25-04-2024 05:58 PM Jerusalem Timing

Réactions occidentales aux frappes russes en Syrie: doutes et prévisions

Réactions occidentales aux frappes russes en Syrie: doutes et prévisions

Les Américains propagent que 4 des missiles de croisière tirés par la Russie à partir de la mer Caspienne se sont écrasés en Iran

Manifestement pris à l'improviste par les frappes russes menées en Syrie, les dirigeants occidentaux pataugent dans leur perfidie, une fois de plus. Leurs accusations exprimées en forme de doutes, et leurs menaces proférées en termes de prévisions reflètent leur confusion.


 Des missiles tombés en Iran 

Depuis le lancement des raids aériens, le 30 septembre dernier, aussi bien les intentions de Moscou en Syrie que ses performances militaires sur le terrain sont soumis aux aléas de leurs suspicions .

Ceci a été  très perceptible sur la réaction américaine face aux tirs des missiles de croisière russes  à partir de la mer Caspienne.

Selon un responsable américain, quatre d’entre eux sont tombés en Iran.   

"Nous pensons que quatre des 26 missiles tirés mercredi par la Russie vers la Syrie sont vraisemblablement tombés en Iran", a indiqué un autre responsable à l'AFP.

Le ton est apparemment aléatoire.  

Aucune preuve n’appuie ces allégations entièrement démenties par la Russie et l’Iran. L’AFP retient que les sources américaines se sont refusé à donner des détails sur les régions touchées en Iran.

Une guerre psychologique

Pour Téhéran, nul doute que les allégations américaines s’inscrivent dans le cadre de la guerre psychologique.
"Nous ne disposons pas d'informations sur la chute de missiles russes en Iran. Les Etats-Unis essaient d'exercer des pressions sur la Russie et mènent une guerre psychologique contre elle", a indiqué le responsable iranien du ministère de la Défense à RIA Novosti.
 
Sources anonymes   
   
Mercredi, c’est le ministère de la Défense russe en personne qui avait riposté à ces allégations publiées initialement par la CNN, à la base de sources anonymes.

Il a d’abord publié sur son site internet une infographie montrant la trajectoire de ces missiles (26, selon lui ), à près de 1.500 km de leur destination, survolant l'Iran et l'Irak avant de frapper en Syrie, évitant ainsi l'espace aérien de la Turquie et de l'Azerbaïdjan, des alliés des USA.

Puis le porte-parole du ministère a martelé:
 "Contrairement à CNN, nous ne faisons pas référence à des sources anonymes mais nous montrons les parcours de nos missiles et leurs cibles pratiquement en temps réel", a assuré le porte-parole du ministère russe de la Défense.
   
Des doutes sur les intentions affichées

 Deuxième sujet de doute soulevé par les occidentaux touche les intentions de Moscou sur ses frappes en Syrie, lesquelles sont pourtant bien affichées.

Depuis leur lancement, ils l’accusent de viser avant tout des groupes rebelles opposés au pouvoir syrien, et non la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique), et de vouloir porter assistance au président syrien Bachar al-Assad.

Le dernier épisode de ces suspicions a été relayé par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian selon lequel  "80 à 90%" des actions militaires russes "ne visent pas Daesh", mais à protéger Assad.

Il est vrai que les frappes russes visent aussi bien les positions de cette dernière, ainsi que celles de Jaïch al-Fateh, (Armée de la Conquête) une coalition de milices opérant au nord-ouest de la Syrie, (ainsi qu’au sud) et dont la colonne vertébrale est la milice d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.

Et il ne s'en est jamais caché. En lançant sa campagne aérienne, le Kremlin a annoncé qu'elle visait à combattre l'EI et "les autres groupes terroristes".

Le Nosra, épargné par la Coalition

Il est en revanche aussi vrai que les positions de cette dernière ont été épargnées par la coalition internationale menée par les USA.

L’hebdomadaire satirique français Le Canard enchainé a révélé que « les pilotes américains et alliés ont, voilà plus d’un an, reçu l’ordre de ne jamais balancer le moindre missile sur ces héritiers de Ben Laden », et qui sont selon le média français, armés et financés par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar.

Suspicion sur des faits avérés

Or, force est de constater que les dirigeants occidentaux entretiennent un langage fourbe et opaque quant à cette coalition. Comme cela s’est illustré par la position du ministre français des AE, Laurent Fabius, lors de l’interview avec Europe 1. En affichant entre autre de l’animosité à l’encontre du Nosra, sans jamais l'inquiéter sur le terrain.

Le ministre russe des AE Sergueï Lavrov a d’ailleurs répondu à ces accusations, en affirmant que l’identite de ces soi-disant rebelles modérés n’a jamais été mise au claire : «l'Armée syrienne libre (qui se devrait être la représentante des rebelles modérés défendus par les Occidentaux, ndlr)  est une structure fantôme. On ne sait rien sur elle. Où se trouve cette Armée syrienne libre ? Qui est son chef ?», a-t-il dit.

A l'instar des doutes sur les positions bombardées par Moscou, ceux de vouloir porter assistance au gouvernement syrien, relèvent de la suspicion sur des faits avérés. Moscou n’ayant jamais caché non plus, depuis le début de la crise syrienne, son soutien inébranlable à Damas, politiquement, dans les instances internationales, et militairement.

Aider le Hezbollah

En plus de toutes les frappes russes en Syrie, i est certes bien clair que les Américains ne digèrent pas non plus, voire pare dessus tout, les tirs des missiles de croisière russes. Sans leur feu vert surtout.

Jeudi, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a déploré le fait que les Russes aient "tiré des missiles de croisière d'un navire depuis la mer Caspienne sans avertissement".

Ayant fait remarquer que les missiles tirés par les Russes depuis des bateaux sur la mer Caspienne sont des missiles de croisière d'attaque au sol "Kalibr", équivalents des missiles Tomahawk américains, un responsable américain lance: « c’est la première fois que les Russes les utilisent en situation de combat ».

Pour ce responsable qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, les tirs des missiles "semblaient venir aider des opérations menées par les milices Hezbollah". Depuis le début des frappes russes, c’est la première fois que les Américains en viennent à évoquer le Hezbollah.

Et comme pour confirmer ces dires, un responsable russe confie pour la télévision al-Mayadeen que le Hezbollah est bel et bien un partenaire de la Russie dans sa lutte contre les terroristes en Syrie


Des menaces en prévisions

Il faut croire que les Américains et par extension les Occidentaux ne resteront pas les bras croisés. Après la campagne de doutes et d’accusations, ils passent à celle des prévisions. Des prévisions qui ne peuvent que désigner des menaces.

«Je m'attends à ce que, dans les prochains jours, la Russie commence à subir des pertes» humaines, a affirmé le secrétaire américain à la Défense.

Il s’exprimait jeudi, à Bruxelles, lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan.

Le président de la commission des forces armées du Sénat américain, le républicain John McCain, a quant à lui met les points sur les « i » invitant son pays à frapper les sites militaires ayant une grande importance pour Bachar el-Assad en réponse aux raids aériens russes.

Décidément, la Syrie n'est pas encore au bout de des peines.



Sources: AFP, Sputnik, Russia Today