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La guerre en Syrie orchestrée depuis 2006 – Preuves Wikileaks

La guerre en Syrie orchestrée depuis 2006 – Preuves Wikileaks

La partie la plus importante du plan consistait à «encourager les tensions entre les sunnites et les chiites. En particulier propager des fausses rumeurs […] en disant par exemple que l’Iran essaie de convertir des sunnites pauvre

Sur les 251 287 câbles révélés par Wikileaks, seuls certains, souvent anecdotiques, ont été médiatisés à leur sortie. Les auteurs d’un livre récent sur ce sujet démontrent que les Etats-Unis travaillent depuis 9 ans à la déstabilisation de la Syrie.

L’équipe du site internet Truthout, aidée par des analystes tels que Robert Naiman, Gareth Porter et Phyllis Bennis, a travaillé sur l’énorme base documentaire que constituent les câbles diplomatiques diffusés par Julian Assange.
Elle en a tiré un livre intitulé Wikileaks : Le monde selon l’empire américain. La stratégie américaine contre la Syrie de Bachar el-Assad, détaillée dans le chapitre 10 en accès libre, peut se résumer en 6 points:

Encourager les rumeurs et l’impression qu’un complot se fomente contre le pouvoir syrien afin d’encourager des réactions violentes du régime de Bachar el-Assad, en organisant la rencontre d’opposants politiques avec l’Arabie Saoudite et l’Egypte.

Mettre en avant l’opposition kurde, encline à protester violemment et bien organisée, ainsi qu’appuyer sur la répression dont elle est l’objet afin de déstabiliser le régime syrien.

Reconnaître que le gouvernement syrien se bat contre le terrorisme sur son territoire, afin de démontrer qu’il est faible et exposé à une situation hors de contrôle.

Avec l’aide de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite, jouer sur les peurs entre sunnites et chiites en faisant croire à l’existence d’un prosélytisme très actif de la part des Iraniens, notamment en direction des classes populaires sunnites.

Au vu des efforts du régime syrien pour relancer l’économie, présenter la situation comme instable afin de dissuader les expatriés syriens, ainsi que les pays du Golfe d’investir dans le pays. La mauvaise situation économique remettrait alors en cause sa légitimité.

Financer les groupes d’oppositions syriens par le biais d’ONG, mais discrètement, afin que le gouvernement ne puisse pas les discréditer en disant qu’ils sont des agents des américains. Les Syriens ont en effet accusé les Etats-Unis de vouloir déstabiliser le régime, ce que les Etats-Unis ont démenti, accusant Damas de ne pas vouloir dialoguer.

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange avait lui aussi le mois de septembre dernier assuré pour RT que Washington visait à renverser le gouvernement syrien bien avant le soulèvement de 2011.
Se basant sur des documents classifiés, Assange évoque un message de l’ambassadeur américain William Roebuck, stationné à Damas et qui apparemment discute des moyens mis en œuvre pour déstabiliser le gouvernement Assad.

«Ce plan visait à appliquer différents mesures pour créer la paranoïa au sein du gouvernement syrien, le forcer à agir de façon excessive et le faire craindre la préparation d’un coup d’Etat», avant d’ajouter en donnant un exemple : «quand la Syrie disait avoir un problème avec des islamistes franchissant la frontière avec l’Irak, nous nous assurions de reprendre cette information pour que le gouvernement syrien paraisse faible aux yeux du monde», a fait savoir le fondateur de WikiLeaks.

Il a également ajouté que la partie la plus importante du plan consistait à «encourager les tensions entre les sunnites et les chiites. En particulier propager des fausses rumeurs […] en disant par exemple que l’Iran essaie de convertir des sunnites pauvres, et de travailler avec les Saoudiens et les Egyptiens pour encourager cette perception, afin de réduire l’influence de l’Iran, pour que le gouvernement perde du crédit aux yeux de son peuple».

Assange a souligné que ce câble spécifique était «assez inquiétant», ajoutant qu’il faut souvent lire les messages entre les lignes tandis qu’ici «tout est accroché à celui-là». Pour comprendre ce qui se passe en Syrie, il faut jeter un coup d’œil sur les alliances régionales des pays environnants, a poursuivi Assange.

«Une partie du problème de la Syrie, c’est que le pays est entouré par plusieurs alliés des Etats-Unis, principalement l’Arabie saoudite et le Qatar, qui fournissent des armes à ses opposants. La Turquie est aussi un acteur important. Chacun a ses propres ambitions hégémoniques dans la région. Israël aussi sans doute, puisque si la Syrie est officiellement déstabilisée, l’Etat hébreu pourrait garder la main sur le plateau du Golan ou même encore étendre son territoire. Ainsi, on a un nombre d’acteurs tout autour du pays qui cherchent à prendre leur part…»

Avec RT