18-04-2024 08:03 AM Jerusalem Timing

Une délégation libanaise en Iran, à la recherche de nouvelles opportunités

Une délégation libanaise en Iran, à la recherche de nouvelles opportunités

En 2014, l’Iran a exporté au Liban de produits estimés à 50 millions de dollars, alors que le Liban a exporté à l’Iran près de 3,23 millions de dollars.

Une délégation d'hommes d'affaires libanais a clôturé mercredi dernier une visite de cinq jours dans la capitale iranienne. Plus de 30 personnalités représentant plusieurs secteurs commercial, industriel, communicationnel, technologique, administratif, financier et mobilier… ont effectué une tournée sur des institutions et administrations publiques, et ont tenu des rencontres avec 185 hommes d'affaires et propriétaires de compagnies iraniens.

Selon des sources informées citées par le journal libanais al-Akhbar, cette visite a été précédée d'une initiative iranienne parrainée par l'attaché commercial au Liban, qui a effectué une tournée sur certains responsables du secteur privé pour se renseigner sur leurs ambitions d'investissement en Iran. 

Les banques seraient la seule partie ayant émis des réserves sur le traitement financier avec l'Iran. Lors d'une réunion des comités économiques, le président du rassemblement des hommes d'affaires Fouad Zamakhal et l'ancien responsable de l'association des industriels Jack Sarraf ont exposé l'importance d'explorer l'Iran et de former des délégations à la recherche des opportunités d'investissement dans le marché iranien "fertile".

Mais le président de l'association des banques Joseph Tarabay a expliqué que les banques ne peuvent pas traiter avec un pays soumis à des sanctions, sauf lorsque les sanctions seront officiellement levées.

Parmi les conclusions de la délégation, d'après Zamakhal:

-    Dans le domaine des investissements, du code du travail et des taxes: la délégation a compris que tout étranger peut s'approprier en Iran 100% des actions d'une compagnie quelconque, et que les compagnies peuvent s'approprier des biens immobiliers. Cependant, les étrangers ne peuvent pas s'approprier de biens immobiliers.

-    Les Iraniens oeuvrent pour créer des villes de libre-échange. Ces villes profitent des caractéristiques de l'Iran et de sa position géostratégique qui permet d'effectuer des échanges commerciaux avec de grands marchés dans la région comme la Turquie, l'Irak et autre. La taxe dans cette ville est de 12% si le travail de la compagnie est destiné à l'extérieur (transit, exportation). Si le travail est destiné à l'importation pour vendre des produits dans le marché iranien, la compagnie sera soumise à l'impôt général sur le revenu, estimé à 25% des bénéfices.

-    Le secteur privé iranien est plus développé que l'on croit. Les représentants des secteurs privé et publique en Iran ont franchement exprimé le besoin de collaborer avec les compagnies libanaises, soulignant l'importance de "profiter de la diaspora libanaise, outil majeur en faveur de l'exportation vers les marchés mondiaux. Les Iraniens présentent aux hommes d'affaires libanais le terrain et le point de départ dans ce marché, en échange de l'ouverture du marché mondial devant eux. 

-    Les Iraniens ont exprimé le besoin de l'expertise libanaise dans la gestion et la commercialisation, surtout que les compagnies libanaises ont l'expertise nécessaire dans ce domaine et ont réalisé d'importants exploits à partir d'un marché limité.

Bref, les ressources en échange de l'expertise et du déploiement dans le marché mondial. Telle est l'équation présentée par les Iraniens dans le cadre de leurs échanges commerciaux avec les Libanais. Bien que cette relation ne permette pas grand-chose, le besoin des Libanais de sortir du marché local restreint vers d'autres marchés "fertiles" et émergents leur permet de jouer le rôle de médiateur entre l'Iran et les marchés mondiaux.

En 2014, l'Iran a exporté au Liban de produits estimés à 50 millions de dollars, alors que le Liban a exporté à l'Iran près de 3,23 millions de dollars.

Parmi les produits iraniens importés par le Liban, on cite: 64% du pistache, 6% de tapis, 5% de la levure, et 7% de crevettes. Les exportations libanaises sont: 17% de générateurs d'électricité, 12% de fours électriques pour l'industrie, et un petit pourcentage de l'industrie du carton, de livres et de médicaments. 

Ce qui est le plus remarquable dans la visite de la délégation libanaise, c'est qu'il n'existe pas de secteurs précis plus favorisés que d'autres. Les Iraniens ont besoin d'un pont pour entrer dans le marché mondial, afin de favoriser les projets communs. Mais le profit officiel iranien dépend de la volonté officielle libanaise de profiter des expertises iraniennes dans le cadre de l'énergie, de l'agriculture et de l'utilisation de la technologie.

Selon Zamakhal, la partie officielle iranienne a affiché un intérêt de jouer un rôle de plateforme économique régional important.

  Quant aux réunions avec les représentants du secteur privé iranien, elles ont reflété une volonté de développer des projets communs à la base des besoins et des bénéfices mutuels. "Mais il était clair que la mise en œuvre de ces projets ne peut avoir lieu avant la levée totale des sanctions… nous espérons que l'accord sur la levée du blocus aura lieu en 2016, et que les parties concernées règleront leurs différends politiques et diplomatiques, ce qui pavera la voie à l'exploration de ce nouveau marché", a conclu Zamakhal.  
          
Traduit du site al-Akhbar