20-04-2024 11:09 AM Jerusalem Timing

Assad: quiconque porte une arme est terroriste, jusqu’à ce qu’il désarme.

Assad: quiconque porte une arme est terroriste, jusqu’à ce qu’il désarme.

Le président syrien s’engage à ce que la trêve en Syrie "fonctionne"

Au quatrième jour du cessez-le-feu en Syrie parrainé par les Etats-Unis et la Russie, le président syrien Bachar al-Assad s’est engagé à faire en sorte que la trêve "fonctionne", à condition que les violations perpétrées ne dépassent pas les bornes, estimant quiconque porte une arme est terroriste, quelque soit le groupe auquel il appartient, jusqu'à ce qu'il désarme.
 
"Nous ferons tout ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne", a déclaré M. Assad, dans une interview à la télévision publique allemande ARD dont des extraits ont été publiés mardi.
   
Il a proposé également aux combattants de l'opposition qui décident de déposer les armes "un retour à la vie civile" et "une amnistie complète".

Personne n'a le droit de porter les armes

En réponse à la question posée par le journaliste allemand « si j’étais membre de l’opposition armée, sans être un terroriste de Daesh ou du front al-Nosra, monsieur le président, un opposant de l’armée syrienne libre que devrai-je faire pour qu’ils m’admettent en tant que civil syrien de nouveau ? »,

M. Assad a répondu : «  Vous n’avez qu’à renoncer à votre arme. Que vous veuillez rejoindre le processus politique ou pas, quand bien même vous n’avez aucun agenda politique, peu importe. La chose la plus importante pour moi de point de vue juridique ou constitutionnel, et à la lumière des intérêts du peuple syrien, et le principe sur lequel se fonde tout Etat, c’est qu’il ne t’est pas permis en tant que citoyen, de porter des armes et de nuire à quiconque ou aux biens des autres. C’est tout ce que nous demandons. Comme je l’ai dit ne somme prêts à leur octroyer l’amnistie totale. Ceci a eu lieu et certains ont rejoint les rangs de l’armée syrienne et d’autres ont rejoint la vie politique ».


La trêve violée dès les première heures


Concernant la trêve, "les terroristes l'ont rompue dès la première heure", a dit M. Assad, soutenant que "l'armée syrienne s'(était) abstenue de toute représailles pour maintenir les chances de survie de l'accord".
“Nous, en tant qu’armée syrienne, nous nous abstenons de riposter pour offrir l’opportunité de préserver cet accord. Mais en fin de compte il y a des limites et cela dépend de l’autre camp”, a-t-il cependant mis en garde.
    
La Russie, qui mène une campagne aérienne depuis septembre pour soutenir le pouvoir syrien, a annoncé 15 violations de la trêve au cours des dernières 24 heures notamment à Damas, dans les provinces d'Alep (nord), Homs (centre) et Lattaquié (nord-ouest).

Personne ne doit porter des armes

Questionné sur le refus du gouvernement syrien d’admettre qu’il y ait deux types de groupes, l’un représente le côté terroriste, à savoir Daesh et le Front Nosra, et l’autre représente l’opposition armée, le président al-Assad a répondu : “Toute personne qui porte l’arme contre les civils ou contre les biens publics et privés est, du côté juridique, un terroriste. Nous ne disons pas que tout opposant armé est un extrémiste, mais la majorité qui ont dominé le terrain se composent uniquement des ces groupes extrémistes, alors que l’autre partie, qui a été promue comme modérée, n’a aucune influence sur le terrain”.

Et le président al-Assad de poursuivre : “Nous avons commencé à parler avec les combattants, comme je l’ai dit en ce qui concerne les réconciliations”, faisant noter qu’il n’y a pas de groupe de “rebelles” étrangers en Syrie, mais des étrangers mélangés à des Syriens, combattant dans les mêmes groupes, et ayant la même idéologie et les mêmes aspirations, celle d’instaurer un soi-disant “Etat Islamique”.

Quant aux démarches qui suivront le processus de transition qu’il a admis, le président Assad a dit : “En fait, le processus se compose de la formation d’un gouvernement d’unité nationale, puisque toute personne peut se joindre à notre gouvernement et en faire partie. Ce gouvernement doit élaborer la prochaine constitution avant de tenir des élections parlementaires qui définiront la Syrie nouvelle”.

Pas de guerre civile en Syrie

A la question de savoir comment peut-il organiser des élections pendant la guerre civile, le président al-Assad a assuré qu’il n’y a pas de guerre civile en Syrie, mais une guerre entre les terroristes et les autres, soulignant que les élections ne reflètent pas le point de vue du président ni l’humeur du gouvernement, mais elles reflètent la constitution, à laquelle on doit s’engager. “Tous les Syriens veulent un nouveau Parlement”, a-t-il précisé.

