25-04-2024 04:14 AM Jerusalem Timing

Energie: La Turquie montre les dents, ripostera aux explorations à Chypre

Energie: La Turquie montre les dents, ripostera aux explorations à Chypre

Les explorations gazières au large de Chypre ont débuté

La Turquie a vivement réagi lundi aux projets de Chypre de chercher en coordination avec Israël du gaz et du pétrole au large de l'île divisée, menaçant de lancer immédiatement ses propres travaux sous protection militaire.
  
"Si la partie grecque respecte le calendrier qu'elle a annoncé à l'opinion publique (pour lancer des explorations), nous nous autoriserons nous aussi à lancer dès la semaine prochaine des travaux de sondages", a déclaré le ministre de l'Energie Taner Yildiz à la presse.
  
Ankara s'oppose à ce que la République de Chypre (internationalement reconnue) lance des explorations en Méditerranée, prévus pour début octobre avec la compagnie américaine Noble Energy, arguant que les autorités chypriotes-grecques (qui ne contrôlent que le sud de l'île) n'ont pas le droit d'exploiter les ressources naturelles de Chypre tant que celle-ci n'est pas réunifiée.
  
Chypre est divisée en secteurs turc (nord) et grec (sud) depuis 1974.
   Le ministre a une nouvelle fois demandé au gouvernement chypriote (grec) de cesser ses projets d'explorations de gaz naturel au large de Chypre et a prévenu que la Turquie pourrait escorter avec sa marine ses propres navires d'exploration en Méditerranée.
   La compagnie pétrolière turque TPAO est prête à se déployer dans les eaux au nord de Chypre après un accord entre Ankara et la République turque de Chypre du nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) sur le tracé des frontières maritimes, a déclaré le ministre.
  
Ankara a signé avec une compagnie norvégienne, dont il n'a pas dévoilé le nom, un accord pour des "travaux sismiques", a-t-il dit.
   Nicosie affirme que l'exploration de gaz profite à tous les Chypriotes, et a signé avec Israël un accord délimitant les zones économiques exclusives entre les deux pays en Méditerranée, afin de continuer à rechercher ensemble des gisements sous-marins sans crainte de conflits d'exploitation dans de gigantesques réserves de gaz localisées dans cette région.
  
Mais les rapports entre Ankara et Israël sont actuellement exécrables, ce qui complique davantage la situation.
   Les relations bilatérales sont arrivées au bord de la rupture à cause de l'attaque israélienne contre un navire turc, en mai 2010, au cours de laquelle 9 Turcs avaient été tués. Ankara qui réclame de excuses formelles, a expulsé l'ambassadeur israélien et suspendu ses accords militaires avec l'Etat hébreu.
  

Lors d'un entretien le 9 septembre à la chaîne de télévision Al-Jazira, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en garde Israël, sur sa coopération avec Chypre.
   "La Turquie sera ferme sur son droit à contrôler les eaux territoriales dans l'est de la Méditerranée" et "a entrepris des mesures pour empêcher Israël d'exploiter unilatéralement les ressources naturelles" de cette région", avait-il dit.
   "Vous verrez qu'Israël et Chypre ne seront pas les propriétaires de ces droits (d'exploitation)", avait ajouté M. Erdogan.
  

La Turquie, pays émergent qui aspire à intégrer l'Union européenne et qui dispose de peu de ressources énergétiques, a menacé de "geler" ses rapports avec l'Union si une solution n'est pas trouvée à la division de Chypre lorsque la présidence tournante de l'UE reviendra à la République de Chypre en juillet 2012.
   Sur ce point, M. Yildiz a affirmé que les projets de forage chypriotes pourraient accélérer une décision d'Ankara concernant ses relations avec les 27.
   "La question est politique et commerciale, la Turquie ne veut pas laisser la partie grecque de Chypre et Israël jouir seuls des ressources dans cette zone", a commenté Hasan Selim Uzertem, du centre d'études Usak.