20-04-2024 09:02 AM Jerusalem Timing

Jaafari:De Mistura n’a pas dit la vérité à Genève

Jaafari:De Mistura n’a pas dit la vérité à Genève

Les parrains de la délégation de Riyad, à savoir l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar, avaient donné leurs instructions dès le premier moment de faire échouer la réunion de Genève

Staffan De Mistura a suspendu le dialogue inter-syrien pour camoufler la décision de la délégation de Riyad de se retirer, a accusé le représentant de la Syrie aux Nations Unies Bachar al-Jaafari au terme de la suspension par le délégué des Nations Unies des discussions de Genève.

Dans un point de presse organisé après l’annonce faite par De Mistura de suspendre le dialogue, Jaafari a fustigé le manque de sérieux de la délégation de « l’opposition de Riyad », terme qui désigne différentes factions soutenues par les monarchies arabes et les puissances occidentales.

Sachant qu’il y avait aussi à Genève d’autres groupes d’opposants parrainés par le Caire et d’aucuns par Moscou.

“Nous n’avons pas trouvé d’opposition, mais des oppositions, des groupes en divergence entre eux et des groupes de personnes qui obéissent aux ordres de forces extérieures”, a-t-il expliqué.

Selon lui, les parrains de la délégation de Riyad, à savoir l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar, avaient donné leurs instructions dès le premier moment de faire échouer la réunion de Genève, comme ils l’avaient auparavant fait à Genève 2.

L’opposition de Riyad « est arrivée quatre jours après la date butoir, a commencé à mettre des conditions préalables et refusé de prendre part officiellement aux pourparlers indirects », a-t-il indiqué.

“Les responsables de cet échec sont les Saoudiens, les Turcs et les Qataris, vrais chefs du Groupe de Riyad”, a fait allusion Jaafari.

Durant les discussions qui se sont déroulées du 1er au 3 février, Jaafari avait plus d’une fois signalé l’existence d’un problème lié à l’absence d’une liste des noms des opposants et celle des terroristes, comme cela était prévu comme conditions préalables.

De Mistura a pris sa décision de suspension « sous forme diplomatique, dans le but de camoufler diplomatiquement la décision de la délégation de Riyad de se retirer », estime Jaafari.

Et de poursuivre : “la manière à laquelle De Mistura avait procédé pour justifier le retrait de la délégation de Riyad sur instructions de l’Arabie Saoudite, de la Turquie et du Qatar, était non objective”, a-t-il précisé, assurant que De Mistura n’avait pas dit la vérité telle qu’elle est.

Sur les causes de cette position du délégué onusien, Jaafari l’impute aux  fortes pressions exercées sur lui par les délégations occidentales, le Groupe de Vienne, le Groupe de Londres, le Groupe de Rome, le Secrétaire général, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar et d’autres parties, c’est pourquoi il a voulu trouver une issue.

“La délégation de Riyad a décidé ce matin après l’arrivée de Khoja et Ryad Hijab de se retirer de Genève”, a-t-il fait noter, soulignant que De Mistura avait pris connaissance de cette question, c’est pourquoi il a tenté de sauver le volet en suspendant le round. Qualifiant le comportement du Groupe de Riyad « d’irresponsable et non sérieux ».


En revanche, d’après lui, le comportement de Damas était tout le contraire : “Personne ne peut plus blâmer la délégation de la République arabe syrienne qui a démontré au monde entier son engagement et son sérieux”, a-t-il assuré.

A propos du retour aux pourparlers, Jaafari a assuré que cette question sera ultérieurement examinée par le biais des canaux diplomatiques et que Damas prendra la décision définitive à cet égard.

Selon lui, De Mistura doit évaluer pendant les trois semaines qui précèdent le 25 février, date qu’il a fixée pour renouer le dialogue, ce qui s’est passé à Genève, soulignant que les gouvernements concernés, ainsi que le gouvernement de la République arabe syrienne, et toutes les parties doivent faire de même.

Quant à la situation humanitaire, Jaafari a indiqué que le gouvernement avait admis de faire parvenir de l’assistance à Madhaya, Mouadhamiya, Tell, Kafraya et Fouaa, soulignant que cela est un travail de routine mené par le gouvernement syrien, non pas pour répondre à quiconque, mais pour faire parvenir de l’assistance aux Syriens assiégés par les terroristes dans les localités et les villes.

“Le paramètre humanitaire concerne le gouvernement syrien avant de concerner n’importe quelle autre partie”, a fait noter Jaafari, qui a ajouté que 75% de l’assistance humanitaire pour venir en aide à son peuple, est octroyée par le gouvernement.

Jaafari a souligné qu’il y a 6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie, indiqué que ces personnes avaient été déplacées des zones où se trouvent les groupes armés vers celles contrôlées par le gouvernement.


Avec   Sana