaire Shalit

Eh oui, il est révolu le temps de l’opération Entebbe (1976) où les forces israéliennes utilisaient la force pour récupérer ses otages!!

Malgré le soutien massif des Israéliens à l’échange des détenus palestiniens avec le soldat franco-israélien Gilad Shalit (79% des Israéliens pour ), il reste que la quasi-unanimité de l’élite politique et des médias israéliens ont  le sentiment amer de l'échec.

Ainsi,  l’ex- ministre Tzahi Henghi écrit  dans le quotidien israélien Yediot Ahronot, que «  la question de Shalit a révélé la capacité limitée de nos renseignements, malgré tous les moyens et les ressources investies  pour retrouver notre soldat dans la bande de Gaza et justifier par la suite le recours à l'option militaire »!

Et d’ajouter : « je suis très inquiet des résultats obtenus dans cette transaction et qui sont médiocres par rapport aux efforts considérables déployés  à ce sujet » !

De son côté, le journaliste Nahum Barnea, écrit que « dans cette affaire nous ne pouvons pas parler de gloire parce que Gilad Shalit n’est pas rentré chez lui grâce à une opération militaire  exécutée par une unité spéciale de parachutistes ou grâce à une opération secrète menée par le Mossad ou encore sous notre menace au point de modifier le comportement des ravisseurs ! Shalit est de retour parce que nos responsables ont désespéré de pouvoir le libérer  d'une autre manière, c'est une affaire de désespoir, c’est un accord et  non une option ».

L’écrivain israélien Yoram Kanyuk  vilipende  l’entité sioniste pour avoir renoncé, au moment de l'achèvement de l’accord d’échange, à certaines conditions qui étaient non-négociables, tels  que la libération de détenus originaire de la Ligne verte (ndrl : Palestiniens 1948) ».

Or,  Kanyuk semble oublier que l’entité sioniste a déjà libéré des prisonniers de l'intérieur de la Ligne verte dans le cadre de l’affaire Gibril.

Toutefois, l’écrivain note qu’ «Israël a essayé pendant de nombreuses années à construire un mur entre les Palestiniens qui résident à l'intérieur de la Ligne verte, définis comme ses citoyens par rapport aux autres Palestiniens. Il a tenté par ses propres moyens  d’effacer de leur mémoire collective toute culture ou histoire  palestinienne, il a obligé leurs enfants à apprendre des chants religieux juifs. Et voilà, qu’aujourd’hui, Israël renonce à toutes ses conditions et au mur »!!

Shalom Yerushalmi, écrit dans le quotidien Maariv que Netanyahu n’a pas réalisé une nouvelle Opération Entebbe(ndrl:http://fr.wikipedia.org/wiki/Raid_d'Entebbe), en fait il a signé sa reddition à une organisation terroriste. Pis encore, il est responsable de l’échec continu de cette transaction, et si  les ministres ont voté Mardi dernier en faveur de cette dernière, c’est parce qu’ils savaient qu’ils n’avaient guère le choix. Ils ont même dénoncé la confusion des chefs de renseignements, qui n’avaient rien à leur offrir,  à cause de leur échec à aboutir à une autre solution que  cette transaction ! ».

L’analyste politique du quotidien Haaretz,  Akiva Eldar a critiqué  certains membres du Knesset de la droite israélienne qui ont  présenté un projet de loi appelé la «loi de Shalit», et qui vise à déterminer un cota de détenus dans toute transaction prochaine.  Ainsi chaque israélien fait prisonnier sera échangé avec  un seul détenu palestinien. Ce qui signifie qu’Israël ne libérera plusieurs  prisonniers palestiniens pour chaque prisonnier israélien !

Eldar ironise que  "si cette loi était en vigueur aujourd’hui, Gilad Shalit serait rentré chez lui dans un cercueil en échange de quelques détenus palestiniens, soulignant qu’une telle loi est une condamnation à mort pour tout prochain Shalit " !

Pessimiste sur l’avenir, Eldar estime que «le Hamas ne rate pas une occasion d'enlever des soldats, tout comme d'Israël ne rate pas une occasion pour tuer un commandant palestinien», ajoutant que «les milliers de leurs frères détenus en prison, durant ces cinq dernières années, n'ont pas réduit le coût de la transaction avec Shalit,  cette dernière a eu lieu  en raison de changements survenus au niveau régional et non pas à cause d’un coût réduit ».

Et de s’interroger : «Que ferons-nous si le chef d'un hélicoptère militaire israélien est forcé à atterrir  dans le cœur de la bande de Gaza. Est-ce que nous allons proposer à Hamas la libération de deux détenus palestiniens aux mains entachées de  sang, en échange de la vie sauve du commandant de l’hélicoptère et du  commandant en chef de la région?!»