02-05-2024 12:56 AM Jerusalem Timing

Assassinat de l’opposant kurde syrien Temmo: Ankara soupçonnée

Assassinat de l’opposant kurde syrien Temmo: Ankara soupçonnée

Des voix britanniques et kurdes contestent la version propagée sur l’assassinat de l’opposant kurde Mechaal Temmo, sur une implication des sbires du régime syrien.

Plusieurs sites internet dont Cham Press ont affirmé que le correspondant du Guardian à Mossoul en Irak Jonhatan Steele soupçonne les services de renseignements turcs d’être les auteurs de l’assassinat de l’opposant kurde syrien Mechaal Temmo, abattu le vendredi dernier dans la région kurde syrienne de Kamechliyé. Contestant la version propagée par les sources de Conseil national syrien qui accuse les sbires du régime syrien.

Citant un rapport ultra secret signé par Steele, cette liquidation serait une riposte à l’opération d’arrestation en Turquie de l’officier syrien qui avait fait défection, Hussein Harmouche, effectuée par l’armée syrienne.

Les renseignements turcs voudraient à travers cette opération  faire d’une pierre deux coups : se débarrasser d’un opposant kurde important et en incomber la responsabilité aux autorités syriennes dans le but exacerber les contestations contre le régime dans cette région du nord de la Syrie qui a connu un calme. Surtout après avoir obtenu ses droits politiques.

Cette supposition rejoint l’analyse d’un responsable kurde, le président de l’Initiative Nationale des Kurdes de Syrie, Omar Oussi: «  les groupuscules terroristes et les services de renseignements des pays voisins sont derrière cet assassinat » a-t-il affirmé pour l’agence United Press International (UPI).

Interrogé par la chaine satellitaire syrienne, OUssi a tenu à signaler que l'assassinat de Temmo survient dans le cadre des liquidations de personnalités importantes dans le but d'attiser la sédition entre les Kurdes et les autorités".  Et d'ajouter "qu'il n'est pas exclu que les services de renseignements turcs soient derrière cet attentat ".

Quant au cheikh kurde Fouad AlBacha, il a assuré que les accusations contre les éléments du régime n’ont pas été exprimées par des partis kurdes: «  Les partis kurdes n’ont rien dit ce jour-là. Ceux qui dirigeaient les obsèques et scandaient les slogans accusant le régime d’avoir tué Temmo sont les comités locaux de coordination », a-t-il affirmé à l’UPI.

 

17 membres des forces de l’ordre tués dimanche  

Sur le terrain, citant l’OSDH, l’AFP a fait état de 31 morts pour le dimanche, dont 17 soldats et membres des forces de sécurité.
   "Un climat de guerre s'est établi dimanche à Homs (centre) où des explosions étaient entendues de toute part au milieu des tirs de mitrailleuses lourdes. Beaucoup de maisons ont été détruites. Neuf personnes ont été tuées et des dizaines blessées", ont affirmé les LCC.
Sana a quant à elle rapporté que des obsèques ont été organisés ce lundi à Homs pour 9 martyrs tués à Hama, pour 4 autres tués à Homs et à Deraa, et deux autres tués à Hom, sur la route.
Un opposant donné pour mort relâché

L’OSDH a également révélé que les autorités syriennes ont relâché l’opposant et membre du secrétariat général de la déclaration de Damas Nawwaf Bachir qui avait été déclaré mort sous la torture. Il avait été arrêté le 31 juillet dernier.

Aveux d’attentats perpétrés en uniformes militaires 

La télévision syrienne officielle a pour sa part révélé le témoignage d’un terroriste, Ali Mohammad Hammadi, lequel a reconnu avoir lui et ses complices tué des manifestants et des civils dont les voyageurs venant du Liban, à bord d’un bus.
Hammadi a dit qu'il s'est joint à bord d'un véhicule à deux de ses complices, qui portaient des uniformes militaires, vers la région de Bab Amr où ils a ouvert le feu sur des manifestants à une distance de 150 m, tuant 13 personnes et en blessant sept autres.
Il a aussi avoué avoir ouvert le feu sur un autobus blanc avec la complicité d'autres personnes, dont deux qui portaient des uniformes militaires.
"Après avoir fait un tournant, l'autobus s'est arrêté à 150 mètres. Un de mes complices, appelé Rateb Abdel Kader Alawiye, est allé vers le véhicule en vidant plus de 150 balles de sa mitrailleuse", a dit Hammadi, ajoutant que toutes les personnes à bord de l'autobus ont été tuées.

 

Un autre terroriste raconte : l'argent du Liban

Un autre terroriste, Youssef Ghazi As-Saleh, a reconnu avoir participé à plusieurs attentats criminels perpétrés dans le village de Hrak dans la banlieue de Deraa, dont l'assassinat de 3 jeunes gens d'une même famille, et d’en adosser la responsabilité aux autorités.

As-Saleh a en outre reconnu avoir tué deux militaires et participé à des actes de vandalisme et de sabotage contre des institutions publiques dont le siège de la municipalité, le commissariat, l'entreprise publique de consommation, la maison du directeur du secteur, des locaux du partis et une école.
Il a parlé d'un certain religieux, cheikh Wajih al-Qaddah qui prononçait des discours incitant à la haine confessionnelle, et au cours desquels de jeunes libanais étaient présents. As-Saleh  affirme lors d’une réunion avec eux, ces derniers ont offert au cheikh en question des sommes d'argent en devises étrangères, tout en lui disant qu'il peut compter sur eux, pourvu que les manifestations ne s'arrêtent pas et que les tirs continuent.

"A chaque fois que je participais à des actes de sabotage sur des cibles choisis par ses soins, il me récompensait en me donnant des vivres. Une fois, il m’a donné la somme de 10 mille L.S. pour avoir mené à bien  la mission de tuerie contre les trois frères de la même famille, attentat qui a été incombé à l'armée ", a-t-il expliqué.

 

 


  Une délégation de l’opposition de l’intérieur à Moscou

 

Le représentant du Kremlin pour les crises dans le monde arabe, Mikhaïl Marguelov, a reçu de son côté lundi une délégation présentée comme étant une branche "modérée" de l'opposition.
   La délégation, que d'autres opposants syriens accusent d'être des proches du régime d'Assad, est conduite par un chef du parti communiste syrien, Qadri Jamil.
   "Nous sommes prêts à organiser une table ronde pour que les représentants de l'opposition et du pouvoir puissent se mettre d'accord, à Moscou ou ailleurs", a déclaré M. Marguelov, dont le pays est un allié de longue date de Damas.
   La Russie s'est par ailleurs dite prête à proposer au Conseil de sécurité de l'ONU, avec la Chine, un projet de résolution plus "équilibré" que celui sur lequel Moscou et Pékin ont mis leur veto la semaine dernière.
   "Nous proposons d'adopter une résolution équilibrée qui condamnera les violences des deux côtés", celles du régime et celles de l'opposition, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview à l'hebdomadaire Profil.
   "Dans le même temps, il faut que nous demandions à Assad de poursuivre les réformes qu'il a déjà engagées", a-t-il ajouté.