En outre, le président al-Assad a fait savoir qu’il n’y a pas de contradiction entre la constitution et la stabilité de la Syrie pour préciser laquelle est la plus importante afin de sauver la vie des milliers de personnes, affirmant que la stabilité et la constitution sont, toutes les deux, importantes en vue de préserver la vie des gens.

Seul le peuple décidera de mon sort

Quant à sa disposition à abdiquer, le président al-Assad a indiqué que cette question est une affaire syrienne et ce sont les Syriens seuls qui ont le droit de définir qui est-ce qui sera le président. “Mon sort politique dépend uniquement de la volonté du peuple syrien”, a-t-il martelé.

Et le président syrien d’ajouter : “Lorsque le peuple syrien voudra que je quitte mon poste, je le ferai directement et sans hésitation. Sans le soutien populaire, vous ne pouvez rien faire dans votre poste”.

Nous n’imposons pas de siège

Le président a également démenti les rumeurs selon lesquelles les forces régulières imposent un siège contre certaine localités insurgées, assurant que ce qui se passe en Syrie est une catastrophe humanitaire. “Nous n’imposons pas de siège, non seulement pour des raisons humanitaires, mais pour les valeurs que nous prônons, et notre rôle en tant que gouvernement responsable de tout Syrien, mais aussi pour ne pas pousser les civils à rejoindre les terroristes. Comment peut-on imposer des sièges aux zones rebelles, alors que nous envoyons toujours les salaires à Raqqa, contrôlée par Daesh?”.

“Nous soutenons l’acheminement de l’assistance à toutes les zones en Syrie”, a souligné le président al-Assad.

A l’Allemagne : il faut être indépendant des Américains

Répondant à une question sur son appréciation du rôle joué par l’Allemagne lors de l’accueil des réfugiés syriens, le numéro un syrien a indiqué que du point de vue humanitaire, le gouvernement syrien apprécie évidement cet accueil. « mais il serait plus humanitaire certes d’aider ces gens pour qu’ils restent dans leur pays en adoptant des politiques plus sages à l’égard de la crise en Syrie, en luttant contre le terrorisme en vue de réaliser la stabilité et en renonçant à l’ingérence dans les affaires syriennes”.

Selon M. Assad tout les pays devraient jouer un rôle, dont entre autre l’Allemagne, qui a la plus forte économie et qui devrait conduire l’Union Européenne, non seulement au niveau économique, mais également politique. “Mais du côté pratique, nous n’avons rien observé encore. Sachant que le rôle dépend nécessairement de la volonté et la volonté dépend de l’indépendance. Les propos des responsables européens sont les mêmes que ceux des responsables américains », a-t-il dit.

 

L'aide des forces étrangères, pour lutter contre le terrorisme

Interrogé sur la présence de forces étrangères qui sont venues en Syrie pour aider l’armée syrienne, le président al-Assad a indiqué qu’elles sont venues pour lutter contre le terrorisme qui ne reconnaît pas de frontières, faisant noter: “Elles ne nous défendent pas uniquement, mais elles se défendent. Tous nos amis respectent notre souveraineté et ne demandent rien de nous contre leur soutien”.

A la question de savoir si la Syrie reste toujours un Etat souverain, le président al-Assad a dit que la souveraineté est une terminologie relative.

“Avant la crise, Israël occupait notre territoire, c’est pourquoi nous ne considérions pas que notre souveraineté était complète avant la récupération de notre territoire. Actuellement, pendant la crise, de nombreux terroristes franchissent nos frontières et plusieurs avions américains et ceux de la soi-disant “Coalition” violent notre espace aérien. Donc je ne peux pas parler de souveraineté complète, mais en même temps, lorsqu’il y a une constitution, des institutions qui travaillent et un Etat qui fait son travail pour le peuple syrien, la question la plus importante est que le peuple syrien ne se soumette à aucune force. Donc on jouit toujours de souveraineté, mais pas au sens complet du mot”, a-t-il précisé.


Rien ne justifie le recours aux armes

L’une des questions posées par les journalistes allemands était à propos d’une histoire attribuée à des enfants de Deraa qui auraient écrit sur les murs qu’ils ont été emprisonnés. Le président syrien a répondu qu’elle n’a jamais eu lieu et qu’elle faisait partie de la propagande. Il a tout de même souligné que quand bien même cette histoire avait eu lieu, elle ne justifie pas de porter des armes, de combattre le gouvernement et de tuer les civils et les innocents.

Questionné sur la manière de mettre fin à la guerre en Syrie, le président al-Assad a dit : “Dès le début de la crise, nous avons suivi deux volets, à savoir le dialogue et la lutte contre les terroristes”. Il a conclu que soulignant la nécessité de mettre fin à l’embargo occidental imposé à la Syrie et au soutien apporté par certains pays, tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, au terrorisme, pour arrêter le “cauchemar” en Syrie.

 

Sources: AFP+Sana