28-03-2024 04:47 PM Jerusalem Timing

Téhéran à Paris: "La présidence libanaise est une affaire interne"

Téhéran à Paris:

La demande française faite à l’Iran pour intervenir dans le dossier présidentiel libanais date de juillet dernier.


Des sources diplomatiques ont révélé au journal libanais al-Akhbar que l’ambassade française au Liban a contacté l’ambassade iranienne à Beyrouth, à la veille de la visite du président iranien Hassan Rohani en France.

Le message adressé lors de cet appel était clair et direct: « Le dossier de la présidence libanaise sera à l’ordre du jour. Débrouillez-vous. Nous voulons résoudre cette affaire ».

La réponse iranienne n’a pas tardé à venir : « Faites ce que bon vous semble. Nous n’agissons pas de la sorte. La présidence libanaise est un dossier interne libanais dans lequel nous ne nous ingérons pas. Si l’on nous demande de l’aide et que nous sommes capables de la présenter, nous le ferons. Mais ne vous vous attendez pas à une ingérence en faveur d’un tel ou tel candidat, pour pousser l’un ou l’autre à retirer sa candidature ».

De mêmes sources, al-Akhbar ajoute : « Suite à la réception du président Rohani à l’Elysée, le président français François Hollande a pris la parole pour insister sur l’importance de renforcer les relations bilatérales, et de coopérer pour résoudre les crises régionales ».

Hollande a évoqué en premier le dossier des élections libanaises, et c’est le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Jawad Zarif qui a pris à sa charge de répliquer : « Nous avons prêté toute notre attention à cette question, nous sommes partis deux fois à Beyrouth. Pour que les choses soient claires : nous ne voulons pas nous ingérer dans cette affaire, qui est purement libanaise, et surtout chrétienne. Depuis toujours, les chrétiens s’accordent sur la nomination d’un chef de l’Etat, et les députés se dirigent au Parlement pour l’élire. Cette fois l’unanimité est absente. Il n’y a pas de consensus. Donc comment et sur quelle base allons-nous intervenir ? ».

La demande française faite à l’Iran pour intervenir dans le dossier présidentiel libanais date de juillet dernier, lorsque le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’était rendu à Téhéran.

Il avait invité les Iraniens à une coopération conjointe pour résoudre ce dossier. Après le soutien affiché par l’ancien Premier ministre Saad Hariri au candidat à la présidence Souleimane Frangiyeh, Paris y a vu une initiative que le Hezbollah ne refusera point. Mais ceci ne fut pas le cas.

Les Français ont été surpris du rejet iranien d’intervenir dans le dossier libanais, et choqués par la réaction du Hezbollah, qui est resté attaché à son candidat Michel Aoun.

Traduit du site al-Akhbar