29-03-2024 04:55 PM Jerusalem Timing

L’Arabie s’apprête-t-elle à frapper de plein fouet au Yémen

L’Arabie s’apprête-t-elle  à frapper de plein fouet au Yémen

Coups durs pour la coalition à Taez et Naham.

Il semble que l’Arabie s’apprête à frapper de plein fouet au Yémen. Ryad a demandé aux Nations unies d'éloigner le personnel humanitaire des zones contrôlées par l’armée yéménite et les forces populaires d’Ansarullah, au moment où la coalition saoudo-US amplifie ses frappes aériennes, d'après un courrier consulté jeudi par l'AFP.

L'ONU a rejeté cette requête tout de go et rappelé à l'Arabie saoudite ses obligations en matière d'accès humanitaire au Yémen, où la coalition bombarde les installations vitales du pays et les zones résidentielles depuis près d'un an.

Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, a indiqué dans une lettre à l'ambassadeur saoudien Abdallah Al-Mouallimi que les organisations humanitaires "procurent une assistance vitale en vertu des principes internationalement reconnus et continueront à le faire".

L'ambassadeur avait réitéré lundi la demande de la coalition pour "que les organisations humanitaires et de secours soient éloignées des zones proches des bases d'opérations militaires" des forces yéménites.

Cette demande de la coalition "respecte ses obligations en vertu du droit international et, en aucune façon, ne peut être mal interprétée comme étant une indication d'une quelconque entrave à l'assistance humanitaire au Yémen", prétendait-il.

Les Nations Unies ont eu plusieurs différends avec Ryad concernant l'acheminement de l'aide humanitaire au Yémen, où 80% de la population est confrontée à d'importantes pénuries alimentaires, en raison d’un blocus saoudien.

M. O'Brien a indiqué aux autorités saoudiennes que les humanitaires continueraient à informer la coalition de leurs déplacements sur le territoire, pour éviter qu'ils ne soient pris pour cible.

Plus de 6.100 personnes ont été tuées par les frappes saoudo-US depuis mars 2015, selon les dernières estimations de l'ONU.

Bombardement intensif contre Sanaa

A peine quelques après la demande saoudienne, l’aviation de la coalition saoudo-US a mené vendredi matin des bombardements intensifs contre la capitale Sanaa.

Deux raids ont visé un parc de jeux proche du jardin de Sab’in au sud de la capitale. Une maison et une école avoisinantes ont été incendiées. Les habitants ont abandonné leur quartier résidentiel, a indiqué une source yéménite, citée par l’agence Khabar.

Coups durs pour la coalition à Taez et Naham

Sur un autre plan, l’armée et les forces populaires d’Ansarullah ont bombardé jeudi une base militaire des mercenaires de la coalition à Taez (sud-ouest).

Une source militaire a précisé que des dizaines de mercenaires ont été tués et blessés par le tir d’un missile yéménite ayant incendié leur base.

De leur côté, les combattants de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah ont mené une contre-offensive pour contrecarrer toute progression des forces de la coalition vers le front de Naham, à l’est de Sanaa.

Les forces yéménites ont sécurisé 3 sites stratégiques dans cette région, après des violents affrontements ayant éclaté jeudi soir contre les mercenaires alliés à la coalition.

Selon une source militaire, citée par Khabar, au moins 15 mercenaires de la coalition ont été tués, dont leur chef surnommé Al-Nahmi.

Attaque d’Al-Qaïda à Aden

Sur un autre plan, les miliciens d’Al-Qaïda qui agissent souvent à visage découvert dans le sud du pays ont mené ce vendredi une attaque armée contre un commissariat.  

Cinq policiers yéménites ont été tués vendredi à Aden (sud), a indiqué une source de sécurité, qui a accusé Al-Qaïda.

L'attaque, menée par "des hommes armés et masqués", a pris pour cible le poste de police d'Al-Bassatine, un quartier du nord d'Aden, a ajouté la même source, indiquant que les assaillants ont réussi à prendre la fuite.

Cette attaque est survenue au lendemain de la mort à Aden de trois soldats, abattus par des hommes armés et cagoulés.

Ces trois soldats faisaient partie de l'escorte du général Fadhl Hassan qui commande la base aérienne d'Al-Anad, au nord d'Aden, contrôlée depuis juillet dernier par les forces loyales à la coalition et au président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi.